Je confirme, pour le contrôle technique où je pourrais vous en raconter jusqu'à demain, passons.
La compétence est-elle la question ? N'est-ce pas la légitimité qui prime, en démocratie ? Si les Français décident d'élire un débile profond (je ne donne pas de nom et bien sûr Macron n'est pas dans ce cas), ce type sera légitime et par conséquent compétent pour remplir la fonction à laquelle on l'a porté.
Il est difficile d'ailleurs de parler de compétence s'agissant d'un métier qu'on n'a jamais exercé. Si je tiens un garage depuis 10 ans, on peut supposer que je suis compétent en mécanique auto, mais pour Président de la République, sauf pour les réélus, ils n'ont jamais fait le job.
Ayant été élu, Macron est légitime, ce qui est primordial (arrive avant tout le reste) comme on l'a dit.
J'ajoute qu'il est doublement légitime. Car il peut arriver qu'un candidat annonce un programme, se fasse élire dessus, puis fasse le contraire. Si, si, je vous jure que ça existe...
Mais on ne peut lui reprocher cela : avant l'élection, quand on lui parlait d'augmentation du SMIC, par exemple, ou des trucs un peu "sociaux", pour faire court, c'était Niet de chez Niet, on n'a pas l'argent, on ne le fera pas. La suppression de l'ISF, il l'avait annoncée, personne n'a été pris en traître. A l'époque, on pouvait dire que c'était un peu contradictoire (se plaindre qu'on n'a pas assez de pognon et ne pas imposer ceux qui en ont), mais vous vous souvenez de sa formule géniale : "en même temps". Je dis un truc et en même temps le contraire.
Et dans une superbe dialectique hégélienne, on voyait la synthèse, qui résout la contradiction : d'un côté je fais des cadeaux aux riches, mais en même temps, je matraque les pauvres. Ce qui est cohérent, finalement.
De la cohérence zénark, au moins. (Et il veut faire de la démago en supprimant l'ENA, maintenant...).
Si nous comprenons maintenant la "compétence" dans le sens zénark du terme, de façon purement technocratique, autrement dit, c'est-à-dire connaître les procédures qui vous permettent d'atteindre efficacement une fin, quelle que soit cette fin par ailleurs, Macron a-t-il été à la hauteur ?
Ben, le bilan n'est pas brillant. Les chiffres (qui sont l'alpha et l'omega de la réalité, pour ce genre de types) ne sont pas aussi bons qu'il l'avait prévu, Bruxelles nous fait les gros yeux, etc. Donc déjà, sur le plan purement technique, c'est pas génial. Y a une petite croissance, mais c'est mou du genou, le chômage baisse mais là encore, pas spectaculaire, quant à la réduction des déficits, les effets de sa politique sont pipidechatesques.
Sur le plan politique, qui est quelque chose de difficile et n'allant pas de soi pour un type qui n'est finalement qu'un administrateur - dans le civil, son vrai métier, c'est marchand de pognon - , c'est triste. Son pseudo-Parti, le fait que ça soit le bordel, ça l'a peut-être servi à court terme, mais sa majorité se délite, ça peut mal tourner. Et quant à son attitude personnelle et l'aspect affectif, disons, certaines de ses déclarations ou de ses manières ont insupporté un grand nombre de Français, et à juste titre, à mon avis.