T'es bien gentil, Plariste, mais tu nous infliges à chaque fois des pensums de deux heures, comme si on n'avait que ça à faire, sur des documents interminables et que tu n'as pas vus toi-même, semble-t-il au moins d'après ce que tu en retires.
(Je mets les choses au mieux pour toi : si tu visionnes en effet ce que tu postes pour en retirer in fine ce que tu écris, ya un blème)
Faut pas t'étonner après si certains disent que les communistes sont des feignasses, qui veulent surtout faire faire leur boulot par les autres.
Celui-ci fait 38 secondes, c'est plus abordable tout en permettant de réfléchir :
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La fameuse réplique du S'crétère générâââl : Liliane, fais les valises, on rentre à la maison.
Ce qui, sur le moment a passé comme un moment de rigolade est devenu un peu plus sérieux après, et si François Mitran n'a pas répondu à la question, Georges Marchais s'en est vu poser une autre et sur laquelle il a été un peu moins Monsieur Réponse-à-tout que sa réputation.
Question venant des féministes (et nous venons à la question) : alors toi, Georges Marchais, le patron du communisme, toi qui veux émanciper les hommes, libérer les peuples, faire l'égalité, tu traites ta propre femme comme une bonniche ?
Vas-y esclave, va faire les valises pendant que moi je mate la téloche ?
Au début, Marchais a fait le kakou, le supérieur : je n'ai pas à répondre à ses attaques. Un peu plus tard, il a bien dû faire sa palinodie (j'essayerais de retrouver le doc si ça vous amuse), en commençant à bobarder comme un gros enflé : euh, je me suis mal exprimé, j'ai voulu dire "on fait les valises", et d'expliquer qu'il participait régulièrement aux tâche ménagères, etc.
Pas la peine de dire que la pauvre Liliane, communiste convaincue, en pâmoison devant son mec, sachant ce qu'est une discipline de parti, n'est pas allée démentir ces propos grotesques et mensongers. Et rétablir la vérité, qui est qu'on peut être un grand libérateur du prolétariat et un héros de l'égalité et traiter sa femme comme une esclave.
Ceci étant la simple réalité.
Maintenant, où est le malaise ? Le problème, c'est que d'un point de vue communiste, le vrai, c'est la lutte des classes, qui est le géométral, l'archétype, et que tout le restant s'y réduit. Le racisme ou l'antisémitisme ? Un problème de classe. Le machisme ? Lutte des classes. La guerre ? Lutte des classes. Le cancer de l'oesophage ? Lutte des classes.
Si vous dites autre chose, vous détournez les vrais problèmes. Et les féministes n'ont pas du tout été aidées par des communistes parce qu'ils y voyaient une manière de faire perdre du temps sur la question de fond. Ils ne niaient pas nécessairement la domination masculine, mais elle n'était pour eux qu'une conséquence, un exemple particulier, un symptôme de la domination de classe, seule réalité et moteur de l'histoire.
Les femmes n'ont donc pas trouvé un soutien de ce côté-là, malgré la promesse d'émanciper tous les hommes (en omettant que la moitié d'entre eux sont des femmes) et on leur a plutôt fait le coup du mépris : que ces ménagères aillent récurer leurs casseroles, on s'occupe ici de choses sérieuses.
Ce sont les deux raisons pour lesquelles les relations ont été extrêmement difficiles : au plan théorique, il n'y avait pas de place pour un quelconque féminisme (si on ne me croit pas, je vous donnerai quelques citations de Marx et Engels assez instructives), et au plan empirique, il n'y avait aucune différence entre un macho de droite et un communiste.
C'étaient les mêmes valises et les mêmes qui les remplissaient.