b) Combat contre le tout-anglais patronal, sauver la langue française.
Réaffirmation dans les faits du français comme langue nationale, interdiction, sauf cas très particuliers , des titres de films, des slogans publicitaires, des publications universitaires, des enseignes commerciales, des enseignements dans une langue autre que le français (sauf pour les langues vivantes). Recherche de partenariats internationaux pour promouvoir les langues nationales et combattre la domination du « business-Globish ». Renforcement de la loi Toubon de 1994 de manière à permettre à tout francophone vivant en France de porter plainte contre les contrevenants patronaux avec obligation pour la justice de sévir en urgence sur ces dossiers. Constitution d’un Office pour la promotion de la langue française. Revitalisation des institutions de la francophonie en leur donnant pour tâche principale de promouvoir le français à l’international et de combattre le tout-anglais dans chaque pays francophone. Abolition du protocole de Londres sur les brevets, qui favorise outrageusement l’anglais. Obligation pour tout importateur de faire sa publicité, de dénommer son produit et d’écrire ses modes d’emploi en français. Parallèlement, restauration des conditions d’apprentissage des langues vivantes, y compris l’anglais, dans de bonnes conditions scolaires (nombre d’heures, effectifs par classe, voyages scolaires). Interdiction des cours en anglais dispensés par des francophones à une majorité de francophones à l’université et dans les grandes écoles. L’Académie française se désintéressant de la lutte contre le tout-anglais et s’entêtant à donner de notre langue une image compassée, une nouvelle institution démocratique, largement accueillante au français populaire, animée par des écrivains et par des chanteurs francophones de France et d’ailleurs, sera mise en place pour combattre dynamiquement le tout-anglais tout en promouvant la créativité linguistique des peuples francophones. Mise en place de recrutement de traducteurs spécialisés dans les domaines (notamment la recherche scientifique) où les publications en français sont marginalisées, dans le corps des ingénieurs de recherche dans les organismes de recherche et les universités, mise en place d’un réseau international publiant les travaux de recherche en français. Recherche d’accords internationaux bilatéraux (français-allemand, français-espagnol, français-russe…) pour promouvoir les langues nationales au détriment du globish. Une fois la primauté du français et l’indivisibilité de la République réaffirmées, la défense des langues régionales, qui participent du patrimoine national, et de l’accès à toutes sortes de langues et de cultures (y compris nord-américaine), devient possible et nécessaire mais bien entendu en dehors du cadre de la Charte des langues minoritaires que promeut l’Europe, et notamment la RFA, en vue de stimuler le démantèlement ethnique et régionaliste des Etats européens constitués, France comprise. Réouverture des centres d’apprentissage du français en Allemagne, et demande de réouverture des instituts Goethe en échange.
c) Défense de l’Éducation Nationale et de la laïcité
Notre système éducatif s’est profondément dégradé sous les effets de la politique réactionnaire à laquelle il a été soumis. Il peut être considéré comme sinistré. S’appuyant sur les effets de sa politique le pouvoir s’apprête à le dénationaliser abattant ainsi une voute essentielle de la nation française. En cela il s’aligne sur les orientations de l’OCDE qui estime que dans un pays avancé les familles ont la capacité intellectuelle et financière d’assurer l’éducation et formation de leur progéniture, le système marchand devant y jouer un rôle prépondérant. Ainsi on interdit de fait l’accès aux formations les plus qualifiantes aux enfants des classes moyennes, ouvrières, paysannes ou issues de l’immigration. Ce système n’est intéressé que par la formation nécessaire à la satisfaction des besoins égoïstes de la classe dominante sans prendre en compte ceux des classes populaires qui nécessiteraient une élévation considérable de l’intelligence et des compétences dans tous les domaines de l’activité humaine.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale parallèlement au programme du CNR fut élaboré un plan ambitieux pour l’éducation; le plan Langevin Wallon qui ne fut que très partiellement mis en œuvre et saboté par la réaction ; Comme pour le programme du CNR une réactualisation s’impose mais il reste une base solide sur laquelle s’appuyer.
La politique éducative prônée par le PRCF ne peut être indépendante de son programme politique et économique. Les luttes pour l’éducation et pour le progrès social s’épaulent mutuellement. Sans force politique conséquente, la connaissance, les compétences resteront le quasi privilège des classes dominantes et sans des progrès substantiels dans l’éducation des masses il sera difficile d’avancer vers la société sans classe à laquelle nous aspirons.
Le PRCF propose les mesures suivantes et s’engage à les populariser afin que la Nation puisse disposer d’un système éducatif qui lui permette d’affronter les défis à venir au profit de la grande masse de la population :
Reprendre et actualiser le plan Langevin-Wallon.
La renationalisation complète de l’Education Nationale. Le système ségrégatif qu’implique l’enseignement privé est intolérable. Tous les établissements privés de tout ordre d’enseignement, d’ailleurs largement financés par la nation, doivent être transformés en établissements publics. Leurs personnels seront en fonction de leur qualification intégrés dans la fonction publique.
La prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans.
Limitation dans le primaire et secondaire des effectifs de classe à 25.
Promouvoir l’égalité de dignité entre les enseignements pratiques et professionnels avec l’enseignement général et théorique.
Redonner à l’enseignement du français sa place primordiale. Une bonne maîtrise du français est un gage de réussite dans les autres disciplines.
Redonner son attractivité aux métiers de l’enseignement en:
Revalorisant très substantiellement les salaires,
Offrant des conditions de travail qui permettent outre l’intervention auprès des élèves la possibilité d’améliorer sa compétence tant dans la discipline enseignée que dans la culture générale. Un contact avec la recherche doit être maintenu
Permettre et favoriser une plus grande fluidité entre les différents ordres d’enseignement et les fonctions d’encadrement.
Cette attractivité permettra de recruter des enseignants qui seront par leur qualité respectés des élèves et des parents et d’autant plus efficaces.
Assurer une formation professionnelle post-universitaire dans des Ecoles Normales-Supérieures académiques en tant que professeur stagiaire, recruté et rémunéré après concours. Dans un premier temps on remettra en place une année de formation avec horaire d’enseignement allégé et tutoré pour les néo-recrutés.
Refuser radicalement tout formatage idéologique néo-libéral des jeunes enseignants sous le couvert d’une pédagogie anglo-saxonne d’inspiration libérale (les compétences). Ce n’est pas l’élève ou l’individu qui est au centre de l’école nationale, mais la transmission, aussi active que possible, des connaissances acquises avec esprit critique, le but étant la formation de l’homme, du citoyen et du travailleur.
Démanteler tout ce qui a été mis en place depuis des décennies en matière de pilotage « managérial » des établissements: contrats d’objectifs et de moyens, EPLE, recrutement local de personnel, pouvoirs exorbitant des chefs d’établissement. La gestion doit être démocratisée à la base (dans les conseils d’administrations, les élus du personnel, des parents et des grands élèves doivent être majoritaires, avec droit de véto pour les élus syndicaux en cas de mise en cause des statuts).
Donner les moyens aux personnels pour sanctionner les élèves violents ou empêchant toute vie scolaire normale, y compris par l’exclusion; l’administration défendra systématiquement les personnels agressés et les sanctions juridiques pour agression ou pour insulte à l’encontre d’un enseignant seront alourdies. Des moyens spécifiques seront créés pour faciliter la réintégration des jeunes marginalisés par la crise et pour réintégrer dans le cursus scolaire commun, après amendement, les élèves qui en auraient été exclus. Le paradoxe d’une école « maternant » les éléments les plus perturbateurs et se désintéressant de la majorité des élèves désireux d’étudier devra cesser. Des formations à l’éducation parentale seront proposées dans tous les établissements scolaires
Préserver des structures de formation continue sous l’égide de l’Education Nationale ; dénoncer les accords de Bruges -Copenhague portant sur la « formation tout au long de la vie » qui visent à la déscolarisation dans les voies professionnelles ou technologiques au profit d’un « apprentissage » servile envisagé dès 14 ans.
Mettre en place un organisme public d’orientation démocratique des élèves et étudiants, qui permettra à chacun de profiter de la formation la plus large en fonction de ses aspirations, de ses capacités, d’en finir avec l’énorme gâchis de l’échec scolaire et universitaire et capable de déterminer le secteur d’activité où chacun pourra s’épanouir d’autant plus qu’il servira mieux la société.
Réaffirmer la valeur nationale des diplômes par les conventions collectives et supprimer pour le baccalauréat le contrôle continu et les validations locales;
Abolir le principe d’un « Socle Commun » et d’un « livret Personnel de compétences » préparant le « fichage tout au long de la vie »
Réaffirmer la nécessité de l’acquisition d’une culture générale et d’une élaboration concertée des programmes disciplinaires pour lui donner du sens.
Interdire au patronat d’intervenir dans l’éducation, ce qui suppose notamment la suppression du « lycée des métiers » et des « groupes d’Intérêts Publics».
Supprimer les « pôles professionnels » et retour à la diversité des filières dans les Lycées Professionnels
Dénoncer l’abus de la virtualisation des pratiques scientifiques et retour à l’expérimentation concrète dans le secondaire.
Abroger la loi LRU et mettre fin aux financements privés (fondations etc.) ou locaux pour les universités qui seront dotées par l’Etat des moyens financiers nécessaires à leur fonctionnement et leur développement, y compris par le biais d’un impôt sur les firmes profitant le plus de la recherche universitaire.
Dénoncer les accords de Bologne instituant le « LMD» et retour au caractère national des diplômes, à l’unique collation des grades par les universités publiques, ce qui suppose l’harmonisation des formations et la réduction des inégalités de moyens entre facultés.
Supprimer les droits d’inscription dans l’enseignement supérieur.
Mettre en place un plan d’embauche statutaire avec résorption de la précarité, pour toutes les catégories de personnels.
Abroger la « mastérisation » du recrutement des enseignants
Mettre en place un plan de sauvetage des matières menacées de disparition pure et simple à court terme (langues autres que l’anglais et l’espagnol, musique, art plastiques, philosophie…)
Réaffirmer la loi de 1975 sur les personnes handicapées enfants et adultes (défendre les filières spécialisées et augmentation des moyens mis à leur disposition).
Toutes les lois régressives Jospin, Allègre, Fillon, Chatel, qui ont déstabilisé l’Education Nationale seront abolies d’emblée par le nouveau pouvoir et une vaste consultation des personnels, des lycéens, des étudiants et des parents sera immédiatement entreprise avec des propositions inspirées des idées exposées ci-dessus.
La Laïcité sera renforcée par une interdiction claire de tout prosélytisme et de tout signe religieux quel qu’il soit dans le cadre de l’école. Seront également interdites toute publicité ou opération commerciale, toute promotion idéologique du MEDEF (parrainage, partenariat) de toute criminalisation du communisme historique et de toute propagande pro-UE dans les livres scolaires. Le manuel « franco-allemand » promouvant une histoire officielle niant l’histoire nationale, sera retiré. Sera promu un apprentissage de l’histoire de France sur des bases critiques et scientifiques. Le débat citoyen pluraliste dans les lycées sera encouragé.
Aucune amélioration ne sera possible dans un environnement culturel valorisant essentiellement la diversion et le crétinisme voire la violence. Il est du devoir de l’Etat d’intervenir dans ce domaine et par tous ses moyens promouvoir le goût de la réflexion et le bonheur que procure la raison quand elle permet de comprendre le monde physique et social qui nous entoure.
d) Sauvetage de la culture, du sport et de la recherche.
Statut des intermittents du spectacle leur permettant de vivre de leur travail. Interdiction du recours systématique au statut d’intermittent par les patrons de l’audiovisuel et obligation pour eux de salarier complètement leurs employés permanents au lieu de se décharger sur l’UNEDIC.
Diminution progressive des jeux de loterie et de paris sportifs organisés actuellement par l’Etat.
Limitation des recrutements à l’étranger pour les clubs sportifs, et obligation pour eux d’avoir une vraie politique de formation.
Réaffirmation de la loi de 1901 sur la libre association. Développement du tourisme culturel populaire.
Augmentation des crédits de l’archéologie préventive et de la recherche drastiquement réduits par le gouvernement Raffarin. Abrogation du « pacte pour la recherche » et des mesures de démantèlement du CNRS et des autres organismes de recherche publique. Réouverture de toutes les unités de recherche sacrifiées par les restructurations successives ; retour à une évaluation de la recherche exclusivement qualitative par les pairs qui bannisse les critères bibliométriques, ne s’attache pas aux seules retombées de court terme et qui ne mette pas en cause le statut des chercheurs (en particulier, fin de la modulation de service pour les enseignants-chercheurs, suppression des primes « au mérite » au profit d’augmentations salariales pour tous). Fin du pilotage bureaucratique et patronal de la recherche : suppression de l’AERES (avec retour de l’évaluation par le Comité National de la Recherche Scientifique) et de l’ANR ; suppression de toutes les sources de financement direct privées (tout en taxant les profits des entreprises privées pour financer la recherche publique, sans droit de regard sur les recherches menées) de la recherche (en cassant notamment la mainmise des industries pharmaceutique et agroalimentaire sur les chercheurs de ces secteurs) au profit de crédits récurrents publics suffisants ; suppression du « crédit impôt-recherche ». Dans le secteur industriel, les entreprises privées doivent financer elles-mêmes leur recherche ; celles dont les profits reposent depuis longtemps sur les résultats de la recherche publique seront nationalisées sans indemnité aux grands actionnaires. Plan d’embauche pour toutes les catégories de travailleurs de la recherche, résorbant en particulier la précarité massive du secteur. Au niveau international, il faut redéfinir des schémas de collaborations transnationales (l’histoire de la conquête spatiale est bâtie sur ce modèle) plutôt que d’adhérer à des programmes internationaux sclérosants sous tutelle d’ONG ou d’entités politiques non représentatives comme la commission de Bruxelles. Il faut enfin que la politique nationale de recherche soit pilotée par des plans stratégiques définis par les scientifiques et les représentants du peuple.