france2100 Ce n'est certainement pas le pognon qui nous définit, et cela fait des décennies que le modernisme a été rejeté au profit du post-modernisme. Instruisez-vous donc sur ce qu'est le modernisme et vous verrez que ça n'a rien à voir avec votre façon de voir le monde.
Nous sommes un peuple, voilà ce qui fait la France : notre lien avec nos ancêtres et la culture qu'ils nous ont transmis de parent à enfant.
Si vous trouvez une conception du monde chez notre ami, vous êtes plus balèze que j'avais cru. Mais votre propos à vous me laisse croire que vous l'êtes moins qu'on pourrait croire et que vous ne semblez le croire vous-même.
J'ai lu un petit peu des choses là-dessus, en particulier le philosophe JF Lyotard, qui a construit le concept de "post-modernisme" ou de condition "post-moderne". Le cocktail, c'est en gros un peu de phénoménologie et une grosse dose de Nietzsche par là-dessus, mais soyons plus précis :
La condition moderne d'abord, celle qui est née au 16ème-17ème (à la louche, hein, ne me demandez pas l'heure précise), c'est que Dieu, ça va bien comme ça, on va mettre l'homme à la place. Ce que Lyotard appelle "le grand récit", ça ne va plus être l'oeuvre de Dieu se déployant en ce bas monde, mais l'histoire de l'homme (humanisme, science, idée de progrès, etc).
Jusqu'ici, on n'a qu'un grand remplacement : on a substitué un récit à un autre. Pour reprendre votre exemple (pertinent), dans l'art, par exemple, on ne représente plus tellement Dieu, plutôt l'histoire de l'homme, et ce qui est vrai de l'art s'étend à tous les autres domaines, on a un grand récit qui raconte et enveloppe tout. Mais on n'a que substitué, on n'a pas perverti la place du grand récit en lui-même, on en raconte juste un autre.
Dans le post-modernisme, on n'a pas un récit de rechange, il n'y en a plus du tout. Il n'y a plus de Dieu, mais il n'y a pas non plus L'Homme, ou l'Histoire - comme dans un récit hégéliano-marxiste, du progressisme, etc - on n'a plus rien du tout.
Face à cela, ceux qui suggèrent une sorte de restauration - c'est dans ce sens que j'ai dit que vous n'étiez pas si balèze, pas pour le plaisir de vous blesser narcissiquement... quoique...- c'est-à-dire qui voient une porte de sortie dans le retour des valeurs chrétiennes, l'ancrage dans la Nation avec son beau récit avec lequel vous m'avez presque fait chiâler, ne sont plus convaincants, mais surtout plus eux-mêmes vraiment convaincus. Et chiâler est absolument impuissant contre ça et l'idée de ré-injecter un peu de religion pour mettre fin à tout cela fait juste ricaner, au contraire. C'est du Jules Romains, l'histoire du garde-champêtre qui croit qu'il va éviter les tremblements de terre.
NB : Lyotard est assez tordu et très difficile à lire. Mais comme j'ai dit, c'est du Nietzche à 80%. C'est ce qu'il a voulu dire en déclarant : "Dieu est mort", un propos radical qui intègre aussi tout ce qu'on voudra mettre à la place de Dieu. On ne l'a pas seulement viré de son poste, on a carrément supprimé le poste lui-même. On peut donc économiser ses efforts et aller vers Nietzsche direct.