Déjà, développer la mémoire visuelle, ça n'existe pas. Parce que la mémoire perceptive, visuelle, olfactive ou j'en sais rien, la mémoire perceptive n'est pas une mémoire à long terme mais à très court terme. Elle s'efface instantanément. Ben oui. A la rigueur, le stimulus peut, pourquoi pas (mais il faut le vouloir - et par conséquent être attentif volontairement), entraîner un travail dans un réseau de neurones... Mais c'est bien tout. Ce traitement du stimulus, lui, dans la mémoire de travail, a une chance de passer à la mémoire à long terme à condition que ce soit volontaire, qu'on se familiarise avec la donnée, qu'on nous en fasse plusieurs rappels (indicés ou non). Mais bon. Berthier, Lachaux, Dehaene...

Kruiss38 Tu parles de mémoire non intentionnelle et de « flexibilité intentionnelle ». Mais ces distinctions n’existent pas au naturel. Tout ce qui relève de la mémoire est non intentionnel. Et dépend directement de l’intelligence de l’individu concerné, qu’il s’agisse de sa partie innée ou de sa partie ultérieurement acquise. Ou alors, cela demande un effort volontaire dirigé par l’individu. C’est le fait d’apprendre quelque chose par cœur. Mais il s’agit là d’une « mémoire de bibliothèque », qui n’a rien à voir avec les capacités intrinsèques du cerveau concerné. Simplement fruit de la répétition. Réflexe amenant directement chez Pavlov. Et illustré parfaitement par la vieille remarque que le rabâchage est la clef de la pédagogie. Quant à la plasticité du cerveau, c’est une autre question. Contrairement à ton analyse, si le cerveau est dit « plastique », si l’on démontre facilement qu’il montre une grande plasticité, il ne s’agit nullement d’une question touchant les capacités mémorielles. Qui toucheraient à la mémoire. Mais de la capacité du cerveau à remplacer des neurones détruits par de nouveaux neurones. Et probablement, mais à ce jour ce n’et qu’une hypothèse, un phénomène semblable qui toucherait les synapses. Mais ce phénomène n‘est observable que durant un certain temps. Une cinquantaine d’années quand même. Et disparaît au moment où les neurones et les synapses commencent à se détruire naturellement, pour une simple question « d’usure mécanique », de vieillissement de l’organe. Et là, les cellules du cerveau et les synapses ne se renouvellent plus. Ce qui est une mine d’or pour les laboratoires pharmaceutique qui ont transformé cet état de chose en la création d’une nouvelle pathologie, la « Maladie d’Alzheimer ». Et prétendent avoir conçu des médicaments spécifiques pour la traiter. L’ensemble du monde médical joue le jeu, chaque spécialité y trouvant son compte. Et par simple confraternité, plus sacré pour les médecins que le serment d’Hippocrate. Mais tous les médias destinés aux spécialistes sérieux et aux neurologues, expliquent fort bien ce qu’il en est exactement. La Maladie d’Alzheimer n’existe pas en tant que nouvelle pathologie spécifique. Elle n’est que la manifestation du vieillissement naturel des neurones et des synapses, et plus généralement de l’ensemble du cerveau. À partir de ce stade, irréversible, la plasticité ne joue plus. Internet, pour la très grande majorité de ce qui s’y passe, n’a que des actions négatives sur le cerveau. Surtout les jeux qui sont proposés aux jeunes. Et à nombre d’adultes. Les enfants y apprennent à réagir instantanément pour détruire les cibles qui leur sont offertes. Mais il ne s’agit que de réflexes pavloviens, de la mémoire de bibliothèque. Exactement l’inverse de l’enseignement qui leur permettrait de développer leur réflexion, leur intelligence et leurs connaissances générales. L’écran endort leurs facultés de réflexion et donc tout développement de l’intelligence stricto sensu. Ce n’est pas pour rien, comme plusieurs intervenants l’ont rappelé, que les grands patrons de la Silicone Valley interdisent les écrans pour les enfants de leurs cadres éduqués dans les écoles des entreprises concernées.

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Sciences cognitives

Dashwood

Ah, et ingurgiter des données n'importe comment, en étant attentif à tout y compris à ce qui perturbe la mémorisation, c'est à dire sans intention, eh bien ça ne sert à rien. Ca encombre la mémoire de travail. L'empan mnésique moyen est de 7 (nombre de données retenues). Quand bien même l'empan mnésique augmenterait (les prestidigitateurs s'en servent), eh bien ça n'aurait aucune incidence sur la mémoire à long terme: ces données s'effacent en moins d'une heure.

Ebbinghaus.

cheshire-cat

Dashwood L'empan mnésique moyen est de 7 (nombre de données retenues). Quand bien même l'empan mnésique augmenterait

Il s'agit là de la mémoire à court terme, qui ne persiste en fait que quelques minutes.
on peut mieux l'utiliser en mettant des informations plus complexes dans chacune des phrases.
Pour préciser, si on fait du calcul mental avec un chiffre par case, on n'ira pas loin; si on met un nombre de plusieurs chiffres on ira plus loin.
Les calculateurs prodiges utilisent quant à eux paraît il aussi leur mémoire à long terme.
Mais peut être préférerez vous un exemple plus littéraire : avec un mot par case, on peut se représenter une phrase rudimentaire, pour comprendre une phrase de Marcel Proust, il faut la subdiviser en unités plus complexes.
Je projette donc de créer un réseau social où on communiquera par des phrases d'au plus sept mots.

cheshire-cat

Dashwood Déjà, développer la mémoire visuelle, ça n'existe pas.

?
Si par exemple vous êtes mycologue, ou comme moi simple amateur de champignons, vous devez développer votre mémoire visuelle.
Bien sûr, il faut apprendre à regarder un champignon, et il faut prendre son temps pour en apprendre un, mais si vous en connaissez déjà un certain nombre, vous apprenez plus vite.

Tous les primates sot des animaux visuels, l'Homme est aussi un être de langage, mais cela s'est superposé tout seul.

Dashwood

cheshire-cat mémoire visuelle

Non, c'est de la mémoire sémantique. Pas visuelle. On associe le mot ou concept (=champignon comestible) à l'image (=au stimulus). Pas les mêmes réseaux de neurones, en fait.

cheshire-cat

Dashwood Non, c'est de la mémoire sémantique. Pas visuelle. On associe le mot ou concept (=champignon comestible) à l'image (=au stimulus). Pas les mêmes réseaux de neurones, en fait.

Prétendez-vous que les bêtes n'ont aucune mémoires si elles n'ont pas de mots ni de de concepts.
(Pour ma part, je pense que certaines ont des concepts simples.)

Le stimulus est dans l'instant, une image mentale persiste.

Dashwood

mémoires court terme: perceptive et travail
mémoires long terme: autobiographique/épisodique, procédurale, sémantique

Kruiss38

Dashwood
C’est parce que vous n’utilisez pas assez internet afin de rester intelligent, tout en étant ignorant.. 😜

Je plaisante, essayez google..:
« mémoire non intentionnelle internet »

Kruiss38

grishka Incroyable: vos suppositions s'opposent aux résultats de toutes les études sur la mémorisation et l'attention via un écran.

Les conclusions sont souvent très négatives effectivement, mais certaines études plus récentes commencent à contredire en partie des conclusions plus anciennes..

Je pense que l’approche individuelle a énormément d’impact.
Un étudiant doctorant , ou en médecine, ou même de niveau bac + 5 est très souvent amené à se servir d’internet pour effectuer des recherches et apprendre par lui même. Les cours ne suffisent pas.

Néanmoins ma fille qui a une mémoire que j’envie, imprime quotidiennement des dizaines de pages choisies sur internet, (en droit) pour les apprendre sur papier, en surlignant des paragraphes. Une manière de se concentrer sur l’essentiel, ce que internet ne permet pas directement, en effet…

Dashwood

Ben justement.
Et puis "mémoire dite non intentionnelle"? qui dit ça? Ca m'intéresse. Sérieusement.

Kruiss38

Dashwood
Science & Vie par exemple

Dashwood

Kruiss38 pour les apprendre sur papier, en surlignant des paragraphes.

Car elle est dans la phase d'encodage. Normal. C'est une ré-vision.

Dashwood

Kruiss38 Je vois... N'empêche qu'il n'est pas de mémoire non intentionnelle. L'article pointe plutôt la flexibilité attentionnelle.

Je vous conseille Lachaux. Y a des podcasts sympas et pas mal de conférences sur le thème de la concentration/attention. Très intéressant.

Dashwood

cheshire-cat
Si j'avais plus de temps à accorder à tous ces trucs, ça m'éclaterait. C'est impressionnant de voir la manière dont fonctionne un cerveau qui déchiffre un signe, alors du Proust: ça clignote plus que sur un marché de noël à Cologne!!

Dashwood

cheshire-cat Prétendez-vous que les bêtes n'ont aucune mémoires si elles n'ont pas de mots ni de de concepts.

Il existe une mémoire non explicite à long terme: la mémoire procédurale. Après avoir encodé puis retenu l'information reçue par perception, l'animal ajuste la procédure. Maintenant, comment les vaches évitent-elles les colchiques? Sais pas.

cheshire-cat

Dashwood Maintenant, comment les vaches évitent-elles les colchiques? Sais pas.

Cette question peut être étudiée dans un cadre plus général.
Si, dans les heures qui suivent le fait d'avoir mangé pour la première fois un aliment particulier nous nous sentons malade, nous éprouvons un dégoût définitif pour cet aliment, même s'il n'était objectivement pas la cause de notre malaise.
Ce la ne marche pas si c'est pour la deuxième fois ...
Cela a été observé chez l'homme et semble instinctif car des expérimentations chez l'animal donnent le même résultat.

Une image mémorielle de l'odeur ou de l'aspect de la colchique doit être associée à la sensation de dégoût, pour rester simpliste.
Une image mémorielle ne vaut que si elle est connectée à d'autres choses.

Kruiss38

Dashwood Je vous conseille Lachaux. Y a des podcasts sympas et pas mal de conférences sur le thème de la concentration/attention. Très intéressant.

Intéressant, je vais regarder, et cela peut servir pour mes enfants étudiants.
Par ailleurs Dorthe Berntsen, est une experte sur la mémoire involontaire.

Kruiss38

cheshire-cat Une image mémorielle ne vaut que si elle est connectée à d'autres choses.

Une forme d'approche mnémotechnique, comme les fameuses madeleines de Proust, le narrateur ne se doute pas que la madeleine qu'il va déguster va faire renaitre des souvenirs oubliés. Là il ne s'agit pas d'une image mais d'une odeur

L'effet décrit par Proust est bien lié à la mémoire involontaire ou non intentionnelle. La réminiscence de souvenirs provoquée par les odeurs de la madeleine ne vient pas d'un effort conscient à se remémorer tel ou tel souvenir.
Par contraire, Proust écrit : « Les renseignements que la mémoire volontaire donne sur le passé ne conservent rien de lui ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Madeleine_de_Proust

Dashwood

Le goût de la Madeleine, pas l'odeur.

En fait, la perception active des réseaux de neurones, rien de plus, de la mémoire autobiographique. La trace mnésique est active. La perception est un rappel indicé du souvenir. Ce qui n'est pas intentionnel, c'est manger la madeleine en vue de se souvenir.

sangtriste

Dashwood Le goût de la Madeleine, pas l'odeur.

Peut on dissocier le goût de l'odeur ?
J'avais en tête que quand nous sommes enrhumés, et que nous disons manquer de goût, en fait il ne nous reste que le goût.
Le nez participerait à près de 80% de ce que l'on appelle le goût lorsque l'on déguste un aliment.

Dashwood

Kruiss38 merci pour le lien.

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