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Tu as raison, il est vrai que la mondialisation enrichit les déjà riches. Mais c’est une tautologie. Tout enrichit les déjà riches. C’est toujours le Capital qui sort gagnant de toute transformation, de quelque nature soit-elle. Mais les études de l’Onu montrent que sur le plan mondial la très grande pauvreté a reculé dans tous les pays du Tiers Monde. Ceux dits « émergents ».
Il est exact que dans ces régions les classes déjà les plus défavorisées vont en être exploitées pour que le pays réponde à cette mondialisation. Mais un habitant de n’importe quel pays du Tiers Monde préfère-t-il aller travailler pour pas cher dans une entreprise où il est exploité, ou demeurer sans revenus du tout ? Si c’était le cas, il n’y aurait pas actuellement, dixit l’Onu, environ cent millions de personnes en Afrique qui ont quitté leur village pour tenter de parvenir en Europe. Et qui errent, seules ou en famille, de l’Afrique du Sud à la Lybie.
C’est la création d’un début de classe ouvrière dans les pays du Tiers Monde, grâce à la mondialisation qui a amené les chômeurs chroniques vers un emploi (fut-il abusif de la part de l’employeur), qui a amorcé la pompe amenant ces travailleurs exploités vers des revendications améliorant progressivement leur sort.
Pour que l’on obtienne une amélioration du sort de la classe ouvrière, encore fallait-il que cette classe existât. Elle n’existait pas dans la plupart des pays du Tiers Monde. La mondialisation a amené sa création. Les salaires ouvriers dans les régions de l’Asie du Sud Est, en Chine par exemple, ont doublé depuis dix ans dans les usines. Avant la mondialisation, ces usines n’existaient pas.
Le sort de ces chinois était-il plus agréable avant, à la campagne, à survivre difficilement en piétinant dans les rizières, qu’en travaillant comme des esclaves dans ces usines des villes nouvelles ? C’est une autre question, mais ce sont les personnes concernées qui ont fait ce choix.
Reste maintenant à améliorer régulièrement le sort de ces ouvriers. Et ce n’est pas le capital qui le fera, s’il n’y est pas contraint. Mais c’est une autre histoire.
Mais pour que la conscience ouvrière qui permettra une amélioration de la vie des intéressés puisse se développer, il fallait d’abord que cette classe ouvrière commence à apparaître. Et si cela se produit dans tous les pays du Tiers Monde, c’est grâce à la mondialisation, malgré ses innombrables défauts.