quoikicause
Quoikicause, je t’aime bien, mais essaye de comprendre le sens de ce que tu lis. Je n’ai jamais dit que les harkis n’étaient pas fidèles à la France. J’ai dit qu’ils avaient choisi de servir dans les rangs de la France, mais qu’ils n’avaient en dehors de ce choix personnel, aucune raison d’être fidèles à la France.
Quoi que tu t’imagines, les algériens musulmans n’étaient pas des citoyens français. Ils l’étaient de jure, mais sans en avoir aucun des attributs. Presque qu’aucun n’avait de carte d’identité française normale. Et ceux qui en avaient une ne l’obtenait qu’à des conditions très restrictives. Ils étaient classés comme « indigènes résidant en Algérie ». Cela a d’ailleurs été la raison du refus immédiat par les nouvelles autorités françaises, après la Libération, de rétablissement du Décret Crémieux, qui avait retiré leur nationalité française aux juifs d’Algérie. L’Administration française craignait que s’il était rétabli, les musulmans ne demandent la même chose, et deviennent des citoyens français. Les musulmans algériens n’ont eu une nationalité réelle pour la première fois qu’avec l’Indépendance algérienne. C’est simplement de l’Histoire. L’Histoire de la France et de ses colonies. Tous les manuels scolaires te le confirmeront.
Je crains que tes notions en matière de guerre d’Algérie ne soient au même niveau qu’en matière de nazisme dans les régions françaises de l’Est.
Pour justifier de leur nationalité que tu supposes française, tu écris : « Ils étaient combattants du côté de nos soldats. Le nier relève du révisionnisme primaire ». Le fait de combattre aux côtés de l’armée française n’en faisait pas pour autant des citoyens français. Pas plus que les tirailleurs sénégalais qui ont servis dans les rangs français en 14-18 ou en 39-45 ne sont devenus de ce fait des citoyens français.
Tu m’accuses « d’ignominie » parce que j’ai dit que les harkis étaient tous des musulmans. Je ne m’attarderai pas sur la sémantique et « ignominie ». Mais il se trouve que j’ai eu une première carrière professionnelle qui était militaire. En 60,61, et 62, j’étais en Algérie. Et il m’est arrivé ponctuellement de participer à la constitution et à l’encadrement de harkas qui étaient officiellement des « forces auxiliaires de caractère tribal ». Pas classées comme des unités de l’armée de terre, et composées uniquement de musulmans.
Les non musulmans pouvaient s’engager dans l’armée française classique. Un certain nombre de gens de différents pays l’ont fait à cette époque. Ils ne s’engageaient pas dans une harka, mais dans un régiment régulier, comme n’importe quel volontaire pouvait le faire. Et aucun non musulman n’entrait dans une harka. À part évidemment des sous-officiers français, et des officiers. Si tu as rencontré des anciens harkis qui n’étaient pas musulmans, alors c’est qu’en réalité ils n’ont pas été harki. Mais un algérien peut trouver différentes raisons pour se prétendre, en France, avoir été un ancien harki. Il ne le prétendra probablement pas en Algérie. Au fil des décennie, j’en ai rencontré souvent. Tous mentaient, mais n’insistaient pas lorsqu’il comprenait qu’il était simple de leur démontrer le contraire. Un simple téléphone et un appel au Fort de Vincennes.