Des chinois
Chose promise, chose due. Je vous avais promis d’éviter le tour de France, je vous emmène donc aux antipodes, chez Winnie le méchant ourson. « Antipodes » est bien sur métaphorique. (Met ta forique, il va pleuvoir). Je voulais juste souligner le concept de distance. Ceci dit, libre à vous d’y aller en vélo, puisque le Tour de France est fini. Vous n’avez pas gagné ? Désolé. Fallait prendre de l’EPO. Ou du Jameson, R dans un cercle. Jameson est divin pour la circulation sanguine. Il préserve des coups de soleil et stimule dieu sait quoi dans les montées en pente. A consommer et déguster avec Joseph Modération, votre directeur technique, et Robert Parcimonie son beau frère corse.
Bref.
Les chinois sont appelés ainsi parce qu’ils sont chinois. Bien sur, s’ils étaient rwandais, on les appellerait autrement, non, ami lecteur, pas Robert Autrement, qui est vosgien, c'est-à-dire quasi français. La plupart des chinois sont asiatiques, à l’exception notable d’Omar Bongo, qui est une sorte de crustacé de couleur. D’ailleurs, il n’habite plus en Chine, vu qu’il est DCD. Nous dirons donc qu’il aurait pu habiter en Chine, jadis, du temps des lunettes chères, enfin, s’il en avait porté, bien sur. Ok, cette remarque était sans intérêt dans le strict cadre de la narration…. Pardon ? ……..Ah ? ok ! Quelle narration ? On n’est pas aux pièces, boutin ! Un peu de patience.
Mais bon. Puisque vous insistez, je vais vous conter les aventures d’Omar Bongo, d’ailleurs déjà cité, lorsqu’il a atterri en Chine par erreur alors qu’il revenait d’un voyage diplomatique en France métropolitaine. (C'est-à-dire dotée du fameux métropolitain, ce train souterrain qui convoie les serfs jusqu’à leur lieu de travail, et que le monde entier nous envie). Bref, sachez que, suite à une erreur d’aiguillage imputable à Air-Boubou, le Cessna 150 du président s’était posé à Li Chi en lieu et place de Libreville. On imagine sans peigne la surprise de l’homme au vu du faciès des présumés gabonais.
- Bout.. ! S’était-il exclamé. On est envahi par les touristes japonais ! Je parie qu’ils se sont gourés d’avion. S’ils cherchent la Tour Eiffel, ils risquent d’être un peu déçus.
- Ce ne sont surement pas des japonais, votre illustre magnificence, car ils n’ont pas d’appareils photo.
- Possible, mais je n’aime pas être contredit. Peu importe, on vous fera fusiller au palais. En attendant, trouvez-nous des vélos. On ne va tout de même pas y aller à pied.
- Les vélos, je les paie, ou…
- Tu te démerdes. Je n’ai plus un sou. J’ai tout filé au président Coty.
- Vous voulez sans doute dire Giscard ?
Bref, tout ça pour vous expliquer les raisons pour lesquelles Bongo et son pilote avaient atterri dans les geôles chinoises, inculpés de vol qualifié, coups à agent, déviationnisme, et recel de camembert. Ce dernier délit à lui seul aurait pu leur valoir cinquante ans de camps de rééducation par le travail, mais par bonheur, le président Mao avait un cousin du nom D’Homard Tambour, avec lequel le traducteur avait confondu le gabonais, si bien que les deux africains n’eurent qu’à régler une amende de 93 Euros CFA, soit un franc lourd. Par contre, le retour à Libreville en vélo avait été un brin pénible. (Par chance, ils avaient pu conserver le fruit de leur larcin).
Cette histoire croquignolesque m’a été contée jadis par Momo Boubou, le pilote, qui était parvenu à s’échapper peu avant l’arrivée à Libreville. Il aurait sans doute pu le faire plus tôt, mais il craignait de s’égarer. Juste pour mémoire, je l’ai croisé à Recife, au Brésil, où il était venu chasser le kangourou.