En 1986 j'ai eu le bonheur d'assister au Stadium à un retour UEFA entre le TFC et le Napoli. Il y avait ce soir-là une ambiance fabuleuse au Stadium, dans lequel s'entassaient plus de 40 000 spectateurs.
Ca chantait, ça criait, ça hurlait, ça chambrait aussi : un stade du midi.
Quand le Napoli est entré sur la pelouse pour l'échauffement, ce fut avec tous ses joueurs, sauf un. Et puis il est arrivé. sans se presser : Diego Armando Maradona tout auréolé de son titre de champion du monde obtenu au terme d'un mondial de légende au Mexique. J'étais là pour lui, évidemment.
Un stade entier lui a alors réservé la bronca que l'on réserve à ceux qui font peur, la bronca gigante, un tonnerre de sifflets, un déferlement de jurons, se sont abattus sur Pibe de oro. Il a salué le stade, dignement, presque satisfait de cet accueil pour le moins tonique.
Et puis on lui a envoyé un ballon, depuis ses assistants, sur la touche.
Et là, Maradona, les lacets défaits, en sifflotant, à son habitude, a commencé à dérouler ses gammes.
Deux minutes plus tard, le stade était debout, et l'applaudissait à tout rompre. Sidéré.
J'en ai vu quelques uns, Platini, Zidane, Ronaldo, Van Basten, Rivaldo, Figo, Beckham, Xavi, Baggio, Susic , Stoickhov.....Messi.
Aucun ne m'aura laissé l'impression d'un tel don, d'une telle fulgurance. Ronaldinho s'en est juste un peu approché.
Fin d'une époque, triste fin d'une époque.