katou Pourquoi, dès lors que la cible du blasphème est l’islam, tord-on nos principes républicains ? Pourquoi si peu s’émeuvent quand le délégué général du Conseil français du culte musulman, Abdallah Zekri, dit de Mila “qu’elle l’a bien cherché” (les menaces de mort) et qu’elle n’a qu’à assumer (d’être agressée, de ne plus aller à l’école, etc. ) ?
Pourquoi, enfin, quand un amuseur public et adulte s’exprime sur une radio d’Etat pour dire à peu près la même chose qu’elle sur le Christ, on n’y voit pas à redire, grâce à la liberté d’expression concernant la critique des croyances ?
Je crois que notre laïcité doit être précisée et complétée.
Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas : la République étant laïque, j'ai le droit de dire que Jésus s'est trompé. Si en revanche je dis : tuons les Chrétiens, ce n'est pas laïque, c'est un propos criminel.
On distingue la religion et les personnes. On le voit plus dans le cas des Juifs : Moïse avait une petite queue, c'est du blasphème, "à mort Finkie", c'est du délit.
Sur ce plan, la caricature de Charlie Hebdo posait problème, elle ne dit pas qu'Allah ou Mohammed est con, mais qu'ils sont aimés par des cons. Ca s'en prend donc aux Musulmans, pas à Mahommed, assez intelligent, lui, pour voir que ses fidèles sont des cons.
La distinction entre la religion d'une part, et ses fidèles de l'autre ne peut pas fonctionner et ne fonctionne pas, de fait. C'est joli sur le papier mais c'est une décision autoritaire. Etre religieux, c'est faire corps (même sans l'Incarnation au sens chrétien), c'est s'inscrire quelque part. Si tu me racontes qu'en t'en prenant à Jésus, tu ne t'en prends pas à moi (chrétien), tu produis une belle pirouette, mais comment tu vas me le faire gober ?