Nonobstant, nous vivons dans une société démocratique, fondée sur la citoyenneté, et qui a précisément aboli les privilèges. Comme le soulignait récemment Tania de Montaigne, en réponse à Virginie Despentes dans C Politique, « Elle bénéficie de droits humains non pas parce qu'elle est blanche mais parce que c'est un être humain. Ce qui fait qu'il doit y avoir égalité, c'est l'humanité. » ...
Affirmer qu’il faut compenser le confort de faire partie de la majorité par des mesures compensatoires associées à une infinie repentance pour être « bien né », c’est-à-dire non pas en privilégié d’Ancien Régime, mais en ayant la chance d’appartenir à la norme, c’est témoigner d’une inquiétante méconnaissance de l’histoire, mais aussi confondre l’exigence d’égalité républicaine avec un égalitarisme compassionnel délétère. Ce pour quoi nous devons batailler avec la dernière énergie, c’est pour que la couleur ne soit signe de rien, au lieu d’en faire un étendard, ou un contre-étendard.
https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/privilege-blanc-il-nest-meilleur-aveugle-que-celui-qui-ne-veut-pas-voir#xtor=AL-8