courtial
on peut préférer un peu de morale chrétienne à pas de morale du tout, c'est certainement instable, mais que faire ?
Tout d'abord il n'y a pas beaucoup de différences entre morale progressive et morale chrétienne contemporaine : l'une est fille de l'autre, qui domine désormais sa mère. Rien ne ressemble plus aujourd'hui à un curé qu'un militant de gauche.
Loin de n'avoir aucune morale, nous étouffons sous celle-ci, avec des médias qui nous tartinent cent fois par jour des prêches en faveur de la diversité, contre les hommes, contre la consommation, etc. Toute opinion contraire vaudra excommunication, le racisme est notre pêché cardinal, et le mot "raciste" notre croix écarlate.
Notre société est accro à la morale et au nom de celle-ci nous détruisons les peuples, nations, cultures et genres, et nous nous lançons dans des guerres qui sont autant de croisades (Yougoslavie, Libye, Afghanistan, Mali, Irak, etc, - même si la morale est en partie un prétexte elle ne l'est qu'en partie et elle rallie la gauche).
C'est à mon avis ce réflexe des gens du livre, déjà perceptible sous l'emprise du catholicisme, qui explique que nous ayons successivement produit le communisme, le nazisme et aujourd'hui le progressisme, avec toujours les mêmes conséquences. Nous semblons avoir toujours besoin d'une nouvelle idéologie dans laquelle nous nous lançons ensuite à corps perdus jusqu'au fanatisme totaitaire.
Alors loin d'ajouter plus de morale, je crois qu'il nous en faudrait moins. Surtout il faudrait aller à la racine du problème, encore que j'ignore ce qu'elle est. Ma réflexion sur ce sujet est encore en cours.
Quelques fois je me dis que les Chinois, avec leur égoïsme assumé et sans gêne, causeront peut-être moins de ravages que l'Occident. Ou pas.
Quant à la froideur cynique qui caractérise nos sociétés, je crois qu'elle tient plus de l'urbanisation, qui distend les liens familiaux et d'enfance, et de la diversité qui fait de l'autre un inconnu sans lien avec moi.
Mais d'accord sur l'idée de l'Etat comme un pis aller. Mais remettre un chouia de léninisme, c'est vraiment parer au plus pressé et quand les moyens contredisent les fins, on a un problème.
Je ne vois guère en quoi la nation, qui est la libre association des membres d'un même peuple, serait un "pis aller". C'est la plus désirable de toutes les constructions politiques. Si vous songez aux deux guerres mondiales, elles ont plus à voir avec l'impérialisme germain et des crises matérielles qu'avec la nation.
Je ne vois pas non plus en quoi la nation contredirait sa fin.
Mais votre propos à vous me laisse croire que vous l'êtes moins qu'on pourrait croire et que vous ne semblez le croire vous-même. (...)
c'est dans ce sens que j'ai dit que vous n'étiez pas si balèze, pas pour le plaisir de vous blesser narcissiquement... quoique...
Vous n'êtes pas en position de vous placer au-desus des autres : vos propre connaissances en philosophie sont parcellaires et lacunaires, et vous en faîtes souvent un usage scolaire (victime de l'hagiographie républicaine ou de gauche ?).