"The Tree of Life" de Terrence Malick.
Malick pose son questionnement poético-philosophique, chargé d'un mysticisme latent, sur le "D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? " , en instaurant un parallèle entre la naissance de l'univers et le douloureux univers intérieur d'un homme (Sean Penn) en proie au deuil impossible de la perte de son frère.
La structure filmique repose essentiellement sur des flashbacks anarchiques, reflets de la défragmentation de sa mémoire, errances mnésiques d'un adulte se remémorant des scènes enregistrées à hauteur d'enfant (le foyer protecteur symbolisé par une maison à la "Edward Hopper", la représentation d'une famille américaine archétypale des années 50, l'idéalisation évanescente de la mère, tandis que le père, un macho viril assumé mais non avare de tendresse paternelle, figure le danger oedipien)
Malick y livre en même temps un sévère réquisitoire contre l'aliénation consentie à "l'american way of life" - sur son lieu de travail, le père (Brad Pitt) déambule dans un écrasant complexe labyrinthique, son fils (Sean Penn) travaille dans une tour qui surplombe "Ground Zero" -, et contre la tendance autodestructrice de l'espèce humaine en une totale inconscience via, entre autres, une scène où les enfants s'amusent à traverser le nuage de DDT diffusé par un camion.
Malick nous dit la fragilité de l'Homme, la fragilité de l'existence qui peut basculer dans le Néant à tout instant, alors que la vie mystérieuse du cycle universel se perpétue, implacable de beauté.
Les images sont époustouflantes de grâce formelle. Descendu en flammes par de nombreux critiques, ce film obtint néanmoins la Palme d'or 2011 à Cannes.
N.B : Je n'ai pas du tout adhéré à l'épilogue : les retrouvailles sur une plage des êtres chers décédés, à mon goût grotesquement "New Age"
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Extrait de la naissance de l'univers sur le "Lacrimosa for my friend" de "Zbigniew Preisner"
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