2022-lafrancendanger
Ah c'est un sujet qui m'intérèsse car je travaille dans ce domaine depuis quelques années. Je ne connais pas le type qui a écrit cet article mais c'est plus sensationnaliste que réaliste.
Il y a beaucoup de métiers dans la finance et les mathématiques interviennent dans un petit périmètres d'entre eux. Le pricing et le risque notamment.
Cela va paraître contradictoire mais bien que les profils mathématiques soient appréciés, on fait très peu de maths en finance. Avoir un cursus mathématique ou scientifique est apprécié car on manipule constamment des notions mathématiques avec lesquelles il faut être familier.
Quant à faire des maths, des dures de dures, c'est rare. Car les modèles et les librairies de pricing existent déjà. Un nouveau produit va exiger un nouveau pricing mais c'est occasionnel et demander peu de personnes.
La difficulté dans ce domaine, ce sont plutôt les problèmes d'architecture. Comment va-t-on répartir le calcul d'un produit sur des milliers de processeurs ? (beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît), comment va-t-on diffuser des données de pricing à des centaines de consommateurs de façon performante et continue ? etc.
Cet article dit beaucoup d'autres choses fausses. Les clients se détournent des produits complexes ? Mais la création de ces produits vient justement le plus souvent de leurs demandes. Ces produits ne sont pas créés par des mathématiciens fous. Ils sont réfléchis, conceptualisés et développés. Ce qui fait intervenir pas mal de métiers.
Et non, les banques comprennent parfaitement les produits qu'ils élaborent. Et non, ils ne confondent pas modèle et monde réel, c'est pourquoi le calcul de risques existe, c'est à dire se prémunir tant que possible de scénarios catastrophes. Les financiers ont un sens aigu du caractère imprévisible du monde. Cet article est un concentré de clichés ou les financiers seraient des fous ne maîtrisant pas les monstres qu'ils créént. Rien de plus faux.
Ce qui est plus difficile voire impossible à appréhender est la systémique financière. En finance on peut se vautrer, douloureusement, mais c'est pas par manque d'intelligence des personnes impliquées.