Mediator : la question sensible des « services rendus »
L'Agence du médicament n'est pas la seule instance sanitaire à avoir surestimé les « services rendus » par le Mediator…
Explications. Par Baudouin Eschapasse
Modifié le 27/10/2019 à 10:56 - Publié le 27/10/2019 à 09:50 | Le Point.fr
Alors que commence, demain, la sixième semaine du procès du Mediator, les questions concernant le fonctionnement des plus hautes instances administratives françaises, en charge de la santé publique, se multiplient. Plusieurs agences régionales de pharmacovigilance ont été pointées du doigt, depuis un mois, lors des débats, au même titre que l'Agence nationale du médicament. Ces instances ne sont pourtant pas les seules à avoir permis que soit commercialisé, pendant plus de trente ans, ce dangereux « coupe-faim » que le groupe Servier présentait au départ comme un « médicament » antidiabétique.
Deux instances méconnues du grand public, le Comité économique des produits de santé (CEPS) et la Commission de la transparence, sont également mises en cause. Ces institutions sont nommément citées dans l'ordonnance de renvoi que Le Point a pu consulter. Le CEPS « contribue à l'élaboration de la politique du médicament, il met en œuvre les orientations qu'il reçoit des ministres compétents », lit-on sur la page qui lui est dédiée sur le site du ministère de la Santé, dans cette prose aride qu'affectionne tant l'administration. Plus prosaïquement, il participe « à la fixation des prix des médicaments, au suivi des dépenses et à la régulation financière du marché ».