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On a vite fait d'incriminer les gaz à effet de serre dans les hivers de plus en plus doux en Europe. En réalité, la cause de la disparition des vagues de froid, de la neige et du blizzard serait en grande partie liée... aux efforts en matière de pollution. La diminution de la quantité d'aérosols entraîne un forçage radiatif, qui lui-même génère d'autres phénomènes climatiques en cascade.
Hivers trop doux en Europe : la faute aux réglementations antipollution ?
Publié le 05/02/2020
L'hiver 2019-2020 s'annonce d'ores et déjà comme un record de douceur. Les mois de décembre et janvier ont été les plus chauds jamais enregistrés depuis le début des mesures en France, selon Météo France, avec une température moyenne nationale de 7,6 °C, soit 2,3 degrés au-dessus des normales. Plusieurs records de chaleur et de pression ont été battus, avec par exemple 26,6 °C le 3 février à Biarritz, soit plus que la moyenne d'un mois de juillet.
La diminution des aérosols, principal facteur du réchauffement hivernal
En fait, cela fait plusieurs années que la neige se faire rare à Noël en France et dans tout le reste de l'Europe. Coupable tout désigné : le réchauffement climatique dû aux émissions de CO2. Et bien, non : ce serait plutôt la faute... au renforcement des réglementations en matière de pollution atmosphérique, atteste une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Climate Change le 3 février. « En ce qui concerne le climat hivernal, les aérosols ont un impact encore plus important que les gaz à effet de serre sur le réchauffement », atteste Jonathan Jiang, chercheur au CalTech et coauteur de l'article. Les chercheurs ont analysé la fréquence et l'intensité des épisodes de froid en Europe et en Russie sur la période 1970-2005 et ont révélé « la signature indéniable » de la diminution des aérosols sur la raréfaction des hivers froids.