katou Quelles sont ces situations impossibles ?
Le Décalogue c'est la Charité cad ne pas nuire à autrui en aimant Dieu et l'autre comme soi-même.
Bah, cela me semble plutôt clair, non ? Reprenez par exemple le Décalogue : toutes les situations extraordinaires qui pourraient vous sembler susceptibles de justifier de violer des commandements tels que ne pas voler, ne pas tuer… Donnons des exemples précis : une disette ou famine ne justifie pas le vol ; un enfant qui résulte d'un viol ne justifie pas un avortement…
katou Providence dans le sens d'assistance quand nous demandons l'aide de Dieu, oui, mais le chrétien n'est pas dans la prédestination et nous avons le choix de nos actes.
Dieu sait ce que nous ferons mais Il nous laisse le libre arbitre.
Il faudrait être plus précis : se placer dans le cadre de telle ou telle secte chrétienne. Prenons les catholiques. Il n'y a pas opposition, contrairement à ce que vous dites de la prédestination et du libre-arbitre de la volonté.
L'homme dispose du libre-arbitre comme propriété de la volonté en vertu du plan de Dieu, parce qu'il a créé l'homme ainsi. Qu'est-ce que ce libre-arbitre ? En connaissance de cause, ce qui suppose d'établir les liens entre la volonté et l'intelligence, deux facultés de l'âme pour un catholique, l'homme a la possibilité de consentir au plan de Dieu : de faire le bien, si vous préférez, de résister aux tentations, malgré les passions, ou désirs qui l'agitent*.
Si l'homme y consent, pratique l'éthique catholique, c'est-à-dire s'occupe au quotidien de rester en état de grâce, et meurt dans cet état, alors il obtient la béatitude en vertu de son propre mérite. Si l'homme échoue, meurt en état de péché mortel, alors il ira en enfer en vertu de son démérite. La prédestination, part de la Providence qui s'occupe des hommes, implique comme vocation le salut, autant que la réprobation pour ceux qui échouent. Dans les deux cas, l'homme concourt au plan de Dieu.
Pour aller plus loin, il faudrait examiner les rapports entre la volonté de Dieu et la volonté de tel homme : la grâce face à la volonté humaine. Que fait l'homme de cette grâce si elle lui est donnée ? Si l'on affirme que Dieu prédestine les hommes à la béatitude, et que dans le même temps, il donne le libre-arbitre de la volonté aux hommes, alors il laisse en fait aux hommes la possibilité d'échapper à cette fin ? Curieux, n'est-ce pas ?
Cela mérite explication, même si j'examine la question d'un point de vue catholique. Pourquoi ? Sans cette liberté, pas de responsabilité, pas d'homme comme partie prenante de son salut, pas de mérite. Avec cette liberté, si Dieu sait comme vous dites, alors cela implique une connaissance divine des possibles ? Une telle connaissance est-elle possible, relativement à ce qu'est Dieu ? Si vous connaissiez tout de tel homme, pourriez vous prédire ou non ses actes, même en le laissant libre de choisir ?
Personnellement, je le précise à nouveau : je ne défends pas cette doctrine ; avant de critiquer ou détruire, si je juge qu'il doit en être ainsi, je tente de bien comprendre ce qui est dit, exactement comme je le fais avec d'autres doctrines : dans ce cas précis, ce n'est vraiment pas évident. J'ai quand même l'impression que nous nous aventurons dans une zone confuse ou grise : qu'il y a comme un paradoxe, si ce n'est une contradiction, susceptible d'aboutir à une cascade d'autres paradoxes ou contradictions.
Note 1 : *Si vous prenez le cas de Saint Augustin, il agit différemment après sa conversion : il est le même homme, doté des mêmes désirs, passions, mais y résiste alors, au contraire d'avant sa conversion, en vertu de sa nouvelle éthique, parce qu'il souhaite se sauver.
Note 2 : je sais que vous aurez du mal à me croire quant à la prédestination. Consultez donc la question 23 de la première partie de la somme théologique.