C'est un peu anachronique de parler de comunisme mais bon.. C'était juste pour savoir ce qui est juste.
Il n'y a aucun anachronisme. Ce qui existe en revanche, ce sont des ignorants qui causent de choses sur laquelle ils ont une vue insuffisante, pas informée.
(le texte de Marx que tu cites n'ayant strictement aucun rapport avec le sujet, je m'autorise à passer, si tu veux bien).
Le terme "communisme" signifie une doctrine (ou un état de fait) qui révoque la propriété privée et la famille. Qui supprime l'Etat aussi, ce dernier élément étant en effet plus moderne (il faut déjà qu'il existe un Etat moderne pour que la question se pose, mais la propriété privée et la famille existaient bien avant).
Dans la conception que j'ai mentionnée, il y a une abolition de la propriété privée, pour passer à une propriété collective, ou "commune", raison pour laquelle on parle de "communisme", figure-toi. C'est marrant, le hasard, hein ? Mais essaye déjà de comprendre ça, ça te libérera d'objections dispersantes et pas informées.
Dans la vision de Platon - il n'est évidemment pas question de voir maintenant si on est d'accord ou pas avec lui, faudrait déjà comprendre - il n'y aura pas de famille. Personne ne pourra s'approprier ne serait-ce qu'une maison : on mettra des dortoirs, des cuisines communes et des repas en commun. Et il n'est pas dit que ce seront les gonzesses qui feront les plats.
Il sera impossible à un être humain de s'en approprier un autre, fût-ce sous la forme plutôt sympa ( à mon avis, mais j'ai dit que je ne commentais pas, excuse) de la famille, du mariage, etc. Ca veut dire que personne ne pourra dire "ma" femme (avec tout ce qui va avec, comme la jalousie du mec qui veut posséder un autre en se réservant une exclusivité culière, par exemple) ni non plus un enfant.
Dans le livre que je t'ai recommandé, il est écrit noir sur blanc que les enfants seront retirés dès la naissance à leurs "parents" au sens obvie, qu'ils seront élevés par la Cité. Dès la naissance pour qu'ils ne les connaissent pas, ils ne sauront pas eux-mêmes ce qu'ils ont pondu. Ce seront les enfants de la Cité, les enfants de tout le monde, un enfant, une femme, un homme n'appartient jamais à un autre, mais seulement à la Cité, c'est-à-dire à tous. Tout enfant est le fruit de la société, il est commun dès le départ et cela, je suis désolé, c'est du communisme.
Une petite anecdote pour faire passer ?
Marx pratiquait ce genre de "communisme". Il était marié avec une femme, Jenny von Westphalen (1), une sacrée bonne femme et qui mériterait une petite mention dans un panthéon féministe : c'était une aristo, une fille brillante intellectuellement, famille "honorable (i.e : bien friquée), et tout le monde était d'accord pour dire que c'était la plus belle fille de Trèves (la ville de Trèves, Trier, en allemand, le bled de Marx). On lui a proposé des tas de partis alléchants de gros aristos du coin et je te dis pas le kiff de la famille de la marier avec des gros friqués comme eux pour avoir encore plus de fric, etc.
Elle a dit "merde" à tout ça pour aller vivre avec cet espèce de galeux, n'ayant pas un rond, un petit Juif de merde, je te laisse imaginer le plaisir de sa famille. Résultat : elle a dû vivre, à certaines époques, dans des conditions matérielles exécrables et refusé toutes les offres de la famille : bon, t'as fait une connerie, reviens à la maison, quitte ce minable, ici tu auras tout ce que tu veux, etc.
Mais si on peut vanter la vertu de Jenny, c'est avec la plus grande préoccupation (comme disait Pie XII) que je dois t'avouer que celle de Marx était plus contestable. Et je suis tout aussi peiné vu ton jeune âge, Plariste, d'avoir à t'apprendre que l'amour, en particulier l'amour sexuel, n'est pas éternel. Oui, je sais, c'est dur, mais je dois à la vérité. ô, faiblesse des hommes ! O tempora ! O mores ! figure-toi que Marx baisait la bonne, comme le dernier des bourgeois. Ta copine suissesse, là, elle n'en cause pas, un oubli certainement.
Parce que dans la dernière période, à Londres, les Marx vivaient dans des conditons très compliquées, mais ils avaient quand même une bonniche. De toute manière, il était inenvisageable pour Marx que Jenny, que sa princesse souille ses mains divines en lavant de la vaisselle ou en maniant la serpillère, pas déconner non plus.
Mais finissons : les frasques ancillaires de Marx eurent une conséquence : la naissance d'un enfant (Gisela, un truc comme ça ? me souviens plus). Qu'est-ce qu'ils ont fait ? Ben ils se sont occupés de la gamine comme des autres, elle a été élevée comme une Marx, (c'est-à-dire dans la mouscaille et elle est morte assez vite, je crois, comme la plupart des gamins "officiels" du couple), mangeant avec les autres et allant participer aux balades dominicales en famille dont Marx raffolait.
(1) le mot "von", comme "de" en français, est une particule nobiliaire. Pour toutes sortes de raisons inutiles à préciser ici, c'est moins rigoureux en Allemagne que chez nous; Ca ne vaut pas forcément grand chose en soi, et les Allemands le savent. Ils n'ont pas la même tradition ni relation avec la noblesse. Le prestige est bien moindre que chez nous, disons. Le prestige du pognon est infiniment supérieur. Si un von Machin est désargenté, c'est une merde, en Allemagne.