Privatisation : comment la gare du Nord à Paris va devenir une machine à fric
Publié le 11/10/2019 à 15:39
Le messe est dite. La gare du Nord à Paris se transformera bien en un gigantesque centre commercial, avec à la clé la privatisation de cet équipement public.
Le dernier obstacle a été levé avec l’avis favorable de la Commission nationale d’aménagement commercial, rendu ce jeudi 10 octobre. Il ouvre la voie aux pelleteuses. Rien n’y a fait. Les tribunes d’architectes, comme celle parue dans le Monde avec les signatures de Roland Castro ou Jean Nouvel, et en arrière-fond la figure tutélaire de Jean-Marie Duthilleul. Leur dénonciation d’une atteinte au patrimoine, et de la transformation façon aéroport de cet espace public a fait long feu. De même, la volte-face tardive de la mairie de Paris, avec là encore une tribune, là encore dans le journal du soir, signée cette fois de Jean Louis Missika, le tout puissant adjoint chargé de l’urbanisme. Si celui-ci n’a jamais caché son hostilité au projet, qui ne diffère pourtant pas beaucoup de ceux qu’il affectionne dans son « Réinventer Paris », Anne Hidalgo a toujours montré de l'intérêt. En juillet, la maire de Paris a même apporté son soutien au projet de nouvelle gare du Nord, matérialisé par un vote favorable en Conseil.
UN DEMI-MILLIARD D'INVESTISSEMENTS COMMERCIAUX
Il est pourtant frappant qu’un argument d’évidence n’ait pas été utilisé. Malgré le plan com de StatioNord, le petit nom de la société d’économie mixte en charge du projet qui mêle la SNCF à Auchan. Malgré les affirmations maintes fois répétées de Guillaume Pepy, le patron sortant de l’entreprise - encore - publique, relativisent l’ampleur des surfaces commerciales. Le projet de rénovation de la gare du Nord n’est pas un projet de rénovation d’une gare mais la construction d’un vaste ensemble immobilier de 90.000 m2 (trois fois la surface actuelle) sur une gare.