Ayant fait quelques clics pour me ramener à lui, j'ai surtout trouvé des éléments de sévérité.
Il explique que, pour la Révolution française, il se sent plus "girondin" que "jacobin". Le sens ? Girondin, ça veut dire gentil, et "jacobin", c'est méchant. Parce que le jacobin, c'est Paris, c'est la dictature de la métropole, alors que "girondin", c'est local, donc c'est bien.
Bon, il y a une remarque à faire vite fait, c'est que "jacobin" ne s'est jamais opposé à "girondin", ceci n'existe pas. Cette erreur de détail n'étant rien par rapport à la folie de ce qu'il raconte par ailleurs.
Onfray veut surtout manifester qu'il n'aime pas Robespierre, c'est surtout cela, son affaire.
Pour ce qui touche aux idées de Robespierre, elles sont très faciles à comprendre et il en a lui-même indiqué la source : ce sont les droits de l'homme et du citoyen, rien de plus, rien de moins. "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit" etc.
Si on prend un exemple, cela le conduit à réclamer l'abolition de l'esclavage, avec le raisonnement : ces Nègres de Saint-Domingue, ce sont des êtres humains, ou bien ? Si vous admettez que ce sont des hommes, vous arrêtez tout de suite de les esclavagiser, c'est contraire au principe.
A la fin du 18ème siècle, 75% de la production du sucre mondial, c'est Saint-Domingue (actuel Haïti), c'est une masse de pognon halllucinante. Sur laquelle les amis "girondins" d'Onfray font valoir l'urgence extrême de considérer leur point de vue "local", c'est-à-dire le point de vue de l'exploitation et de la déshumanisation (et pas du tout de l'anarchie sympa et les fantasmagories nietzschéophiles d' Onfray, complètement décalées et au final branlatoires, auto-érotiques, simple jeu de l'amour avec lui-même).
Robespierre est plus con, moins intelligent qu'Onfray, il déclare : "que périssent les colonies, plutôt qu'un principe". Autrement dit : messieurs les girondins, nous avons considéré que tous les hommes étaient égaux, si cela gêne votre bizness, eh bien vous n'avez qu'à crever.
Mais les "Girondins", les amis d'Onfray comprennent eux, qu'on les a brimés et que l'Etat c'est mal parce qu'il prétend leur interdire d'esclavagiser des êtres humains.
Onfray soutient la même inhumanité, fille de son aveuglement, celui-ci commandé par la haine, par le ressentiment.
Ce qui a fait tourner la Révolution vers ses moments les plus terribles, brutaux, sanguinaires, c'est, tous les historiens vous le diront, la guerre. A partir du moment où on a été en guerre, ceci contre toute l'Europe, c'est devenu ingérable, beaucoup trop compliqué. Et quand la guerre étrangère s'est mêlée à une guerre civile - La Vendée - c'est complètement parti en vrille. Il s'est produit à ces moments-là que personne n'a vu venir ni pu expliquer par avance.
Robespierre complètement défait une fois de plus : il n'a cessé de dire partout que c'était une connerie, il a expliqué mille fois que si vous arrivez avec une très bonne idée, mais que vous arrivez avec un fusil, ben votre très bonne idée, on ne l'aime pas, à cause du fusil, il s'est fait rétamer. En revanche, les gentils "Girondins" ont poussé à la guerre comme des fous, et ont envoyé à la mort des dizaines de milliers de jeunes Français, ceci absolument pour rien, sauf peut-être que Onfray, aujourd'hui, trouve tout cela très bien.
Ce garçon est de plus en plus décevant. Une béachélisation rapide, précoce, inquiétante dans sa promptitude.