grishka
Tes messages à Kruiss et à Jack, à Kruiss plus particulièrement, résument parfaitement la situation en matière de cerveau et d’Internet.
Pour schématiser et simplifier, chaque acte que nous réalisons, de la simple pensée à la cogitation cérébrale la plus affutée, trouve sa place dans la couche cérébrale en cours de constitution. Le cerveau « s’élabore » en permanence par couches qui se superposent. En dehors de la partie acquise de l’intelligence et de l’effet que cette partie acquise a généré, ou pas, sur la partie innée, l’intelligence de l’individu dépend de la vitesse à laquelle les informations circulent entre les cellules réceptives de l’information et les neurones. Vitesse qui est déterminée par la simplification, ou la difficulté, du circuit synaptique que l’information doit couvrir dans les méandres des écheveaux synaptiques.
Et le degré d’intelligence atteint par le cerveau concerné dépend donc étroitement des circuits synaptiques grâce auxquels ce cerveau fonctionne. De la même manière qu’il y a différentes sortes de « mémoires », le cerveau se retrouve amené à trouver, en lui-même, différents chemins plus ou moins compliqués pour faire circuler l’information. C’est ce qui détermine le niveau et le degré d’intelligence. Et le QI. Le principe de base élémentaire du système n’est que l’une des applications de la théorie des ensembles.
Si le cerveau souhaite trouver quelque chose, un mot, une expression, une notion, une explication, l’individu a deux possibilités. Généralement inconsciemment pour l’essentiel de la manœuvre. Cliquer sur sa souris d’ordinateur est simple, facile et rapide. Et surtout ne présente aucune difficulté de raisonnement. Mais ne fait pas intervenir l’intelligence, stricto sensu. Et c’est en fonctionnant que cette intelligence s’affute. Alors que si l’on prend le temps de réfléchir pour accomplir sa démarche, les synapses vont y trouver leur compte et s’affiner.
Donc les écrans et les claviers entraînent le cerveau à la paresse, et ses synapses ne s’améliorent pas quant à leur vitesse de fonctionnement. Au contraire.
Ce n’est pas pour rien que depuis une quinzaine d’années en France, et dans les autres pays développés idem, le QI moyen a diminué de 10 points. Ce qui est considérable. Mais cette baisse est très inégalement répartie. Elle frappe principalement les milieux déjà défavorisés en matière « d’intelligence ». L’élite sociale intellectuelle de Paris, le monde des hauts fonctionnaires et de de la bourgeoisie parisienne vit à part du peuple. Avec ses écoles, ses Grandes Écoles, ses théâtres, ses activités intellectuelles, ses fournisseurs et ses commerçants, ses restaurants et ses lieux de vacances entre membres de la même catégorie sociale de plus en plus favorisée. Et ses enfants font Henry IV ou l’École Alsacienne, pas l’École Publique. Et dans ces milieux, l’on inculque le sens de l’effort intellectuel, et l’on maintien maintient parfaitement bien le niveau d’intelligence. Qui, très logiquement continue à se développer à une allure « normale ». Alors que celui des quartiers populaires plonge irrémédiablement.
Nous ne pouvons que constater, depuis que le monde est monde et que l’on a inventé la monnaie, un clivage de plus en plus affirmé en matière de conditions d’existence. Un enseignement à deux vitesses, une médecine à deux vitesses. Mais nous sommes, grâce aux écrans, en train d’accentuer les choses vers une allure de « déchéance » qui n’avait jamais été atteinte précédemment.
Nous préparons pour l’avenir des générations d’enfants qui ne seront plus capables de faire autre chose qu’absorber bêtement des notions inventées par la minorité intellectuelle régnante. L’on inculquera aux enfants, sauf à ceux des milieux dirigeants, le minimum nécessaire pour qu’ils obéissent et acceptent les conditions d’existence qui conviendront le mieux aux dirigeants.
E la nave va !