tiresias La peur n'empêche pas le danger, mais produit des effets nocifs sur l'organisme : elle augmente le rythme cardiaque,
dilate les pupilles, met le cerveau en surrégime momentané, et conduit à des réactions défensives parfois incontrôlées.
Non seulement elle te détruit physiquement, mais elle t'aliène en te privant de ta capacité à réfléchir calmement, à synthétiser l'information et à cultiver le lien social. Chacun peut le constater au travers de ta prose.
Non.
Tu confonds peur et panique. Ce qui ne m'étonne pas, j'y reviendrai plus bas.
Nietzsche, pardon d'insister sur la face de la lune qui t'est cachée, parle de "peur contrainte". Celui qui ne voit pas l'abime par manque de connaissance et de lucidité n'a pas de courage, a contrario de celui qui voit l'abime avec des yeux d'aigle (avisé, précis, focalisé), celui qui saisit l'abime avec ses serres d'aigle.
J'ai observé également (je laisse Nietzsche se reposer, et te reposer) que souvent ceux qui nient le danger le font parce qu'ils se savent sujets à panique, et donc refusent "d'entrer en peur". La méthode Coué pour les couards. C'est un peu comme les gus qui voudraient être armés pour aller chercher le pain : ils ont même peur d'avoir peur.