Je note aussi le fait que la DDH de 89 conclue deux siècles de remise en question du christianisme. Le XVIIe s'est révolté contre l'Inquisition et les guerres de religion, le XVIIIe contre la monarchie de droit divin. La Renaissance avait apporté le concept de philosophie païenne, et amorcé la séparation entre sciences et religion. L'évolution de la pensée politique a suivi la même trajectoire, basée sur la raison en lieu et place de la foi. Evidemment, ce sursaut a vite capoté. Mais les révolutions violentes sont toujours basées sur une réflexion poussée, avant de basculer dans la guerre civile. Les bolcheviques aussi partaient avec de louables intentions.
On ne peut malgré tout exclure une part de croyance dans la démarche de Robespierre, peut être en partie inspirée par le message évangélique, mais aussi par Rousseau. Quant à la maçonnerie, qui a joué un rôle très important au moins au début, elle ne repousse pas totalement la foi. Cette mouvance est d'ailleurs très portée sur les rituels néo religieux.
En résumé, pas question de ne retenir qu'une unique origine aux droits de l'homme. Fondamentalement, c'est une mutation technologique et sociétale qui a engendré une façon de penser plus moderne, prenant moins en compte la religion, et s'intéressant de plus près à l'intérêt général. Pas de chance, les théories profanes sont souvent aussi toxiques que les sacrées. ...Ou finissent par les rejoindre, cf le Mausolée du Dieu vivant (mais sans plus) Lénine.