Plariste-le-Revanite
J'aurais dû répondre plus vite mais quelques jours en famille loin des écrans, ce n'est pas mal non plus.^^
Il n'y a pas si longtemps, j'ai lu quelques articles d'Annie Lacroix-Riz. J'ai également déjà regardé cette vidéo sur ce forum. Peut-être était-ce vous qui l'aviez partagée.
Je reconnais que ce qu'elle dit ici et dans certains articles est à la fois intrigant et intéressant. Pour autant, je me montre toujours prudent lorsqu'il s'agit d'historiens très engagés politiquement car il se pourrait que leur lecture des événements historiques soient bien malgré eux influencée par leur propre sensibilité.
Je ne mets pas en doute sa bonne foi ni la qualité de ses recherches même si je sais qu'elle fait l'objet de controverses de la part de confrères. En ce qui me concerne, je n'ai ni la légitimité ni les compétences pour me permettre de critiquer ses dires. Je me contente donc de rester sur la réserve.
A chaque fois qu'on lit des ouvrages d'Histoire, on remarque qu'il y a deux aspects bien distincts:
- la partie factuelle, l'exposé de faits indubitables et incontestés comme par exemple la date du débarquement en Normandie,
- la partie interprétation de l'auteur. Elle fait généralement suite à l'exploitation de documents d'archives et il y est souvent question des intentions réelles ou cachées des protagonistes, du détail du déroulé des événements et même parfois d’anecdotes difficilement vérifiables issues de propos rapportés du genre: "untel a écrit que tel autre aurait dit etc."
A la fin, deux ouvrages traitant du même sujet, rédigés par deux historiens différents, peuvent présenter les événements de manières assez dissemblables.
En ce qui me concerne, je ne sais pas si tout ce que dit Annie Lacroix-Riz est vrai et quand je ne sais pas ou que je ne suis pas sûr, je préfère le reconnaître. Avoir des doutes n'est pas honteux.
Pour en revenir à la phrase que j'ai écrite que vous avez commentée: "je fais la différence entre le devoir de mémoire et le devoir de responsabilité", il était avant tout question de la relation entre les français et les peuples des anciennes colonies. On peut néanmoins comme vous les suggérez, étendre le sujet à la question soulevée par Annie Lacroix-Riz.
Dans l'hypothèse où elle aurait raison en affirmant que la défaite française était préméditée, fomentée par quelques collaborateurs issus de l'élite française, j'ai le sentiment qu'on peut considérer qu'ils n'agissaient pas au nom de la France et des français mais en leur nom propre et dans leur propre intérêt.
De ce fait, même si cette entreprise de trahison qu'elle décrit était avérée, je ne crois pas que notre génération aient aujourd'hui le devoir d'en porter la responsabilité.
Se souvenir et éventuellement dénoncer ceux qui maquillent l'Histoire est une bonne démarche. En tout cas, c'est une démarche plus saine que de demander aux français d'aujourd'hui de porter le poids de crimes passés dont ils ne sont pas les auteurs. D'autant, que ceux qui le demandent, n'exigent pas la même démarche d'auto-critique de la part des populations qui adoptent la perpétuelle posture de victime.
J'espère que vous continuerez à appréhender mes propos dans le cadre d'un échange constructif et sans animosité même s'il se peut que nous soyons en désaccord sur certains aspects.
Je garde également à l'esprit que je vous dois une réponse concernant le néocolonialisme.