[supprimé] Padre est revenu.
Il y a du Dennis Bergkamp en lui. Un savant mélange de froideur, une impassabilité de façade, une précision diabolique (oh pardon), un sens du but inné : l'allégorie de l'élégance
Mais aussi un caractère épouvantable. Angoissé, introverti, refusant de prendre l'avion sur la fin, surnommé d'ailleurs le hollandais-non volant par Johan Cruyff, lui, le hollandais-volant, ombrageux, rancunier.
Mais quel talent, quasi ingérable.
Pays-Bas 98. À côté de Bergkamp, l’esthète t’avais tout de même : les frangins De Boer, Jaap Stam, Winston Bogard, Michael Reiziger, Edgar Davids, Pierre Van Hooijdonk. Que des poètes.
La belle époque.
Me fait penser, 98, j’avais 15 ans. J’ai joué quelques matchs à l’époque pour dépanner en équipe C senior au fin fonds du district (je jouais le samedi en 15 et le dimanche en senior, la magouille). Libéro. Un dimanche patelin de campagne, l’avant-centre adverse c’était le Jaap Stam tout craché. La même tronche de boucher. Le même gabarit. Il me rendait 30 cm et 50 kilos. Le correspondant du coin a immortalisé le duel en photo. Ma première apparition dans la presse. Le père doit encore avoir la photo. J’avais souffert mais pas rompu.