Il y a une différence nette entre x arabes sont musulmans, et x musulmans sont arabes.

Pour la troisième phrase : En dépit de l'étymologie du terme qui suggère que l'antisémitisme est dirigé contre tous les sémites, Juifs et Arabes

Pour la quatrième : vous seriez pas paranoïaque ?

Jouer sur les mots est inutile et inintéressant. Oui, il existe du racisme envers les Arabes et les Musulmans, non le terme antisémitisme ne s'applique pas au Arabes ni aux Musulmans, du moins dans le sens commun du mot (même si ce mot laisse à penser qu'il concerne tous les sémites).

‘’Verus (anti) Sémite’’, ''Verus Israële'', même dans ce qu’ il y a de pire, faut déshériter ce peuple.

A gerber.

Mais pourquoi vous évoquez les musulmans ? A part Georges, qui fantasme sur un viril mâle musulman, personne n'associe ce mot à "antisémitisme".

Ensuite, parler de "racisme" à l'encontre d'une communauté religieuse (musulmans, par ex) n'a aucun sens.

‘’Verus (anti) Sémite’’, ''Verus Israë'', même dans ce qu’ il y a de pire, faut déshériter ce peuple.

A gerber.

Les sémites ?

‘’Verus (anti) Sémite’’, ''Verus Israë'', même dans ce qu’ il y a de pire, faut déshériter ce peuple.

A gerber.

Les sémites ?

Fais joujou avec Firejeff .

Ensuite, parler de "racisme" à l'encontre d'une communauté religieuse (musulmans, par ex) n'a aucun sens.

L'islamophobie ça n'existe pas peut-être?

Et le racisme des arabo-musulmans envers les Chrétiens dans la plupart des pays islamiques?

même dans ce qu’ il y a de pire, faut déshériter ce peuple. A gerber.

L'islamophobie ça n'existe pas peut-être?

Ce n'est pas du racisme.

Et le racisme des arabo-musulmans envers les Chrétiens dans la plupart des pays islamiques?

Aucun rapport.

L'islamophobie ça n'existe pas peut-être?

Ce n'est pas du racisme.

Si, une forme de racisme envers un groupe religieux, ici les Musulmans.

Et le racisme des arabo-musulmans envers les Chrétiens dans la plupart des pays islamiques?

Aucun rapport.

Si, ça illustre justement qu'il existe bel et bien des racismes contre certains groupes religieux.

Ici, les Chrétiens sont aussi des Arabes, au même titre que les Musulmans. Et pourtant, ils se font persécuter...

Si, une forme de racisme envers un groupe religieux, ici les Musulmans.

C'est de l'intolérance religieuse.

Si, ça illustre justement qu'il existe bel et bien des racismes contre certains groupes religieux.

Ici, les Chrétiens sont aussi des Arabes, au même titre que les Musulmans. Et pourtant, ils se font persécuter...

Ca s'appelle de l'intolérance religieuse.

De toute façon, il n'existe pas de race humaine. Donc le racisme ne peut exister. ;)

La notion de race humaine est une application à l'espèce Homo sapiens du concept de race, terme qui définit des sous-groupes d'espèces du règne végétal ou animal2. La définition zoologique du terme race est la suivante : « subdivision d'une espèce qui hérite des caractéristiques la distinguant des autres populations de l'espèce. Au sens génétique une race est une population qui diffère dans l'incidence de certains gènes des autres populations, conséquence d'une isolation, le plus souvent géographique ».

Pour la communauté scientifique, le concept de race est, aujourd'hui, invalide pour caractériser les différents sous-groupes de l'espèce humaine.

De toute façon, il n'existe pas de race humaine. Donc le racisme ne peut exister. ;)

Il y aura des racistes tant que certains pensent que les races humaines existent....

De toute façon, il n'existe pas de race humaine. Donc le racisme ne peut exister. ;)

Il y aura des racistes tant que certains pensent que les races humaines existent....

Oui le mot race est tendancieux , a un coté trés péjoratif et un " passé " lourd . Encore un concept né du 19 éme qui en a envouté une paire dont le fameux proto-gauchiste Ferry , idole du Président , au point de lui faire faire beaucoup de conneries .

Conneries qui doivent etre payées ad ethernam par ceux étiquetés a Droite et extreme droite , beaucoup moins fautifs que tous ses salopards de progréssistes qui apportaient la civilisation au race inférieure a coup de massacres . SOnt balézes les gauchistes pour refiler leur patate chaude et se mettre systématiquement du bon coté une fois que le vent tourne .

Bref , ok pour les races , mot a bannir . Parlons plutôt d'ethnies .

On joue sur les mots. Le concept est là : discrimination.

Il y aura des racistes tant que certains pensent que les races humaines existent....

Lol, je sais, je n'ai jamais dit que le racisme n'existait pas (je jouais juste sur les mots, comme l'autre demeuré), ni que l'antisémitisme non plus...

C'est Georges le monomaniaque qui a ramené ça sur le tapis oriental.

:

Le manipulateur que tu es feint de croire qu'un antisémite est quelqu'un qui n'aime ni les juifs

ni les arabes.

Or le mot antisémitisme est né en Allemagne au XIX siècle et ne concernait que les juifs

C'est à partir des pogromes antijuifs en Russie et de l'affaire Dreyfus que Théodor Herzl, né juif mais détaché de cette religion, a compris que l'assimlation et l'intégration des juifs ne se fera pas.

Aussi a t-il pensé à un état des juifs en Ouganda, en Argentine, n'importe où dans le monde.

Finalement c'est en Palestine que cet état a été crée.

L'Etat Israelien a été placé sur la palestine mandataire qui était à la base réservé pour un état arabo-palestinien dés la Premiere Guerre Mondiale.

Seulement voila, les anglais n'ont pas tenu la promesse d'un etat arabe en palestine mais ont tenu celle d'un etat juifs.

Ne jamais faire confiance a l'Angleterre.

L'Angleterre n'a pas voté en 1948 au plan de partage de la Palestine.

et même les USA n'étaient pas très chaud.

C'est l'URSS de Staline qui était pour et qui a armé par le biais de ses satellites

la nouvelle armée de Ben Gourion qui a réussi à infliger une défaite mémorable

aux 5 armées arabes décidées à jeter les juifs à la mer.

Il y a des Occidentaux qui raffolent des arabes ils sont donc arabophiles.

et il y en a qui ne les aiment pas, comme De Gaulle, par exemple, qui confond arabe et musliman, et ils sont donc arabophobes.

L'Etat Israelien a été placé sur la palestine mandataire qui était à la base réservé pour un état arabo-palestinien dés la Premiere Guerre Mondiale.

Seulement voila, les anglais n'ont pas tenu la promesse d'un etat arabe en palestine mais ont tenu celle d'un etat juifs.

Ne jamais faire confiance a l'Angleterre.

Si, les Anglais ont donné aux arabo-palestiniens la Palestine mandataire orientale, qui prendra le nom de Transjordanie en 1922 puis Jordanie en 1949 (après l'annexion de la Judée Samarie occupée illégalement par la Transjordanie suite à la guerre israélo-arabe de 1948).

Vous êtes toujours sûr que les Arabes n'ont rien eu? Sachant que la Jordanie représente 80 % de la Palestine mandataire, ça me semble déjà pas mal.

Les anglais n'ont rien donné ni aux juifs ni aux arabes.

Ils ont remis le mandat qu'ils avaient sur la Palestine à l'Onu.

Et c'est l'Onu qui a décidé du partage de la Palestine en deux états l'un juif et l'autre arabe.

Le partage favorisait déjà les juifs puisqu'il obtenait la majorité du territoire bien qu'ils étaient

minoritaires du point de vue population.

L'état juif a vu le jour.

L'état arabe non, à cause de la bêtise des dirigeants arabes qui croyaient qu'ils n'allaient

faire qu'une bouchée de pains des yahouds qu'ils ont appris à mépriser profondément, dès l'enfance.

Tu as raison, mais il y a peut-être d'autres motifs à l'absence d'état arabe...

Les anglais n'ont rien donné ni aux juifs ni aux arabes.

Ils ont remis le mandat qu'ils avaient sur la Palestine à l'Onu.

En 1922, l'ONU n'existait pas mon cher Georges. Pourtant, les Anglais ont interdits aux Juifs de s'installer et de vivre en Palestine mandataire orientale (1er livre Blanc) pour en faire un Etat Arabe Palestinien (la Transjordanie) qui correspond à 80 % de la superficie de la Palestine mandataire.

Etes-vous toujours sûr que le partage de la Palestine mandataire favorisait les Juifs?

Surtout que même en 1948 le partage de la Palestine mandataire occidentale était bien en faveur des Arabes, suffit d'analyser honnêtement le plan de partage onusien proposé en 1948.

En 1922, l'ONU n'existait pas mon cher Georges.

Pourtant, les Anglais ont interdits aux Juifs de s'installer et de vivre en Palestine mandataire

:

L'Angleterre a remis le mandat qu'elle avait sur la Palestine à l'ONU en 1947.

LONU a décidé de partager le territoire en deux, une partie la plus grande, destinée aux juifs, une partie pour les arabes, la partie juive accepta le partage, la partie arabe le refusa.

L'Angletterre s'abstint de voter pour ce plan.

Mais 5 armées arabes déferlèrent sur la Palestine juive décidée à étrangler le jeune état.

:

L'Angleterre a remis le mandat qu'elle avait sur la Palestine à l'ONU en 1947. (Une partie de son mandat. La Palestine orientale avait déjà été cédée aux Arabes depuis 1922, sans bien sûr demander l'avis des Juifs.)

LONU a décidé de partager le territoire en deux (l'ONU a proposé un plan de partage. Ce n'était en rien une obligation. Dès lors qu'il a été refusé par les Arabes, ce plan n'était plus valable.), une partie la plus grande, destinée aux juifs, (Non, regarde une carte et tu verras bien que les Arabes bénéficiaient encore de la plus grande partie de la Palestine occidentale. Par ailleurs, si on prend en compte que déjà 80 % de la Palestine mandataire avait été cédée aux Arabes, il est alors évident que ce sont les Arabes qui ont hérité de la plus grande partie de la Palestine mandataire) une partie pour les arabes (On partes bien d'un Etat Arabe à cette époque. Pourquoi parler aujourd'hui d'Etat "Palestinien", si ce n'est encore pour délégitimer Israël? ), la partie juive accepta le partage, la partie arabe le refusa.

L'Angletterre s'abstint de voter pour ce plan. (Oui, les Anglais voulaient rester "neutre")

Mais 5 armées arabes déferlèrent sur la Palestine juive décidée à étrangler le jeune état.

Le Liban, la Palestine, la Jordanie, l'Irak ont fait partie de l'empire ottoman,

qui a été partagé entre la France et l'Angleterre.

Il n'empêche que malgré l'arabité et l'islamité, le jordanien diffère du palestinien comme le marocain diffère de l'algérien même s'ils se disent frères.

Voici un film qui rappelle l'histoire de la Palestine.

vnByGL0JkQk

Il n'empêche que malgré l'arabité et l'islamité, le jordanien diffère du palestinien comme le marocain diffère de l'algérien même s'ils se disent frères.

Ah, bon. Et en quoi? La langue, la culture, la religion, l'Histoire ?

Sachant que plus de 80 % de la population jordanienne est constituée de palestiniens, j'ai du mal à croire vos fabulations. De plus, la Jordanie faisait partie de la Palestine mandataire, les Jordaniens sont donc aussi des Palestiniens, que vous le vouliez ou non.

Il faut prendre un bon livre d'histoire sur cette région.

La France et l'Angleterre se sont partagés les restes de l'empire ottoman.

La France a eu le Liban et la Syrie

L'Angleterre a eu la Palestine, la Transjordanie, l'Irak et le Koweit.

La déclaration Balfour promettait un foyer juif en Palestine qui ne génerait pas les indigènes.

La suite, elle est connue.

Elle a remis son mandat à l'Onu qui partagea la Palestine en deux

La partie arabe refusa ce partage et depuis c'est le terrorisme, contre terrorisme.

Le Liban, la Palestine, la Jordanie (La Palestine mandataire comprenait aussi la Transjordanie en plus d'Israël et des territoires disputés. Si vous parliez de la "Palestine" actuelle, sachez que ce pays n'existe pas aujourd'hui, où seuls Gaza et quelques territoires de la Judée Samarie sont contrôlés par les Arabes) , l'Irak ont fait partie de l'empire ottoman, qui a été partagé entre la France et l'Angleterre.

Il n'empêche que malgré l'arabité et l'islamité, le jordanien diffère du palestinien (à bon, et en quoi ?) comme le marocain diffère de l'algérien même s'ils se disent frères.

Il faut prendre un bon livre d'histoire sur cette région. (faire attention quand même, les livres d'Histoire peuvent être biaisés par la propagande anti-israélienne... La diversification des sources est essentiel pour ce type de conflit.)

La France et l'Angleterre se sont partagés les restes de l'empire ottoman.

La France a eu le Liban et la Syrie

L'Angleterre a eu la Palestine, la Transjordanie (la Palestine mandataire comprenait la partie à l'ouest du Jourdain, qui sera appelée en 1922 "Transjordanie" par les britanniques pour y faire un royaume hachémite), l'Irak et le Koweit.

La déclaration Balfour promettait un foyer juif en Palestine qui ne génerait pas les indigènes (qui comprennent les Juifs, les Chrétiens et les Arabes vivant en Palestine (Syrie du Sud) avant le démantèlement de l'empire Ottoman).

La suite, elle est connue (Pas par tous : conférence de San Remo 1920, Plan Peel en 1936, Woodhead en 1937, indépendance de la Transjordanie en 1946).

Elle a remis son mandat à l'Onu qui partagea (proposa un plan de partage de) la Palestine (mandataire occidentale) en deux

La partie arabe (tiens, bizarrement on ne parlait pas de "palestiniens" à cette époque!) refusa ce partage et depuis c'est le terrorisme, contre terrorisme (l'armée israélienne n'est pas un groupe terroriste, contrairement au Hamas, aux frères musulmans ou au Djihad islamique!).

:

Tu te prends pour un professeur.

Avant 1948, même les juifs étaient Palestiniens.

C'est après la déclaration Ben Gourion que les juifs ont perdu leur palestnité

C'est un peu ce qui s'est passé pour les juifs d'Algérie.

Tu te prends pour un professeur. (Vous racontez des conneries, c'est pas de ma faute. Reconnaissez au moins vos "erreurs" historiques!)

Avant 1948, même les juifs étaient Palestiniens. (Exact. Même si on employait pas ce terme à cette époque.)

C'est après la déclaration Ben Gourion que les juifs ont perdu leur palestnité

C'est un peu ce qui s'est passé pour les juifs d'Algérie.

Soit, mais parler de "Palestiniens" (voire de peuple "palestinien") aujourd'hui montre les Juifs comme un corps étranger sur la terre d'Israël. Ce terme sous-entend que les Juifs n'étaient pas palestiniens avant la création de l'Etat d'Israël, donc qu'ils auraient volé la terre des "Palestiniens". Par ailleurs, la "Palestine mandataire" a cessé d'être dès lors que le mandat britannique s'est terminé, que l'Etat d'Israël a été créé, et que Gaza et la Judée Samarie ont été occupés par l'Egypte et la Transjordanie.

Parler aujourd'hui de "Palestiniens" comme une nationalité sous-entend qu'il existerait un pays appelé "Palestine". Ce n'est pas le cas. Le terme plus "neutre" et correct serait plutôt "arabo-palestiniens".

Tu te prends pour un professeur. (Vous racontez des conneries, c'est pas de ma faute. Reconnaissez au moins vos "erreurs" historiques!)

Avant 1948, même les juifs étaient Palestiniens. (Exact. Même si on employait pas ce terme à cette époque.)

C'est après la déclaration Ben Gourion que les juifs ont perdu leur palestnité

C'est un peu ce qui s'est passé pour les juifs d'Algérie.

Soit, mais parler de "Palestiniens" (voire de peuple "palestinien") aujourd'hui montre les Juifs comme un corps étranger sur la terre d'Israël. Ce terme sous-entend que les Juifs n'étaient pas palestiniens avant la création de l'Etat d'Israël, donc qu'ils auraient volé la terre des "Palestiniens". Par ailleurs, la "Palestine mandataire" a cessé d'être dès lors que le mandat britannique s'est terminé, que l'Etat d'Israël a été créé, et que Gaza et la Judée Samarie ont été occupés par l'Egypte et la Transjordanie.

Parler aujourd'hui de "Palestiniens" comme une nationalité sous-entend qu'il existerait un pays appelé "Palestine". Ce n'est pas le cas. Le terme plus "neutre" et correct serait plutôt "arabo-palestiniens".

Avant les revendications sionistes les juifs et arabes étaient palestiniens. Le mouvement sioniste a enclenché un mouvement d'immigration d'ETRANGERS venant d'europe sur les terres palestiniennes ... absolument rien à voir avec la religion, ils s'agit d'une colonisation d'un peuple étrangers. Culturellement les juifs palestiniens avaient plus de point commun avec les arabes palestiniens qu'avec les juifs d'europe.

Maintenant difficile de revenir en arrière... des générations sont nés depuis sur le territoires palestiniens, il faut donc qu'ils apprennent à vivre ENSEMBLE.

Oui à la création d'un état palestinien à coté de l'état israëlien.

Il faut que le gouvernement Israëlien accepte cet état et sa reconnaissance par l'ONU tout comme il faut que le Hamas accepte l'existe de l'état Israëlien.

Avant les revendications sionistes les juifs et arabes étaient palestiniens. (J'ai jamais dis le contraire.) Le mouvement sioniste a enclenché un mouvement d'immigration d'ETRANGERS venant d'europe sur les terres palestiniennes ... (Ces terres à cette époque étaient sous mandat britannique! Elles n'appartenaient à aucun Etat "Palestinien", qui d'ailleurs n'a jamais existé. Avant 1917, la Syrie du Sud (Palestine) faisait partie de l'empire Ottoman, donc sous contrôle turc, et non arabe.) absolument rien à voir avec la religion (les Juifs constituent un peuple, qu'ils vivent en Israël, en Europe, en Amérique ou en Asie), ils s'agit d'une colonisation (Il n'y a pas de colonisation sans Etat colonial!) d'un peuple étrangers. (C'est bien, vous avez mis en S à peuple. En effet, tout honnête que vous êtes, il est tout à fait juste de rappeler que la terre d'Israël était très peu peuplée avant les premières alyas juives, avec seulement quelques milliers de Juifs, d'Arabes et de Chrétiens. De plus, puisque vous insistez à dire que les Juifs immigrés constituent un corps étranger en terre d'Israël (ce qui est faux vu qu'il s'agit de leur terre ancestrale, historiquement et culturellement), il faut aussi rappeler que la plupart des personnes qui se revendiquent "Palestiniennes" aujourd'hui proviennent en réalité des pays Arabes voisins. En effet, parallèlement aux différentes alyas juives, des milliers d'Arabes (du Liban, de Syrie, de la Transjordanie, de l'Egypte...) ont immigré en Palestine occidentale, principalement à proximité des localités juives, car attirés par l'essor économique favorisé par le sionisme) Culturellement les juifs palestiniens avaient plus de point commun avec les arabes palestiniens qu'avec les juifs d'europe. (Les pogroms à l'égard de la communauté juive et le statut de dhimmi des Juifs montrent justement que les Juifs de Palestine n'avaient pas grand chose en commun avec les Arabes...)

Maintenant difficile de revenir en arrière... des générations sont nés depuis sur le territoires palestiniens (Maintenant Israël, c'est un territoire palestinien?!! : Comme je l'ai dis plus haut, la terre d'Israël n'a JAMAIS été une terre "palestinienne". Il s'agit d'un mot inventé par les romains puis repris en 1917 par la Grande Bretagne. De plus, avant la première guerre mondiale, la Syrie du Sud (Palestine) était sous autorité turque (province de l'empire Ottoman), et non arabe.), il faut donc qu'ils apprennent à vivre ENSEMBLE. (20 % des israéliens sont arabes, il y a combien de Juifs à Gaza et dans les pays Arabes? Le problème ne vient donc pas des Juifs, mais des Arabes qui prônent la haine du Juif et la destruction de l'Etat d'Israël. Il est impossible d'apprendre à vivre avec quelqu'un qui te déteste jusqu'à te tuer.)

Oui à la création d'un état palestinien à coté de l'état israëlien. (Les Arabes possèdent 99,9 % du Moyen Orient, et la "solution" à ce conflit serait de créer un Etat sur une partie de la terre d'Israël? Vous êtes vraiment bien naïfs! Les Arabes ne veulent pas la paix avec Israël, mais détruire ce pays. Créer un Etat Arabe en Judée Samarie ne résoudra pas le conflit, mais affaiblira Israël qui n'aura alors aucun frontière défendable et où toutes les villes israéliennes seront accessibles aux roquettes des terroristes. Sans garanties certaines que cet Etat Arabe serait bien en paix avec Israël (donc sans attaque terroriste), Israël n'acceptera jamais de céder une partie de son territoire pour en faire un Etat terroriste!)

Il faut que le gouvernement Israëlien accepte cet état et sa reconnaissance par l'ONU tout comme il faut que le Hamas (les arabo-palestiniens) accepte l'existe de l'état Israëlien. (Le Hamas n'acceptera jamais l'existence d'Israël! Ce sont les arabo-palestiniens qui doivent reconnaitre le droit à Israël d'exister. Si ces derniers changent de mentalité, les politiques aussi.)

Avant les revendications sionistes les juifs et arabes étaient palestiniens. (J'ai jamais dis le contraire.) Le mouvement sioniste a enclenché un mouvement d'immigration d'ETRANGERS venant d'europe sur les terres palestiniennes ... (Ces terres à cette époque étaient sous mandat britannique! Elles n'appartenaient à aucun Etat "Palestinien", qui d'ailleurs n'a jamais existé. Avant 1917, la Syrie du Sud (Palestine) faisait partie de l'empire Ottoman, donc sous contrôle turc, et non arabe.) absolument rien à voir avec la religion (les Juifs constituent un peuple, qu'ils vivent en Israël, en Europe, en Amérique ou en Asie), ils s'agit d'une colonisation (Il n'y a pas de colonisation sans Etat colonial!) d'un peuple étrangers. (C'est bien, vous avez mis en S à peuple. En effet, tout honnête que vous êtes, il est tout à fait juste de rappeler que la terre d'Israël était très peu peuplée avant les premières alyas juives, avec seulement quelques milliers de Juifs, d'Arabes et de Chrétiens. De plus, puisque vous insistez à dire que les Juifs immigrés constituent un corps étranger en terre d'Israël (ce qui est faux vu qu'il s'agit de leur terre ancestrale, historiquement et culturellement), il faut aussi rappeler que la plupart des personnes qui se revendiquent "Palestiniennes" aujourd'hui proviennent en réalité des pays Arabes voisins. En effet, parallèlement aux différentes alyas juives, des milliers d'Arabes (du Liban, de Syrie, de la Transjordanie, de l'Egypte...) ont immigré en Palestine occidentale, principalement à proximité des localités juives, car attirés par l'essor économique favorisé par le sionisme) Culturellement les juifs palestiniens avaient plus de point commun avec les arabes palestiniens qu'avec les juifs d'europe. (Les pogroms à l'égard de la communauté juive et le statut de dhimmi des Juifs montrent justement que les Juifs de Palestine n'avaient pas grand chose en commun avec les Arabes...)

Maintenant difficile de revenir en arrière... des générations sont nés depuis sur le territoires palestiniens (Maintenant Israël, c'est un territoire palestinien?!! : Comme je l'ai dis plus haut, la terre d'Israël n'a JAMAIS été une terre "palestinienne". Il s'agit d'un mot inventé par les romains puis repris en 1917 par la Grande Bretagne. De plus, avant la première guerre mondiale, la Syrie du Sud (Palestine) était sous autorité turque (province de l'empire Ottoman), et non arabe.), il faut donc qu'ils apprennent à vivre ENSEMBLE. (20 % des israéliens sont arabes, il y a combien de Juifs à Gaza et dans les pays Arabes? Le problème ne vient donc pas des Juifs, mais des Arabes qui prônent la haine du Juif et la destruction de l'Etat d'Israël. Il est impossible d'apprendre à vivre avec quelqu'un qui te déteste jusqu'à te tuer.)

Oui à la création d'un état palestinien à coté de l'état israëlien. (Les Arabes possèdent 99,9 % du Moyen Orient, et la "solution" à ce conflit serait de créer un Etat sur une partie de la terre d'Israël? Vous êtes vraiment bien naïfs! Les Arabes ne veulent pas la paix avec Israël, mais détruire ce pays. Créer un Etat Arabe en Judée Samarie ne résoudra pas le conflit, mais affaiblira Israël qui n'aura alors aucun frontière défendable et où toutes les villes israéliennes seront accessibles aux roquettes des terroristes. Sans garanties certaines que cet Etat Arabe serait bien en paix avec Israël (donc sans attaque terroriste), Israël n'acceptera jamais de céder une partie de son territoire pour en faire un Etat terroriste!)

Il faut que le gouvernement Israëlien accepte cet état et sa reconnaissance par l'ONU tout comme il faut que le Hamas (les arabo-palestiniens) accepte l'existe de l'état Israëlien. (Le Hamas n'acceptera jamais l'existence d'Israël! Ce sont les arabo-palestiniens qui doivent reconnaitre le droit à Israël d'exister. Si ces derniers changent de mentalité, les politiques aussi.)

Tout les mouvements nationalistes ont depuis toujours invoqués des raisons historiques pour revendiquer un territoire, cela ne leur accorde pas de légitimité.

Si on va par là, en France nos ancetres étaient les Gaulois, un peuple celte venant d'autriche, il serait donc légitime pour les autrichiens de réclamer une unification des peuples celtes sous autorité autrichienne... c'est du n'importe quoi !!!

Historiquement le royaume juif c'est de -1051 (à l'époque en guerre contre les philistins, ancêtres des palestiniens) jusqu'an -587 pour le royaume de juda (détruit par le roi babylonien nabuchodonosor) et -722 pour le royaume d'israël (envahit par l'assyrie).

Cette région était avant la formation du royaume d'Israël habité par d'autres peuples :

Selon les données archéologiques, les proto-israélites se constituent progressivement en communauté culturellement différenciée à la fin de l'âge du bronze récent et au début du Fer I, soit à partir des populations cananéennes locales, soit à partir de la sédentarisation de sémites nomades (selon Finkelstein). Cette période formative est contemporaine des "siècles obscurs" correspondant approximativement à l'effondrement politique et économique du système cananéen et à l'arrivée des "Peuples de la mer" (comme les Philistins).

C'est donc sur cette existence d'un royaume juif vieux de 2500 ans que se base les revendications historiques sioniste... oubliant qu'en 2500 ans, bien d'autres peuples ont habité la palestine.

Tout les mouvements nationalistes ont depuis toujours invoqués des raisons historiques pour revendiquer un territoire, cela ne leur accorde pas de légitimité.

C'est donc sur cette existence d'un royaume juif vieux de 2500 ans que se base les revendications historiques sioniste... oubliant qu'en 2500 ans, bien d'autres peuples ont habité la palestine.

Si! Ce droit est reconnu internationalement par la Société des Nations depuis 1920 par la conférence de San Remo! (le droit international n'aurait donc aucune valeur juridique? Ah, j'avais oublié, les Juifs (pardon, sionistes) contrôlaient aussi la SDN à cette époque!)

La légitimité du droit du peuple Juif à disposer de lui même en terre d'Israël ne s'appuie par seulement sur des raisons historiques :

- l'importance de la terre d'Israël dans le Judaïsme (Jérusalem est cité plus de 600 fois dans la Torah!)

- la présence ininterrompue de Juifs en terre d'Israël depuis plusieurs milliers d'années

- la nécessité du peuple Juif d'avoir un pays de refuge afin de les protéger contre l'antisémitisme

- l'absence d'Etat indépendant arabe en Palestine (terme inventé par le Romains et repris par les Britanniques en 1917) ayant pour capitale Jérusalem

- la faible population arabe en terre d'Israël au début du 20ème siècle, comme l'atteste les nombreux documents historiques.

Et quelle serait la légitimité des "Palestiniens"?

La légitimité d'Israël, les fondements juridiques

xl57yk_la-legitimite-juridique-d-israel_news

Une vidéo et un dossier complet sur les fondements juridiques de la légitimité d’Israël.

Selon le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, le conflit entre Israël et les Palestiniens trouve sa vraie origine dans le refus persistant des Palestiniens de reconnaître « le droit du peuple Juif à son propre état dans sa patrie historique »; et il a posé le réglement de cette question comme condition « préalable à tout accord mettant fin au conflit ». Ce faisant, Netanyahu a remis le droit fondamental national juif à l’ordre du jour, droit autrefois évident, mais rarement mentionné de nos jours.

La série Points de Vue de Jérusalem est publiée par l’Institut des Affaires Contemporaines co-fondé avec la famille Wechsler. No 579 Septembre-Octobre 2010

Par Joshua Teitelbaum

Adapté par Dominique Kahtan pour Israel-flash

Quatre-vingt dix ans ont passé depuis la Conférence de San Rémo, qui suivit la première guerre mondiale (1920) et, lors de laquelle, suite à la défaite de l’Empire Ottoman, le Conseil Suprême des principales Puissances Alliées divisa et répartit les territoires du Moyen-Orient. A San Rémo, il fut aussi décidé d’ajouter la Déclaration Balfour de 1917 au Mandat Britannique, déclaration qui soutenait l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif; cette décision signifiait la confirmation et la reconnaissance internationale du droit des Juifs à l’auto-détermination.

Le protocole de San Rémo représenta un triomphe pour le Sionisme qui y vit une solution nationale au problème des Juifs. Il y était reconnu que les Juifs n’existaient pas seulement en tant que simples personnes adhérant à une religion donnée, le Judaïsme, mais existaient aussi et surtout en tant que groupe soudé qui méritait sa propre expression nationale sous la forme d’un foyer national. Et ce foyer serait en Palestine, l’ancienne patrie des Juifs. Le protocole de San Rémo devint, ainsi que l’a fait remarquer Lord Curzon, le Secrétaire britannique aux Affaires Etrangères, la « Magna Carta des sionistes. » En ces temps-là, le terme « foyer national » signifiait réellement et clairement un état.

L’autodétermination juive faisait partie du processus qui mit un terme à la colonisation du Moyen-Orient en un sursaut qui aboutit à l’indépendance aussi bien arabe que juive.

Fait nouveau mais persistant, Israël est accusé de colonialisme, un « canard » sans fondement historique qui fait abstraction du lien plusieurs fois millénaire qui unit les Juifs en tant que peuple indigène à la Terre d’Israël. C’est ignorer les effets positifs du Sionisme sur les Arabes, conséquences du processus de décolonisation. Le Rapport de la Commission britannique Peel de 1937 ne pouvait être plus clair à ce sujet. En vérité, ce fut aussi le retour des Juifs sur leur terre qui donna du poids à l’établissement d’une identité palestinienne unique et distincte.

Les juifs retrouvèrent leur place dans l’histoire avec la création de l’Etat d’Israël. Elle se fit avec l’appui des institutions internationales qui reconnurent la légalité et l’importance de l’auto-détermination nationale juive. Ces institutions nationales reconnurent la validité du Sionisme, le mouvement de libération nationale des Juifs. De nos jours, ceux, qui nient encore le droit juif à l’auto-détermination plus de soixante ans aprés la fondation de l’Etat d’Israël, s’engagent sur la route d’un anti-sémitisme nouveau.

Dans son discours du 14 juin 2009, prononcé à l’Université de Bar-Ilan dans lequel il acceptait le principe d’un état palestinien démilitarisé, Le Premier Ministre, Benjamin Netayahu a souligné à plusieurs reprises la demande expresse d’Israël d’arriver à un accord de paix final, à savoir la reconnaissance d’Israël comme l’état-nation du peuple juif. Netanyahu n’en a pas fait une condition préalable aux négociations. Toutefois, suivant son raisonnement, « l’origine réelle du conflit » entre Israël et les Palestiniens réside dans le refus permanent de ces derniers de reconnaitre « le droit du Peuple Juif à son état propre dans sa patrie historique ». Il a souligné que « le conflit ne pourrait prendre fin qu’une fois cette question réglée.»

La reconnaissance de la validité du droit du peuple juif à sa patrie ancestrale n’est nullement un nouveau concept. En vérité, ses racines historiques remontent loin dans la nuit des temps, mais ont été malheureusement ignorées dans la majorité des débats publics autour du conflit israélo-arabe. De fait, nier ce droit a fait partie intégrante de la campagne internationale organisée pour contester la légitimité d’Israël dans son essence-même.

C’est pour cette raison qu’il est impératif de ré-affirmer les fondements internationaux, légaux et historiques de ce concept pour contrer le discours actuel de déligitimation et ré-instituer et faire accepter le concept de l’autodétermination juive en tant que norme internationale. Ainsi, la demande de Nétanyahu prend une importance qui va bien au-delà du processus de paix, en remettant à l’ordre du jour, sur la scène mondiale, le droit fondamental national juif, droit évident il fut un temps, mais rarement mentionné de nos jours.

Les racines historiques du droit à l’auto-détermination du peuple juif, droit reconnu par les Nations

Quatre-vingt dix ans ont passé depuis la Conférence de San Rémo, qui suivit la première guerre mondiale (1920) et, lors de laquelle, suite à la défaite de l’Empire Ottoman, le Conseil Suprême des principales Puissances Alliées (composé de la Grande-Bretagne, la France et l’Italie) divisa et répartit les territoires du Moyen-Orient. A San Rémo, il fut aussi décidé d’ajouter au Mandat Britannique la Déclaration Balfour de 1917 qui soutenait l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif; cette décision signifia la confirmation et la reconnaissance internationale du droit juif à l’autodétermination dans la région que les juifs appellent « terre d’Israël », (« eretz Israel » en hébreu.).

Certains considéraient le système mandataire comme un prolongement du colonialisme français et anglais, or les mandats n’étaient que provisoires et ce à dessein : ils finirent par faire place aux indépendances arabe et juive. De fait, le système des mandats peut être compris avant tout comme un pas vers la décolonisation (Woodrow Wilson, le Président des Etats-Unis l’a, sans aucun doute, compris comme tel) , un pas vers la restitution d’une grande partie du Moyen-Orient à sa population indigène, libérée ainsi du joug quatre fois centenaire des colonisateurs ottomans.

Le processus de paix de ces dernières décennies, qui a relancé l’idée de la solution à deux Etats permettant la réalisation de l’indépendance juive et de l’indépendance palestinienne, a, ô ironie, ressuscité aussi l’idée de la solution « état unique ». Avec le temps, cette solution permettrait à une majorité arabe de s’établir dans le pays, mettant de ce fait un terme à l’auto-détermination juive. Ainsi, sous le couvert des droits humains, les partisans de la solution à un état ou du « droit au retour » palestinien, refuseraient au peuple juif son droit fondamental à l’auto-détermination, commettant ainsi une immense injustice à l’égard de ce peuple sans pour autant apporter la paix.

Ceux, qui sont vraiment pour la paix et la stabilité, devraient encourager l’auto-détermination pour ces deux peuples dans deux états. En effet, au Moyen-Orient, la solution à un état n’apporterait que mort et destruction. Pensez au Liban, à l’Irak et à la Somalie, et non pas à la Suisse!

LE PRELUDE A SAN REMO

Déjà du temps de la Conférence de San Rémo en avril 1920, les Alliés avaient fait quelque progrès sur la question du partage des possessions territoriales ottomanes. Les Britanniques, sûrs du bien-fondé d’avoir une Palestine Britannique après-guerre, devaient encore en convaincre les Français, puisque, ce faisant, ils iraient à l’encontre des termes de l’accord Sykes-Picot de 1916 qui stipulait que la Palestine devait être placée sous contrôle international.

Pour s’assurer de l’appui français, les Britanniques devaient d’abord convaincre les Français d’apporter leur soutien à l’établissement d’un foyer national Juif en Palestine, ce qui fut chose faite en Juin 1917 . Suite à ces démarches diplomatiques, la Déclaration Balfour fut promulguée le 2 novembre 1917. Le consentement des Français à un gouvernement britannique était dicté par les réalités sur le terrain, les victoires militaires des Britanniques dans les provinces arabes de l’empire Ottoman et, plus particulièrement, en Palestine auxquelles la France n’avait, pour ainsi dire, pas participé.

La Convention de la Société des Nations fut ratifiée par la Conférence de Paix de Paris en avril 1919 et ajoutée plus tard au Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919. Elle reconnaissait le système des mandats de tutelle et lui reconnaissait sa validité internationale dans l’article 22 de la Convention . Toutefois, ce furent les puissances victorieuses, la France et la Grande-Bretagne, réunies pour la première fois à Londres du 12 au 24 février 1920, qui décidèrent de la nature des mandats et des pouvoirs mandataires. La Conférence de Londres, suivie, en avril, de celle de San Rémo, avaient pour mission d’obtenir le consensus des Alliés avant de signer un traité avec l’Empire Ottoman, connu sous le nom de »Traité de Sèvres » (remplacé ultérieurement par le Traité de Lausanne avec la Turquie.)

A SAN REMO

La Grande-Bretagne, La France, le Japon et l’Italie avec les Etats-Unis, comme observateurs, se réunirent, du 18 au 26 avril 1920, en Conseil Suprême des Puissances Alliées Principales, pour discuter des mandats et du futur des Territoires du Moyen-Orient qui avaient été sous le joug de l’Empire Ottoman récemment vaincu et maintenant effondré. La Grande-Bretagne était représentée par David Lloyd George, son premier Ministre et par Lord Nathaniel Curzon, son Secrétaire aux Affaires Etrangères. Les Français, eux, étaient représentés par leur Premier Ministre, Alexandre Millerand et par leur directeur des Affaires Politiques au Ministère des Affaires Etrangères, Philippe Berthelot. La portée des évènements de San Rémo n’a pas vraiment reçu l’attention méritée, or, c’est bien à San Rémo qu’Israël est né.

Le 24 avril, la Grande-Bretagne et la France se réunirent pour discuter de l’avenir de la Palestine. L’Italie présidait et les Etats-Unis observaient. Lloyd George et Lord Curzon, à la tête de la délégation britannique, tenaient à ce que le Mandat sur la Palestine soit confié à la Grande-Bretagne et à inclure le texte de la Déclaration Balfour au traité avec la Turquie.

Les Français, toutefois, se montrèrent fort peu enthousiastes alors que les Britanniques avaient cru à un accord préalable. Berthelot déclara que la Déclaration Balfour était un document unilatéral britannique, « une déclaration officieuse faite par une seule puissance » et que comme telle, elle ne pouvait figurer dans le traité. Ajoutons que les Français tenaient à la reconnaissance de leur charge de gardiens et protecteur des Lieux Saints de la Chrétienté que la Déclaration Balfour avait omis de mentionner.

Lloyd George, toutefois, ne voulut rien entendre et refusa toute présence française. Avoir deux puissances mandataires en Palestine était hors de question et il proféra même une menace plutôt lourde de sens : « Cela pourrait soulever des difficultés en ce qui concerne les relations (de la Grande-Bretagne) avec la France ». La France devait laisser à la Grande-Bretagne seule le soin d’administrer la Palestine et avoir pitié de Londres et de son fardeau : en effet, » gouverner la Palestine n’allait pas être une tâche facile, rendue plus difficile encore du fait qu’elle allait devenir le foyer national des Juifs, une race extraordinairement intelligente, mais difficile à gouverner. »

Les Français finirent par céder, ramenant leurs demandes à une simple exigence, qu’il soit stipulé dans le procés-verbal qui n’y aurait pas de suspension des droits des communautés non-juives. Le 24 avril, l’avant-projet de cette clause fut soumis au Conseil Suprême qui l’approuva officiellement le 25 avril. Les Britanniques l’avaient donc emporté.

Le protocole de la Conférence de San Rémo reprend dans le détail les provisions générales relatives au système mandataire, formulées dans l’article 22 du Pacte de la Société des Nations, mentionné auparavant. Le paragraphe en vigueur stipule :

« le pouvoir mandataire sera responsable de la mise à exécution de la déclaration faite à l’origine le 8 novembre 1917 par le gouvernement britannique et adopté par les autres Forces Alliées, en faveur de l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif. Il était entendu que « rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays »

Les parties ont aussi convenu que la France deviendrait la puissance mandataire pour la Syrie et la Grande-Bretagne pour la Mésopotamie (qui deviendra l’Irak) et la Palestine.

Le protocole relatif à la Palestine, adopté à San Rémo, est remarquable pour diverses raisons. Tout d’abord, il entérinait la reconnaissance des Grandes Puissances du principe d’autodétermination nationale juive.

Ainsi donc, le Sionisme triomphait et voyait là la solution nationale au problème des Juifs contraire aux autres solutions offertes, telle l’assimilation. Le Protocole reconnaissait l’existence des Juifs non pas seulement en tant que personnes adhérant à une certaine religion, le judaïsme, mais plutôt en tant que collectif digne et méritant de pouvoir exprimer son caractère national, et ce, sous la forme d’un foyer national. Et ce foyer se devait d’être en Palestine, le pays ancestral des Juifs. Il est intéressant de noter que les droits des arabes (communautés non-juives) en Palestine n’incluaient que les droits civils et religieux sans mentionner les droits nationaux.

Le protocole est une copie intégrale de la Déclaration Balfour avec, toutefois, une modification d’importance. Alors que dans la Déclaration Balfour, la Grande-Bretagne promettait « d’employer tous ses efforts pour faciliter » l’établissement d’un foyer national juif en Palestine, à San Rémo, cette promesse devint une obligation qui devait prendre effet.

La Grande-Bretagne, en tant que puissance mandataire devenait directement responsable de « l’application da la Déclaration Balfour ». Mais, fait très important, à l’origine, la Déclaration Balfour n’était qu’une simple déclaration politique ; or une fois incorporée au Mandat de la Palestine, elle devint « un acte international législatif » entériné par les Principales Forces Alliées .

Selon la formule de Lord Curzon, le Protocole entériné à San Rémo représentait la « Magna Carta des Sionistes. » Il était alors évident que le terme « foyer national » était synonyme d’état. En 1917, trois mois aprés la publication de sa Déclaration, Lord Balfour avoua : »Quant à moi, j’ose espérer que les Juifs réussiront en Palestine et pourront finalement y créer un Etat Juif ». Les recommandations préliminaires des services de renseignements américains au Président Wilson, lors de la Conférence de la Paix de Paris de 1919, allaient dans le même sens : « la Société des Nations aura pour politique de reconnaître la Palestine comme Etat Juif dès que celle-ci sera devenue un état juif de facto. »

APRES SAN REMO

Le 26 avril 1920, suivant des ordres, Louis Jean Bois, général de division britannique, responsable politique et administrateur principal de l’administration (sud) des territoires ennemis occupés, annonça aux chefs des communautés de Jérusalem que le Conseil Suprême avait approuvé un mandat pour la Palestine qui serait probablement confié à la Grande-Bretagne. Plus important encore, il leur dit que « la Déclaration Balfour relative à un Foyer National Juif serait inclue dans le Traité de Paix avec la Turquie. » selon le Times, cette déclaration fut accueillie dans le calme. » Toutefois on assista à des célébrations dans les communautés juives à travers le monde .

Le Protocole entériné à San Rémo fut incorporé intégralement au Traité de Sèvres signé le 10 août 1920, article 95. Le Traité toutefois ne fut jamais ratifié par la Turquie. En effet, le nouveau mouvement nationaliste qui avait pour chef Mustapha Kemal, le héros de Gallipoli, refusait le traité, invoquant le nombre des clauses (sans rapport avec la Palestine) qu’il trouvait préjudiciables à la Turquie. Au moment de la signature du Traité de Lausanne, le traité de remplacement, le 24 juillet 1923, le Mandat pour la Palestine avait été déjà confirmé dans le Mandat pour la Palestine de la Société des Nations du 24 juillet 1922 . Il prit effet le 26 septembre 1923.

Le Mandat pour la Palestine de la Société des Nations représente un document-clé qui souligne la légitimité internationale du droit à l’auto-détermination juive en Israël ou Palestine que l’on retrouve, selon Howard Grief, dans les trois considérants du Préambule . Le premier considérant figure dans la référence à l’Article 22 de la Charte de la Société des Nations qui implique que l’auto-détermination contribuerait au bien-être et au développement des peuples auparavant assujettis.

Le deuxième considérant reprend la Déclaration Balfour, modifiée à San Rémo, qui confie à la Grande-Bretagne la responsabilité de la mise à exécution de la déclaration et de ses intentions.

Pour finir, le troisième et sans doute le plus important considérant, contenu dans le Préambule, rappelle et souligne que la « reconnaissance est ainsi accordée au lien historique du peuple Juif avec la Palestine »; il souligne aussi que ceci constitue une « raison suffisante et valable pour ré-établir le foyer national du peuple juif dans ce pays. »

Ce qui précède montre de façon claire et nette que l’auto-détermination juive faisait partie d’un processus qui mit fin, peut-être même involontairement, à la colonisation au Moyen-Orient. Cet effort apporta l’indépendance aux Arabes aussi bien qu’aux Juifs. Les allusions récentes et souvent répétées associant Israël et colonialisme -canard sans fondement historique qui veut effacer l’attachement plusieurs fois millénaire des Juifs à la terre d’Israël dont ils sont originaires- tait les avantages (ô ironie du sort !) que le Sionisme a, de fait, apportés aux Arabes pendant le processus de décolonisation. Le Rapport de la Commission Peel de 1937 était trés clair à ce sujet :

« Que la Déclaration Balfour ait eu pour but d’assurer le soutien juif aux Alliés et que ce soutien leur ait été acquis est un fait insuffisamment apprécié en Palestine. Les Arabes ne semblent pas réaliser que, tout d’abord, la situation actuelle du monde arabe dans son entier repose sur les sacrifices encourus par les Puissances Alliées et Associées au cours de la guerre et, que si la Déclaration Balfour a bien contribué à la victoire des Alliés, elle a aussi contribué à l’émancipation de tous les pays arabes sous la férule turque. Si les Turcs et leurs alliés germaniques avaient gagné la guerre, il est fort peu probable que tous les pays arabes, la Palestine exceptée, aient gagné ou soient en passe de gagner leur indépendance . »

Quant aux Palestiniens, il est clair que, pendant de nombreuses années après la première guerre mondiale, eux-mêmes se considéraient comme une partie intégrante de la Syrie ; toutefois, ultérieurement, au contact permanent du Sionisme et de ses « défis », et aussi de l’indépendance des états arabes, ils se forgèrent une identité palestinienne.

Ce fut, en effet, le retour des Juifs sur la Terre d’Israël qui a contribué au mouvement populaire important pour une identité palestinienne distincte et unique. On peut se demander si une nation palestinienne totalement séparée aurait vu le jour sans le succès de l’auto-détermination juive. Le délégué syrien a soulevé cette même question aux Nations-Unies lors du débat sur le plan de partage de 1947 :

« La Palestine était une province syrienne. On ne peut nier l’existence des liens géographiques, historiques, raciaux et religieux. On ne peut distinguer les Palestiniens des Syriens et « sans la Déclaration Balfour et les termes du Mandat, la Palestine serait restée une province syrienne »(souligné par l’auteur J.T).

MISE EN OEUVRE DE L’AUTO-DETERMINATION JUIVE : LE PARTAGE DE LA PALESTINE ET L’ADMISSION D’ISRAEL AUX NATIONS-UNIES.

Si la communauté internationale avait encore quelques doutes quant au bien-fondé d’un état juif, celui-ci devint une nécessité absolue suite aux horreurs de l’Holocauste perpétrées par les Nazis allemands. Le 29 novembre 1947, les Nations- Unies, de par la Résolution 181 de l’Assemblée Générale , acceptèrent le Partage de la Palestine en un état juif et un état arabe , liés dans le cadre d’une union économique, la ville de Jérusalem devant recevoir un statut international spécial.

Le décompte des voix : 33 pour, 14 contre, 10 abstentions, 1 absent. A l’époque, sur la scène internationale, l’idée d’un état-nation juif avait été acceptée, considérée comme acquise même. Le document des Nations Unies, dans son entier, faisait référence aux Juifs en termes nationaux et non religieux, il en était de même pour les arabes. Le terme « Etat Juif » est mentionné 27 fois dans la Résolution.

Israël est à la fois un état-nation juif et un état démocratique, ce que les auteurs de la résolution du partage ne considéraient ni comme un exploit ni comme une contradiction des termes. Ils stipulaient que les deux états, juif et arabe, dans la Palestine partitionnée, devaient être des états démocratiques et devaient, chacun, protéger les droits de leurs minorités nationales . Mais la légitimité d’Israël en tant qu’Etat n’est pas, par définition, liée à sa nature démocratique. Que la démocratie en Israël ne soit pas parfaite -quelle démocratie l’est?- ne diminue en rien sa légitimité. Ainsi que l’écrivent Alexander Yakobson et Amnon Rubinstein :

« Même les nations sans semblant de démocratie se voient universellement accordées le droit à l’indépendance nationale, et dans de tels cas (pas si exceptionnels au Moyen-Orient), il ne se trouve personne pour venir affirmer que l’idée d’une indépendance nationale est antidémocratique . »

Israël a permis à une large minorité nationale de rester sur son territoire après la guerre de 1948 (la Jordanie et l’Egypte n’ont pas permis aux Juifs de rester dans les territoires qu’elles avaient conquis, territoires qui avaient été attribués par l’ONU à l’état arabe qui devait être crée en Palestine). Tout naturellement, l’expression de la majorité juive s’est exprimée par les symboles juifs, tel le drapeau et le sceau, par une culture nationale et en désignant le samedi comme jour du repos.

Aucune différence avec les nombreuses démocraties qui ont donné une expression à l’identité chrétienne de leurs populations majoritaires. Ainsi, plusieurs états ont une croix sur leurs drapeaux : Le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et l’Australie (ces derniers en ont trois), la Suisse, la Norvège, la Finlande, le Danemark et la Grèce. Le Pakistan et la Turquie ont le croissant islamique sur leur drapeau et l’Inde, elle, a un symbole religieux sur son drapeau. La reine, Le chef d’état de la Grande-Bretagne est aussi le chef de l’Eglise Anglicane.

Les liens historiques des Juifs avec la Terre d’Israël paraissaient évidents à la communauté internationale ainsi que l’a reconnu la Société des Nations dans son mandat qui « reconnaissait le lien historique du peuple juif et de la Palestine » et le droit de ré-établir son foyer national dans ce pays ». L’UNSCOP, Le Comité spécial des Nations Unies pour la Palestine, qui recommanda le partage, avait clairement reconnu l’attachement historique des juifs à la Terre d’Israël et son rapport le mentionne à plusieurs reprises.

Le 11 mai 1949, l’ONU reconnut et admit Israël, l’état juif créé par les Nations-Unies, en tant « qu’état pacifique qui accepte les obligations contenues dans la Charte et prêt à remplir ces obligations ».

L’EUROPE ET L’AMERIQUE : NIER LA LEGITIMITE DE L’AUTODETERMINATION JUIVE EST UN ACTE ANTISÉMITE

Le droit à l’autodétermination du peuple juif est non seulement un droit qui a été reconnu par la communauté internationale depuis presqu’un siècle déjà mais aussi un droit qui a été accepté et reconnu récemment comme tel par l’Union Européenne et le Département d’Etat des U.S.A. Le rejet de ce droit est condamné comme acte antisémite.

En 2005, l’Observatoire Européen des Phénomènes Racistes et Xénophobes de L’UE parvint à formuler une « définition de travail de l’Antisémitisme ». Passant en revue les manifestations diverses et variées de l’antisémitisme, le document note que l’Etat d’Israël est « perçu comme collectivité juive » et cite un exemple d’antisémitisme :

« Nier au peuple juif le droit à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence de l’Etat d’Israël est une entreprise raciste. »

En mars 2008, le Département d’Etat des U.S.A a adopté le verbatim de cette définition .

LE STATUT LEGAL INTERNATIONAL DE L’ETAT D’ISRAEL

Selon la théorie légale coutumière des relations internationales, les Etats dignes d’être reconnus comme tels sont ceux qui « ont un territoire bien défini, une population qui lui est propre, un gouvernement effectif et la capacité d’établir des relations avec d’autres Etats ».

En mars 2008, le Département d’Etat des U.S.A a adopté le verbatim de cette définition. Israël a répondu et continue de répondre à ces critères. Le fait qu’Israël soit un état juif n’a pas contribué à son acceptation (ni entravé celle-ci) en tant qu’état légitime au sein des nations. Cet état est légitime parce qu’il répond à tous ces critères.

L’Etat d’Israël est l’expression légitime de l’autodétermination du peuple juif, conforme aux droits humains universels, le droit à l’autodétermination inclus. Certains refusent l’autodétermination juive, invoquant qu’être juif signifie adhérer à une religion seulement, ce qui est contraire à la position historique de la communauté internationale. Ceci s’explique par l’attachement historique des Juifs à la Terre d’israël et leur désir constant d’y retourner, que cette aspiration soit physique et actuelle ou métaphysique et ancrée dans les prophéties des temps messianiques.

Le terme « Etat Juif » réfère à l’identité nationale et non religieuse. La majorité des Israéliens affirmeraient qu’ils font partie du peuple juif même s’ils ne sont pas religieux. Comme le reconnait et l’explique Ruth Gavon, la relation entre les Juifs et le judaïsme est unique, exceptionnelle : en effet,

« Aucun autre peuple n’a sa religion propre. Les peuplades arabes, par exemple, comprennent des chrétiens, des musulmans et des druzes. Alors qu’à une certaine époque, la plupart des français étaient catholiques, ou anciennement catholiques, ils se battaient contre les huguenots et, de nos jours, un grand nombre de français sont musulmans. Ajoutons qu’aucune autre religion ne présente un caractère national propre : les chrétiens peuvent être français, américains, mexicains ou arabes ; les musulmans, eux, peuvent être arabes, persans ou africains-américains.

Cette distinction ne résulte pas seulement de la sécularisation : le judaïsme, du moins, tel qu’il est perçu historiquement, n’a jamais fait de dinstinction entre son peuple et sa religion. Aucun développement tardif n’est venu modifier cet état de fait unique en soi : le stéréotype social n’a jamais permis qu’un individu fasse partie du peuple juif tout en adhérant à une autre religion ou qu’un juif soit observant sans appartenir au peuple juif »

NEGATION DE LA LEGITIMITE D’ISRAEL : REFLEXIONS SUR SON ORIGINE ET SON FONDEMENT

Lorsque le Plan de Partage de l’O.N.U fut approuvé en 1947 et que l’Etat d’Israël fut admis aux Nations-Unies l’année qui suivit, la légitimité d’Israël en tant qu’état-nation pour le peuple juif semblait inattaquable. Comment expliquer ce revirement?

Les partisans d’Israël continuent d’être déroutés par le déluge incessant des attaques médiatiques qu’essuie Israël quoique celui-ci fasse. Bien sûr, Israël contrôle encore la Judée-Samarie et sa politique de colonisation reste contreversée mais ce n’est pas faute d’essayer de parvenir à un accord reposant sur des offres sérieuses et radicales avec les Palestiniens (Camp David en 2000, Taba, en 2001 et les propositions du Premier Ministe, Ehud Olmert en 2008). Et pourtant, Jérusalem ne s’est vue attribuée aucun mérite aprés les retraits du Sinaï (1982), du Liban (2000) et de Gaza(2005).

Ajoutons à cela que les actes de légitime défense, au-dessus de tout soupçon, en réponse aux attaques en provenance des régions du Liban (2006) et Gaza (2008-9) ainsi que la défense du blocus légal contre les forceurs turcs de blocus (2010) n’ont reçu que peu de sympathie de la part des experts et des fonctionnaires.

En septembre 2010, le Time Magazine a publié un article de couverture intitulé : « Pourquoi Israël ne se soucie pas de la paix », et ce, au moment-même où Israël et les Palestiniens reprenaient le chemin des négociations directes, retardées d’un an et- demi par l’intransigeance palestinienne. L’article dans sa totalité insinue que les israéliens (lire les Juifs) s’intéressent plus à l’argent qu’à la paix .

Une partie du public américain a du mal à concilier ses notions politiques de liberté démocratique avec celles d’Israël. Ceci est dû au fait que l’idée américaine de la liberté tourne autour du droit de l’individu à être libre de toute tyrannie, étrangère ou nationale, alors que les Pères fondateurs d’Israël, héritiers d’un legs du nationalisme européen, concevait la liberté comme les droits collectifs d’une nation définie ou d’un peuple, donc ici, ceux du peuple juif.

Daniel Gordis écrit que, bien que le projet israélien se soit fortement inspiré de l’Amérique, ces deux pays différaient par leur philosophie fondatrice. L’Amérique représentait la liberté qui se définissait par une rupture avec une monarchie antidémocratique, destinée à mettre un terme à « une longue suite d’abus et d’usurpations » comme inscrit dans la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique, alors que la Déclaration d’Indépendance d’Israël repose sur le fait que la terre d’Israël est le berceau du peuple juif ».

Edward Said, s’inspirant de Michel Foucault et de bien d’autres, nous a appris l’importance du narratif et du discours sur le conflit israélo-arabe . Il fit particulièrement attention au discours, à la façon de cerner cette construction de langage, source de savoir et de pouvoir, indispensable à la promotion de la cause palestinienne. Said et ses partisans ont connu un énorme succès. Israël est souvent vu comme un état colonialiste, et les termes et locutions tels qu’ »occupation » et « droit au retour » sont devenus des expressions saturées politiquement, n’ayant qu’un seul sens. Ces expressions ont ensuite joué un rôle insidieux et psychologique en donnant forme et poids aux discours contre Israël.

Certains cercles-élites d’Europe ont leurs propres raisons pour nier la légitimité d’Israël, et en particulier nier le droit du peuple juif à son propre Etat-nation. Daniel Hannan, membre britannique du parti conservateur au Parlement européen, a fait remarquer lors d’un discours à Jérusalem, début 2010, qu’Israël, de par sa seule existence, lançait un défi au fondement intellectuel de l’intégration européenne, qui cherche à supplanter l’idéal national vétuste du continent européen en lui substituant l’Union Européenne.

Hannan fait valoir, qu’après tout, la création de l’Europe repose sur l’idée que les anciennes loyautés nationales sont arbitraires, éphémères qu’elles ont, en fin de compte, été discréditées, étant à l’origine de beaucoup de grandes guerres en Europe. Par contre, Israël, resuscité aprés 2000 ans, incarne l’idéal national. Hannan conclut en disant que si Israël a eu raison de re-fonder un foyer national, et si l’idéal national est vrai, certains en Europe pourraient penser que leur alternative multinationale est une erreur, ce qui expliquerait leur beoin d’attaquer Israël pour saper sa légitimité .

Il y a quelque chose de particulièrement irritant à voir nier l’existence du peuple juif et son droit à l’autodétermination. Une identité, par définition, se définit elle-même. Les juifs se définissent comme un peuple et approuvent par une majorité écrasante l’autodétermination juive telle qu’elle se manifeste dans l’Etat d’Israël.Tout comme il peut y avoir un état palestinien, les Palestiniens s’étant choisi une identié unique, il peut y avoir un état juif.

Reconnaître et affirmer le droit du peuple juif à un Etat-nation, n’est pas seulement important dans le contexte du processus de paix israélo-arabe. Il est essentiel de le faire pour contrer les puissances qui veulent délégitimer l’état juif pour des raisons de politique intérieure.

Les juifs ont retrouvé leur place dans l’histoire, suite à l’établissement de l’Etat d’Israël avec l’aide des institutions internationales, qui avaient reconnu la justice et l’importance de l’autodétermination nationale juive. Ces institutions ont reconnu la validité du Sionisme, le mouvement de libération national des Juifs. Ceux qui, de nos jours, nient encore le droit juif à l’autodétermination nationale, et ce plus de soixante ans aprés la fondation d’Israël, s’engagent dans un nouveau genre d’antisémitisme, un antisémitisme qui réclame l’élimination d’un Etat créé par les Nations Unies.

Cette position est inacceptable. Les circonstances qui ont poussé la communauté internationale à apporter son soutien à l’établissement d’un état juif et d’un état arabe (l’état arabe n’a pas vu le jour, les Arabes ayant déclaré la guerre à Israël et s’étant emparé des territoires attribués aux Palestiniens), sont encore actuelles. La communauté internationale se doit donc, non seulement, d’oeuvrer pour la paix et pour la solution à deux états, mais aussi de rester fidèle à ses décisions antérieures et de mettre un terme à la campagne pour délégitimer Israël en tant qu’ Etat-nation des Juifs.

Joshua Teitelbaum, Ph.D., est le responsable du comité pour la recherche au Centre des Affaires Publiques et de l’Etat à Jérusalem. Il occupe aussi un poste de chercheur au Centre Gloria, à IDCHerzliya et au Centre Dayan de l’Université de Tel-Aviv. Il est aussi maître de conférence associé à l’Institut Hoover et au Centre pour la Démocratie, le Développement et la Séparation Constitutionnelle de la Justice et du Pouvoir, tous deux dépendants de l’Université de Stanford. Il est l’auteur de nombreuses études pour le Centre de Jérusalem, telles que : « Ce que les Dirigeants Iraniens entendent par : Annihilation totale d’Israël » (2008) et « l’Initiative Arabe : une Première et ses Prospectives (2009). Son dernier livre paru, « Libéralisation Politique dans le Golfe Persique (Columbia University Press, 2009).

La légitimité d'Israël, les fondements juridiques

xl57yk_la-legitimite-juridique-d-israel_news

Une vidéo et un dossier complet sur les fondements juridiques de la légitimité d’Israël.

Selon le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, le conflit entre Israël et les Palestiniens trouve sa vraie origine dans le refus persistant des Palestiniens de reconnaître « le droit du peuple Juif à son propre état dans sa patrie historique »; et il a posé le réglement de cette question comme condition « préalable à tout accord mettant fin au conflit ». Ce faisant, Netanyahu a remis le droit fondamental national juif à l’ordre du jour, droit autrefois évident, mais rarement mentionné de nos jours.

La série Points de Vue de Jérusalem est publiée par l’Institut des Affaires Contemporaines co-fondé avec la famille Wechsler. No 579 Septembre-Octobre 2010

Par Joshua Teitelbaum

Adapté par Dominique Kahtan pour Israel-flash

Quatre-vingt dix ans ont passé depuis la Conférence de San Rémo, qui suivit la première guerre mondiale (1920) et, lors de laquelle, suite à la défaite de l’Empire Ottoman, le Conseil Suprême des principales Puissances Alliées divisa et répartit les territoires du Moyen-Orient. A San Rémo, il fut aussi décidé d’ajouter la Déclaration Balfour de 1917 au Mandat Britannique, déclaration qui soutenait l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif; cette décision signifiait la confirmation et la reconnaissance internationale du droit des Juifs à l’auto-détermination.

Le protocole de San Rémo représenta un triomphe pour le Sionisme qui y vit une solution nationale au problème des Juifs. Il y était reconnu que les Juifs n’existaient pas seulement en tant que simples personnes adhérant à une religion donnée, le Judaïsme, mais existaient aussi et surtout en tant que groupe soudé qui méritait sa propre expression nationale sous la forme d’un foyer national. Et ce foyer serait en Palestine, l’ancienne patrie des Juifs. Le protocole de San Rémo devint, ainsi que l’a fait remarquer Lord Curzon, le Secrétaire britannique aux Affaires Etrangères, la « Magna Carta des sionistes. » En ces temps-là, le terme « foyer national » signifiait réellement et clairement un état.

L’autodétermination juive faisait partie du processus qui mit un terme à la colonisation du Moyen-Orient en un sursaut qui aboutit à l’indépendance aussi bien arabe que juive.

Fait nouveau mais persistant, Israël est accusé de colonialisme, un « canard » sans fondement historique qui fait abstraction du lien plusieurs fois millénaire qui unit les Juifs en tant que peuple indigène à la Terre d’Israël. C’est ignorer les effets positifs du Sionisme sur les Arabes, conséquences du processus de décolonisation. Le Rapport de la Commission britannique Peel de 1937 ne pouvait être plus clair à ce sujet. En vérité, ce fut aussi le retour des Juifs sur leur terre qui donna du poids à l’établissement d’une identité palestinienne unique et distincte.

Les juifs retrouvèrent leur place dans l’histoire avec la création de l’Etat d’Israël. Elle se fit avec l’appui des institutions internationales qui reconnurent la légalité et l’importance de l’auto-détermination nationale juive. Ces institutions nationales reconnurent la validité du Sionisme, le mouvement de libération nationale des Juifs. De nos jours, ceux, qui nient encore le droit juif à l’auto-détermination plus de soixante ans aprés la fondation de l’Etat d’Israël, s’engagent sur la route d’un anti-sémitisme nouveau.

Dans son discours du 14 juin 2009, prononcé à l’Université de Bar-Ilan dans lequel il acceptait le principe d’un état palestinien démilitarisé, Le Premier Ministre, Benjamin Netayahu a souligné à plusieurs reprises la demande expresse d’Israël d’arriver à un accord de paix final, à savoir la reconnaissance d’Israël comme l’état-nation du peuple juif. Netanyahu n’en a pas fait une condition préalable aux négociations. Toutefois, suivant son raisonnement, « l’origine réelle du conflit » entre Israël et les Palestiniens réside dans le refus permanent de ces derniers de reconnaitre « le droit du Peuple Juif à son état propre dans sa patrie historique ». Il a souligné que « le conflit ne pourrait prendre fin qu’une fois cette question réglée.»

La reconnaissance de la validité du droit du peuple juif à sa patrie ancestrale n’est nullement un nouveau concept. En vérité, ses racines historiques remontent loin dans la nuit des temps, mais ont été malheureusement ignorées dans la majorité des débats publics autour du conflit israélo-arabe. De fait, nier ce droit a fait partie intégrante de la campagne internationale organisée pour contester la légitimité d’Israël dans son essence-même.

C’est pour cette raison qu’il est impératif de ré-affirmer les fondements internationaux, légaux et historiques de ce concept pour contrer le discours actuel de déligitimation et ré-instituer et faire accepter le concept de l’autodétermination juive en tant que norme internationale. Ainsi, la demande de Nétanyahu prend une importance qui va bien au-delà du processus de paix, en remettant à l’ordre du jour, sur la scène mondiale, le droit fondamental national juif, droit évident il fut un temps, mais rarement mentionné de nos jours.

Les racines historiques du droit à l’auto-détermination du peuple juif, droit reconnu par les Nations

Quatre-vingt dix ans ont passé depuis la Conférence de San Rémo, qui suivit la première guerre mondiale (1920) et, lors de laquelle, suite à la défaite de l’Empire Ottoman, le Conseil Suprême des principales Puissances Alliées (composé de la Grande-Bretagne, la France et l’Italie) divisa et répartit les territoires du Moyen-Orient. A San Rémo, il fut aussi décidé d’ajouter au Mandat Britannique la Déclaration Balfour de 1917 qui soutenait l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif; cette décision signifia la confirmation et la reconnaissance internationale du droit juif à l’autodétermination dans la région que les juifs appellent « terre d’Israël », (« eretz Israel » en hébreu.).

Certains considéraient le système mandataire comme un prolongement du colonialisme français et anglais, or les mandats n’étaient que provisoires et ce à dessein : ils finirent par faire place aux indépendances arabe et juive. De fait, le système des mandats peut être compris avant tout comme un pas vers la décolonisation (Woodrow Wilson, le Président des Etats-Unis l’a, sans aucun doute, compris comme tel) , un pas vers la restitution d’une grande partie du Moyen-Orient à sa population indigène, libérée ainsi du joug quatre fois centenaire des colonisateurs ottomans.

Le processus de paix de ces dernières décennies, qui a relancé l’idée de la solution à deux Etats permettant la réalisation de l’indépendance juive et de l’indépendance palestinienne, a, ô ironie, ressuscité aussi l’idée de la solution « état unique ». Avec le temps, cette solution permettrait à une majorité arabe de s’établir dans le pays, mettant de ce fait un terme à l’auto-détermination juive. Ainsi, sous le couvert des droits humains, les partisans de la solution à un état ou du « droit au retour » palestinien, refuseraient au peuple juif son droit fondamental à l’auto-détermination, commettant ainsi une immense injustice à l’égard de ce peuple sans pour autant apporter la paix.

Ceux, qui sont vraiment pour la paix et la stabilité, devraient encourager l’auto-détermination pour ces deux peuples dans deux états. En effet, au Moyen-Orient, la solution à un état n’apporterait que mort et destruction. Pensez au Liban, à l’Irak et à la Somalie, et non pas à la Suisse!

LE PRELUDE A SAN REMO

Déjà du temps de la Conférence de San Rémo en avril 1920, les Alliés avaient fait quelque progrès sur la question du partage des possessions territoriales ottomanes. Les Britanniques, sûrs du bien-fondé d’avoir une Palestine Britannique après-guerre, devaient encore en convaincre les Français, puisque, ce faisant, ils iraient à l’encontre des termes de l’accord Sykes-Picot de 1916 qui stipulait que la Palestine devait être placée sous contrôle international.

Pour s’assurer de l’appui français, les Britanniques devaient d’abord convaincre les Français d’apporter leur soutien à l’établissement d’un foyer national Juif en Palestine, ce qui fut chose faite en Juin 1917 . Suite à ces démarches diplomatiques, la Déclaration Balfour fut promulguée le 2 novembre 1917. Le consentement des Français à un gouvernement britannique était dicté par les réalités sur le terrain, les victoires militaires des Britanniques dans les provinces arabes de l’empire Ottoman et, plus particulièrement, en Palestine auxquelles la France n’avait, pour ainsi dire, pas participé.

La Convention de la Société des Nations fut ratifiée par la Conférence de Paix de Paris en avril 1919 et ajoutée plus tard au Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919. Elle reconnaissait le système des mandats de tutelle et lui reconnaissait sa validité internationale dans l’article 22 de la Convention . Toutefois, ce furent les puissances victorieuses, la France et la Grande-Bretagne, réunies pour la première fois à Londres du 12 au 24 février 1920, qui décidèrent de la nature des mandats et des pouvoirs mandataires. La Conférence de Londres, suivie, en avril, de celle de San Rémo, avaient pour mission d’obtenir le consensus des Alliés avant de signer un traité avec l’Empire Ottoman, connu sous le nom de »Traité de Sèvres » (remplacé ultérieurement par le Traité de Lausanne avec la Turquie.)

A SAN REMO

La Grande-Bretagne, La France, le Japon et l’Italie avec les Etats-Unis, comme observateurs, se réunirent, du 18 au 26 avril 1920, en Conseil Suprême des Puissances Alliées Principales, pour discuter des mandats et du futur des Territoires du Moyen-Orient qui avaient été sous le joug de l’Empire Ottoman récemment vaincu et maintenant effondré. La Grande-Bretagne était représentée par David Lloyd George, son premier Ministre et par Lord Nathaniel Curzon, son Secrétaire aux Affaires Etrangères. Les Français, eux, étaient représentés par leur Premier Ministre, Alexandre Millerand et par leur directeur des Affaires Politiques au Ministère des Affaires Etrangères, Philippe Berthelot. La portée des évènements de San Rémo n’a pas vraiment reçu l’attention méritée, or, c’est bien à San Rémo qu’Israël est né.

Le 24 avril, la Grande-Bretagne et la France se réunirent pour discuter de l’avenir de la Palestine. L’Italie présidait et les Etats-Unis observaient. Lloyd George et Lord Curzon, à la tête de la délégation britannique, tenaient à ce que le Mandat sur la Palestine soit confié à la Grande-Bretagne et à inclure le texte de la Déclaration Balfour au traité avec la Turquie.

Les Français, toutefois, se montrèrent fort peu enthousiastes alors que les Britanniques avaient cru à un accord préalable. Berthelot déclara que la Déclaration Balfour était un document unilatéral britannique, « une déclaration officieuse faite par une seule puissance » et que comme telle, elle ne pouvait figurer dans le traité. Ajoutons que les Français tenaient à la reconnaissance de leur charge de gardiens et protecteur des Lieux Saints de la Chrétienté que la Déclaration Balfour avait omis de mentionner.

Lloyd George, toutefois, ne voulut rien entendre et refusa toute présence française. Avoir deux puissances mandataires en Palestine était hors de question et il proféra même une menace plutôt lourde de sens : « Cela pourrait soulever des difficultés en ce qui concerne les relations (de la Grande-Bretagne) avec la France ». La France devait laisser à la Grande-Bretagne seule le soin d’administrer la Palestine et avoir pitié de Londres et de son fardeau : en effet, » gouverner la Palestine n’allait pas être une tâche facile, rendue plus difficile encore du fait qu’elle allait devenir le foyer national des Juifs, une race extraordinairement intelligente, mais difficile à gouverner. »

Les Français finirent par céder, ramenant leurs demandes à une simple exigence, qu’il soit stipulé dans le procés-verbal qui n’y aurait pas de suspension des droits des communautés non-juives. Le 24 avril, l’avant-projet de cette clause fut soumis au Conseil Suprême qui l’approuva officiellement le 25 avril. Les Britanniques l’avaient donc emporté.

Le protocole de la Conférence de San Rémo reprend dans le détail les provisions générales relatives au système mandataire, formulées dans l’article 22 du Pacte de la Société des Nations, mentionné auparavant. Le paragraphe en vigueur stipule :

« le pouvoir mandataire sera responsable de la mise à exécution de la déclaration faite à l’origine le 8 novembre 1917 par le gouvernement britannique et adopté par les autres Forces Alliées, en faveur de l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif. Il était entendu que « rien ne sera fait qui puisse porter atteinte ni aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays »

Les parties ont aussi convenu que la France deviendrait la puissance mandataire pour la Syrie et la Grande-Bretagne pour la Mésopotamie (qui deviendra l’Irak) et la Palestine.

Le protocole relatif à la Palestine, adopté à San Rémo, est remarquable pour diverses raisons. Tout d’abord, il entérinait la reconnaissance des Grandes Puissances du principe d’autodétermination nationale juive.

Ainsi donc, le Sionisme triomphait et voyait là la solution nationale au problème des Juifs contraire aux autres solutions offertes, telle l’assimilation. Le Protocole reconnaissait l’existence des Juifs non pas seulement en tant que personnes adhérant à une certaine religion, le judaïsme, mais plutôt en tant que collectif digne et méritant de pouvoir exprimer son caractère national, et ce, sous la forme d’un foyer national. Et ce foyer se devait d’être en Palestine, le pays ancestral des Juifs. Il est intéressant de noter que les droits des arabes (communautés non-juives) en Palestine n’incluaient que les droits civils et religieux sans mentionner les droits nationaux.

Le protocole est une copie intégrale de la Déclaration Balfour avec, toutefois, une modification d’importance. Alors que dans la Déclaration Balfour, la Grande-Bretagne promettait « d’employer tous ses efforts pour faciliter » l’établissement d’un foyer national juif en Palestine, à San Rémo, cette promesse devint une obligation qui devait prendre effet.

La Grande-Bretagne, en tant que puissance mandataire devenait directement responsable de « l’application da la Déclaration Balfour ». Mais, fait très important, à l’origine, la Déclaration Balfour n’était qu’une simple déclaration politique ; or une fois incorporée au Mandat de la Palestine, elle devint « un acte international législatif » entériné par les Principales Forces Alliées .

Selon la formule de Lord Curzon, le Protocole entériné à San Rémo représentait la « Magna Carta des Sionistes. » Il était alors évident que le terme « foyer national » était synonyme d’état. En 1917, trois mois aprés la publication de sa Déclaration, Lord Balfour avoua : »Quant à moi, j’ose espérer que les Juifs réussiront en Palestine et pourront finalement y créer un Etat Juif ». Les recommandations préliminaires des services de renseignements américains au Président Wilson, lors de la Conférence de la Paix de Paris de 1919, allaient dans le même sens : « la Société des Nations aura pour politique de reconnaître la Palestine comme Etat Juif dès que celle-ci sera devenue un état juif de facto. »

APRES SAN REMO

Le 26 avril 1920, suivant des ordres, Louis Jean Bois, général de division britannique, responsable politique et administrateur principal de l’administration (sud) des territoires ennemis occupés, annonça aux chefs des communautés de Jérusalem que le Conseil Suprême avait approuvé un mandat pour la Palestine qui serait probablement confié à la Grande-Bretagne. Plus important encore, il leur dit que « la Déclaration Balfour relative à un Foyer National Juif serait inclue dans le Traité de Paix avec la Turquie. » selon le Times, cette déclaration fut accueillie dans le calme. » Toutefois on assista à des célébrations dans les communautés juives à travers le monde .

Le Protocole entériné à San Rémo fut incorporé intégralement au Traité de Sèvres signé le 10 août 1920, article 95. Le Traité toutefois ne fut jamais ratifié par la Turquie. En effet, le nouveau mouvement nationaliste qui avait pour chef Mustapha Kemal, le héros de Gallipoli, refusait le traité, invoquant le nombre des clauses (sans rapport avec la Palestine) qu’il trouvait préjudiciables à la Turquie. Au moment de la signature du Traité de Lausanne, le traité de remplacement, le 24 juillet 1923, le Mandat pour la Palestine avait été déjà confirmé dans le Mandat pour la Palestine de la Société des Nations du 24 juillet 1922 . Il prit effet le 26 septembre 1923.

Le Mandat pour la Palestine de la Société des Nations représente un document-clé qui souligne la légitimité internationale du droit à l’auto-détermination juive en Israël ou Palestine que l’on retrouve, selon Howard Grief, dans les trois considérants du Préambule . Le premier considérant figure dans la référence à l’Article 22 de la Charte de la Société des Nations qui implique que l’auto-détermination contribuerait au bien-être et au développement des peuples auparavant assujettis.

Le deuxième considérant reprend la Déclaration Balfour, modifiée à San Rémo, qui confie à la Grande-Bretagne la responsabilité de la mise à exécution de la déclaration et de ses intentions.

Pour finir, le troisième et sans doute le plus important considérant, contenu dans le Préambule, rappelle et souligne que la « reconnaissance est ainsi accordée au lien historique du peuple Juif avec la Palestine »; il souligne aussi que ceci constitue une « raison suffisante et valable pour ré-établir le foyer national du peuple juif dans ce pays. »

Ce qui précède montre de façon claire et nette que l’auto-détermination juive faisait partie d’un processus qui mit fin, peut-être même involontairement, à la colonisation au Moyen-Orient. Cet effort apporta l’indépendance aux Arabes aussi bien qu’aux Juifs. Les allusions récentes et souvent répétées associant Israël et colonialisme -canard sans fondement historique qui veut effacer l’attachement plusieurs fois millénaire des Juifs à la terre d’Israël dont ils sont originaires- tait les avantages (ô ironie du sort !) que le Sionisme a, de fait, apportés aux Arabes pendant le processus de décolonisation. Le Rapport de la Commission Peel de 1937 était trés clair à ce sujet :

« Que la Déclaration Balfour ait eu pour but d’assurer le soutien juif aux Alliés et que ce soutien leur ait été acquis est un fait insuffisamment apprécié en Palestine. Les Arabes ne semblent pas réaliser que, tout d’abord, la situation actuelle du monde arabe dans son entier repose sur les sacrifices encourus par les Puissances Alliées et Associées au cours de la guerre et, que si la Déclaration Balfour a bien contribué à la victoire des Alliés, elle a aussi contribué à l’émancipation de tous les pays arabes sous la férule turque. Si les Turcs et leurs alliés germaniques avaient gagné la guerre, il est fort peu probable que tous les pays arabes, la Palestine exceptée, aient gagné ou soient en passe de gagner leur indépendance . »

Quant aux Palestiniens, il est clair que, pendant de nombreuses années après la première guerre mondiale, eux-mêmes se considéraient comme une partie intégrante de la Syrie ; toutefois, ultérieurement, au contact permanent du Sionisme et de ses « défis », et aussi de l’indépendance des états arabes, ils se forgèrent une identité palestinienne.

Ce fut, en effet, le retour des Juifs sur la Terre d’Israël qui a contribué au mouvement populaire important pour une identité palestinienne distincte et unique. On peut se demander si une nation palestinienne totalement séparée aurait vu le jour sans le succès de l’auto-détermination juive. Le délégué syrien a soulevé cette même question aux Nations-Unies lors du débat sur le plan de partage de 1947 :

« La Palestine était une province syrienne. On ne peut nier l’existence des liens géographiques, historiques, raciaux et religieux. On ne peut distinguer les Palestiniens des Syriens et « sans la Déclaration Balfour et les termes du Mandat, la Palestine serait restée une province syrienne »(souligné par l’auteur J.T).

MISE EN OEUVRE DE L’AUTO-DETERMINATION JUIVE : LE PARTAGE DE LA PALESTINE ET L’ADMISSION D’ISRAEL AUX NATIONS-UNIES.

Si la communauté internationale avait encore quelques doutes quant au bien-fondé d’un état juif, celui-ci devint une nécessité absolue suite aux horreurs de l’Holocauste perpétrées par les Nazis allemands. Le 29 novembre 1947, les Nations- Unies, de par la Résolution 181 de l’Assemblée Générale , acceptèrent le Partage de la Palestine en un état juif et un état arabe , liés dans le cadre d’une union économique, la ville de Jérusalem devant recevoir un statut international spécial.

Le décompte des voix : 33 pour, 14 contre, 10 abstentions, 1 absent. A l’époque, sur la scène internationale, l’idée d’un état-nation juif avait été acceptée, considérée comme acquise même. Le document des Nations Unies, dans son entier, faisait référence aux Juifs en termes nationaux et non religieux, il en était de même pour les arabes. Le terme « Etat Juif » est mentionné 27 fois dans la Résolution.

Israël est à la fois un état-nation juif et un état démocratique, ce que les auteurs de la résolution du partage ne considéraient ni comme un exploit ni comme une contradiction des termes. Ils stipulaient que les deux états, juif et arabe, dans la Palestine partitionnée, devaient être des états démocratiques et devaient, chacun, protéger les droits de leurs minorités nationales . Mais la légitimité d’Israël en tant qu’Etat n’est pas, par définition, liée à sa nature démocratique. Que la démocratie en Israël ne soit pas parfaite -quelle démocratie l’est?- ne diminue en rien sa légitimité. Ainsi que l’écrivent Alexander Yakobson et Amnon Rubinstein :

« Même les nations sans semblant de démocratie se voient universellement accordées le droit à l’indépendance nationale, et dans de tels cas (pas si exceptionnels au Moyen-Orient), il ne se trouve personne pour venir affirmer que l’idée d’une indépendance nationale est antidémocratique . »

Israël a permis à une large minorité nationale de rester sur son territoire après la guerre de 1948 (la Jordanie et l’Egypte n’ont pas permis aux Juifs de rester dans les territoires qu’elles avaient conquis, territoires qui avaient été attribués par l’ONU à l’état arabe qui devait être crée en Palestine). Tout naturellement, l’expression de la majorité juive s’est exprimée par les symboles juifs, tel le drapeau et le sceau, par une culture nationale et en désignant le samedi comme jour du repos.

Aucune différence avec les nombreuses démocraties qui ont donné une expression à l’identité chrétienne de leurs populations majoritaires. Ainsi, plusieurs états ont une croix sur leurs drapeaux : Le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et l’Australie (ces derniers en ont trois), la Suisse, la Norvège, la Finlande, le Danemark et la Grèce. Le Pakistan et la Turquie ont le croissant islamique sur leur drapeau et l’Inde, elle, a un symbole religieux sur son drapeau. La reine, Le chef d’état de la Grande-Bretagne est aussi le chef de l’Eglise Anglicane.

Les liens historiques des Juifs avec la Terre d’Israël paraissaient évidents à la communauté internationale ainsi que l’a reconnu la Société des Nations dans son mandat qui « reconnaissait le lien historique du peuple juif et de la Palestine » et le droit de ré-établir son foyer national dans ce pays ». L’UNSCOP, Le Comité spécial des Nations Unies pour la Palestine, qui recommanda le partage, avait clairement reconnu l’attachement historique des juifs à la Terre d’Israël et son rapport le mentionne à plusieurs reprises.

Le 11 mai 1949, l’ONU reconnut et admit Israël, l’état juif créé par les Nations-Unies, en tant « qu’état pacifique qui accepte les obligations contenues dans la Charte et prêt à remplir ces obligations ».

L’EUROPE ET L’AMERIQUE : NIER LA LEGITIMITE DE L’AUTODETERMINATION JUIVE EST UN ACTE ANTISÉMITE

Le droit à l’autodétermination du peuple juif est non seulement un droit qui a été reconnu par la communauté internationale depuis presqu’un siècle déjà mais aussi un droit qui a été accepté et reconnu récemment comme tel par l’Union Européenne et le Département d’Etat des U.S.A. Le rejet de ce droit est condamné comme acte antisémite.

En 2005, l’Observatoire Européen des Phénomènes Racistes et Xénophobes de L’UE parvint à formuler une « définition de travail de l’Antisémitisme ». Passant en revue les manifestations diverses et variées de l’antisémitisme, le document note que l’Etat d’Israël est « perçu comme collectivité juive » et cite un exemple d’antisémitisme :

« Nier au peuple juif le droit à l’autodétermination, en prétendant par exemple que l’existence de l’Etat d’Israël est une entreprise raciste. »

En mars 2008, le Département d’Etat des U.S.A a adopté le verbatim de cette définition .

LE STATUT LEGAL INTERNATIONAL DE L’ETAT D’ISRAEL

Selon la théorie légale coutumière des relations internationales, les Etats dignes d’être reconnus comme tels sont ceux qui « ont un territoire bien défini, une population qui lui est propre, un gouvernement effectif et la capacité d’établir des relations avec d’autres Etats ».

En mars 2008, le Département d’Etat des U.S.A a adopté le verbatim de cette définition. Israël a répondu et continue de répondre à ces critères. Le fait qu’Israël soit un état juif n’a pas contribué à son acceptation (ni entravé celle-ci) en tant qu’état légitime au sein des nations. Cet état est légitime parce qu’il répond à tous ces critères.

L’Etat d’Israël est l’expression légitime de l’autodétermination du peuple juif, conforme aux droits humains universels, le droit à l’autodétermination inclus. Certains refusent l’autodétermination juive, invoquant qu’être juif signifie adhérer à une religion seulement, ce qui est contraire à la position historique de la communauté internationale. Ceci s’explique par l’attachement historique des Juifs à la Terre d’israël et leur désir constant d’y retourner, que cette aspiration soit physique et actuelle ou métaphysique et ancrée dans les prophéties des temps messianiques.

Le terme « Etat Juif » réfère à l’identité nationale et non religieuse. La majorité des Israéliens affirmeraient qu’ils font partie du peuple juif même s’ils ne sont pas religieux. Comme le reconnait et l’explique Ruth Gavon, la relation entre les Juifs et le judaïsme est unique, exceptionnelle : en effet,

« Aucun autre peuple n’a sa religion propre. Les peuplades arabes, par exemple, comprennent des chrétiens, des musulmans et des druzes. Alors qu’à une certaine époque, la plupart des français étaient catholiques, ou anciennement catholiques, ils se battaient contre les huguenots et, de nos jours, un grand nombre de français sont musulmans. Ajoutons qu’aucune autre religion ne présente un caractère national propre : les chrétiens peuvent être français, américains, mexicains ou arabes ; les musulmans, eux, peuvent être arabes, persans ou africains-américains.

Cette distinction ne résulte pas seulement de la sécularisation : le judaïsme, du moins, tel qu’il est perçu historiquement, n’a jamais fait de dinstinction entre son peuple et sa religion. Aucun développement tardif n’est venu modifier cet état de fait unique en soi : le stéréotype social n’a jamais permis qu’un individu fasse partie du peuple juif tout en adhérant à une autre religion ou qu’un juif soit observant sans appartenir au peuple juif »

NEGATION DE LA LEGITIMITE D’ISRAEL : REFLEXIONS SUR SON ORIGINE ET SON FONDEMENT

Lorsque le Plan de Partage de l’O.N.U fut approuvé en 1947 et que l’Etat d’Israël fut admis aux Nations-Unies l’année qui suivit, la légitimité d’Israël en tant qu’état-nation pour le peuple juif semblait inattaquable. Comment expliquer ce revirement?

Les partisans d’Israël continuent d’être déroutés par le déluge incessant des attaques médiatiques qu’essuie Israël quoique celui-ci fasse. Bien sûr, Israël contrôle encore la Judée-Samarie et sa politique de colonisation reste contreversée mais ce n’est pas faute d’essayer de parvenir à un accord reposant sur des offres sérieuses et radicales avec les Palestiniens (Camp David en 2000, Taba, en 2001 et les propositions du Premier Ministe, Ehud Olmert en 2008). Et pourtant, Jérusalem ne s’est vue attribuée aucun mérite aprés les retraits du Sinaï (1982), du Liban (2000) et de Gaza(2005).

Ajoutons à cela que les actes de légitime défense, au-dessus de tout soupçon, en réponse aux attaques en provenance des régions du Liban (2006) et Gaza (2008-9) ainsi que la défense du blocus légal contre les forceurs turcs de blocus (2010) n’ont reçu que peu de sympathie de la part des experts et des fonctionnaires.

En septembre 2010, le Time Magazine a publié un article de couverture intitulé : « Pourquoi Israël ne se soucie pas de la paix », et ce, au moment-même où Israël et les Palestiniens reprenaient le chemin des négociations directes, retardées d’un an et- demi par l’intransigeance palestinienne. L’article dans sa totalité insinue que les israéliens (lire les Juifs) s’intéressent plus à l’argent qu’à la paix .

Une partie du public américain a du mal à concilier ses notions politiques de liberté démocratique avec celles d’Israël. Ceci est dû au fait que l’idée américaine de la liberté tourne autour du droit de l’individu à être libre de toute tyrannie, étrangère ou nationale, alors que les Pères fondateurs d’Israël, héritiers d’un legs du nationalisme européen, concevait la liberté comme les droits collectifs d’une nation définie ou d’un peuple, donc ici, ceux du peuple juif.

Daniel Gordis écrit que, bien que le projet israélien se soit fortement inspiré de l’Amérique, ces deux pays différaient par leur philosophie fondatrice. L’Amérique représentait la liberté qui se définissait par une rupture avec une monarchie antidémocratique, destinée à mettre un terme à « une longue suite d’abus et d’usurpations » comme inscrit dans la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique, alors que la Déclaration d’Indépendance d’Israël repose sur le fait que la terre d’Israël est le berceau du peuple juif ».

Edward Said, s’inspirant de Michel Foucault et de bien d’autres, nous a appris l’importance du narratif et du discours sur le conflit israélo-arabe . Il fit particulièrement attention au discours, à la façon de cerner cette construction de langage, source de savoir et de pouvoir, indispensable à la promotion de la cause palestinienne. Said et ses partisans ont connu un énorme succès. Israël est souvent vu comme un état colonialiste, et les termes et locutions tels qu’ »occupation » et « droit au retour » sont devenus des expressions saturées politiquement, n’ayant qu’un seul sens. Ces expressions ont ensuite joué un rôle insidieux et psychologique en donnant forme et poids aux discours contre Israël.

Certains cercles-élites d’Europe ont leurs propres raisons pour nier la légitimité d’Israël, et en particulier nier le droit du peuple juif à son propre Etat-nation. Daniel Hannan, membre britannique du parti conservateur au Parlement européen, a fait remarquer lors d’un discours à Jérusalem, début 2010, qu’Israël, de par sa seule existence, lançait un défi au fondement intellectuel de l’intégration européenne, qui cherche à supplanter l’idéal national vétuste du continent européen en lui substituant l’Union Européenne.

Hannan fait valoir, qu’après tout, la création de l’Europe repose sur l’idée que les anciennes loyautés nationales sont arbitraires, éphémères qu’elles ont, en fin de compte, été discréditées, étant à l’origine de beaucoup de grandes guerres en Europe. Par contre, Israël, resuscité aprés 2000 ans, incarne l’idéal national. Hannan conclut en disant que si Israël a eu raison de re-fonder un foyer national, et si l’idéal national est vrai, certains en Europe pourraient penser que leur alternative multinationale est une erreur, ce qui expliquerait leur beoin d’attaquer Israël pour saper sa légitimité .

Il y a quelque chose de particulièrement irritant à voir nier l’existence du peuple juif et son droit à l’autodétermination. Une identité, par définition, se définit elle-même. Les juifs se définissent comme un peuple et approuvent par une majorité écrasante l’autodétermination juive telle qu’elle se manifeste dans l’Etat d’Israël.Tout comme il peut y avoir un état palestinien, les Palestiniens s’étant choisi une identié unique, il peut y avoir un état juif.

Reconnaître et affirmer le droit du peuple juif à un Etat-nation, n’est pas seulement important dans le contexte du processus de paix israélo-arabe. Il est essentiel de le faire pour contrer les puissances qui veulent délégitimer l’état juif pour des raisons de politique intérieure.

Les juifs ont retrouvé leur place dans l’histoire, suite à l’établissement de l’Etat d’Israël avec l’aide des institutions internationales, qui avaient reconnu la justice et l’importance de l’autodétermination nationale juive. Ces institutions ont reconnu la validité du Sionisme, le mouvement de libération national des Juifs. Ceux qui, de nos jours, nient encore le droit juif à l’autodétermination nationale, et ce plus de soixante ans aprés la fondation d’Israël, s’engagent dans un nouveau genre d’antisémitisme, un antisémitisme qui réclame l’élimination d’un Etat créé par les Nations Unies.

Cette position est inacceptable. Les circonstances qui ont poussé la communauté internationale à apporter son soutien à l’établissement d’un état juif et d’un état arabe (l’état arabe n’a pas vu le jour, les Arabes ayant déclaré la guerre à Israël et s’étant emparé des territoires attribués aux Palestiniens), sont encore actuelles. La communauté internationale se doit donc, non seulement, d’oeuvrer pour la paix et pour la solution à deux états, mais aussi de rester fidèle à ses décisions antérieures et de mettre un terme à la campagne pour délégitimer Israël en tant qu’ Etat-nation des Juifs.

Joshua Teitelbaum, Ph.D., est le responsable du comité pour la recherche au Centre des Affaires Publiques et de l’Etat à Jérusalem. Il occupe aussi un poste de chercheur au Centre Gloria, à IDCHerzliya et au Centre Dayan de l’Université de Tel-Aviv. Il est aussi maître de conférence associé à l’Institut Hoover et au Centre pour la Démocratie, le Développement et la Séparation Constitutionnelle de la Justice et du Pouvoir, tous deux dépendants de l’Université de Stanford. Il est l’auteur de nombreuses études pour le Centre de Jérusalem, telles que : « Ce que les Dirigeants Iraniens entendent par : Annihilation totale d’Israël » (2008) et « l’Initiative Arabe : une Première et ses Prospectives (2009). Son dernier livre paru, « Libéralisation Politique dans le Golfe Persique (Columbia University Press, 2009).

Pour l'instant je n'ai pas le temps de lire, en attendant voici le point de vue d'un historien juid israëlien :

YuE7ZJhuLM0

Pour l'instant je n'ai pas le temps de lire, en attendant voici le point de vue d'un historien juif israélien

Le négationnisme de Shlomo Sand démonté par Eric Marty

Eric Marty

Les mauvaises raisons d'un succès de librairie, par Eric Marty

LE MONDE | 28.03.09 | 14h11

Tout le monde se souvient de quelques énoncés qui, jadis, firent scandale : selon une rumeur venue d'Europe, les chambres à gaz n'avaient jamais existé, selon une autre, émanant du monde arabe, le Temple juif de Jérusalem était une invention des colons sionistes, malgré son attestation par le Coran décrivant Jésus y priant "debout".

Mais avec le siècle qui vient, et qui s'annonce comme redoutable, on aura compris que ces négations-là ne relevaient que du détail. Le livre de Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé : de la Bible au sionisme (Fayard, 2008), règle la question de manière définitive. Le peuple juif n'existe pas : divine surprise !

Inutile de faire l'apprenti chimiste pour déclarer l'innocuité du Zyklon B, inutile de jouer à l'archéologue pour faire du Mur des lamentations une excroissance de la Mosquée Al-Aqsa, car si le peuple juif n'est qu'une invention du XIXe siècle sous le paradigme occidental de l'Etat-nation, alors la question est réglée. Certains pourront en conclure d'ailleurs qu'il est bien naturel qu'un peuple qui n'existe pas invente à l'infini des légendes pour attester sa pseudo-existence.

Ce n'est pas ici le lieu de dénoncer les confusions, et surtout le caractère naïvement massif de la thèse du livre de Shlomo Sand. Des spécialistes l'ont fait. Il s'agit de l'oeuvre d'un historien autodidacte dont les informations sont de seconde main, qui mêle les approximations à des choses connues, mais qui sont présentées sous l'angle biaisé de découvertes sulfureuses.

Sand présente le fait qu'il n'y a pas de race juive comme une découverte qui fait du peuple juif une invention historique. Mais ce faisant, il confond deux catégories étrangères l'une à l'autre, celle de "race" et celle de "peuple". La tradition d'Israël n'est pas une tradition raciale comme la Bible l'atteste (l'épouse non juive de Moïse, Séphora, Ruth, l'étrangère, ancêtre du roi David), tradition perpétuée par l'actuel Israël, comme tout visiteur peut le constater en admirant dans le peuple juif son extraordinaire pluralité : juifs noirs, jaunes, blancs, orientaux, blonds, bruns... La substitution race/peuple est révélée par le titre : Comment le peuple juif fut inventé... Or tout le livre consiste à vouloir prouver que les juifs actuels ne sont pas "génétiquement" les descendants des Hébreux.

On dira que le peuple juif n'a jamais cessé d'être "inventé" : par Abraham, par Jacob, par Moïse... Mais aussi par chaque juif. Car l'invention même du peuple juif, loin d'être une preuve de son inexistence, est une preuve radicale - irréfutable - de la singularité radicale de son existence propre. Existence fondée sur le principe abrahamique de son invention ou de sa vocation, puisque cette existence est réponse à un appel.

CONCLUSION PERVERSE

Peuple unique en ce qu'il est fondamentalement logocentrique - lié au langage, lié au nom - et textocentrique, lié à un texte : la Torah. Que la filiation soit constitutive du peuple juif ne peut apparaître comme un élément ontologique. Le principe de filiation n'est que la régulation civile de l'existence historique de ce peuple, des conditions de possibilité d'une perpétuation qui autorise son inscription dans le temps chronologique, dans le temps de l'histoire humaine. Voilà pourquoi il y a un peuple juif, voilà pourquoi il n'y a pas de "race juive", même s'il est patent que les Cohen et les Lévy du monde entier ont quelques liens incarnés. C'est ce qu'on peut appeler très simplement la facticité juive : le fait d'être juif.

Le livre de Sand manifeste là l'indigence de son "épistémologie". Sand est un "moderne". Il voudrait devenir le Michel Foucault du XXIe siècle. Il espère, en proclamant que le peuple juif est une "invention du XIXe siècle", reproduire, en le mimant, le Foucault de jadis affirmant que l'homme était "une invention récente". Mais, pour Foucault, il était fondamental, à l'intérieur du discours philosophique moderne même, de réfléchir méthodiquement à cette "invention" dans les savoirs - l'homme - et de la déconstruire.

Or c'est sur ce point que le livre de Sand se révèle vide. Car s'il dénie aux juifs une aspiration, qu'ils n'ont jamais eue comme peuple, à se constituer en race, il ne déconstruit pas la notion de race. Au contraire, il lui confère, à dessein ou non, un statut de vérité qui se donne comme vérité ultime. En effet, la conclusion, proprement perverse, de son livre est d'attribuer au peuple palestinien ce qui a été dénié aux juifs, à savoir qu'ils sont - eux, les Palestiniens - les vrais descendants génétiques des Hébreux originaires !

Cet épilogue est le révélateur de la finalité du livre. On y trouve le principe mythologique de l'inversion dont le peuple juif est la victime coutumière : les juifs deviennent des non-juifs et les Palestiniens les juifs génétiques. On peut, dès lors, en déduire qui est l'occupant légitime du pays. En ne déconstruisant pas radicalement la notion d'héritage génétique, en en faisant, au contraire, bénéficier le peuple palestinien, Sand révèle tout l'impensé qui obscurément pourrit ce qu'il tient pour être une entreprise libératrice. Il montre que la méthode substitutive qu'il emploie est tout simplement mystificatrice, et ce d'autant plus qu'elle voudrait être au service de l'entente entre les ennemis.

Nier l'identité juive est une vieille marotte, aujourd'hui parasite obstiné de la pensée contemporaine. D'où vient ce vertige du négatif ? On l'aura compris en lisant le livre de Shlomo Sand : d'un désir obscur de faire des juifs de purs fantômes, de simples spectres, des morts-vivants, figures absolues et archétypales de l'errance, figures des imposteurs usurpant éternellement une identité manquante. Eternelle obsession qui, loin de s'éteindre, ne cesse de renaître avec, désormais, un nouvel alibi mythologique : les Palestiniens.

Pour l'instant je n'ai pas le temps de lire, en attendant voici le point de vue d'un historien juif israélien

Le négationnisme de Shlomo Sand démonté par Eric Marty

Eric Marty

Les mauvaises raisons d'un succès de librairie, par Eric Marty

LE MONDE | 28.03.09 | 14h11

Tout le monde se souvient de quelques énoncés qui, jadis, firent scandale : selon une rumeur venue d'Europe, les chambres à gaz n'avaient jamais existé, selon une autre, émanant du monde arabe, le Temple juif de Jérusalem était une invention des colons sionistes, malgré son attestation par le Coran décrivant Jésus y priant "debout".

Mais avec le siècle qui vient, et qui s'annonce comme redoutable, on aura compris que ces négations-là ne relevaient que du détail. Le livre de Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé : de la Bible au sionisme (Fayard, 2008), règle la question de manière définitive. Le peuple juif n'existe pas : divine surprise !

Inutile de faire l'apprenti chimiste pour déclarer l'innocuité du Zyklon B, inutile de jouer à l'archéologue pour faire du Mur des lamentations une excroissance de la Mosquée Al-Aqsa, car si le peuple juif n'est qu'une invention du XIXe siècle sous le paradigme occidental de l'Etat-nation, alors la question est réglée. Certains pourront en conclure d'ailleurs qu'il est bien naturel qu'un peuple qui n'existe pas invente à l'infini des légendes pour attester sa pseudo-existence.

Ce n'est pas ici le lieu de dénoncer les confusions, et surtout le caractère naïvement massif de la thèse du livre de Shlomo Sand. Des spécialistes l'ont fait. Il s'agit de l'oeuvre d'un historien autodidacte dont les informations sont de seconde main, qui mêle les approximations à des choses connues, mais qui sont présentées sous l'angle biaisé de découvertes sulfureuses.

Sand présente le fait qu'il n'y a pas de race juive comme une découverte qui fait du peuple juif une invention historique. Mais ce faisant, il confond deux catégories étrangères l'une à l'autre, celle de "race" et celle de "peuple". La tradition d'Israël n'est pas une tradition raciale comme la Bible l'atteste (l'épouse non juive de Moïse, Séphora, Ruth, l'étrangère, ancêtre du roi David), tradition perpétuée par l'actuel Israël, comme tout visiteur peut le constater en admirant dans le peuple juif son extraordinaire pluralité : juifs noirs, jaunes, blancs, orientaux, blonds, bruns... La substitution race/peuple est révélée par le titre : Comment le peuple juif fut inventé... Or tout le livre consiste à vouloir prouver que les juifs actuels ne sont pas "génétiquement" les descendants des Hébreux.

On dira que le peuple juif n'a jamais cessé d'être "inventé" : par Abraham, par Jacob, par Moïse... Mais aussi par chaque juif. Car l'invention même du peuple juif, loin d'être une preuve de son inexistence, est une preuve radicale - irréfutable - de la singularité radicale de son existence propre. Existence fondée sur le principe abrahamique de son invention ou de sa vocation, puisque cette existence est réponse à un appel.

CONCLUSION PERVERSE

Peuple unique en ce qu'il est fondamentalement logocentrique - lié au langage, lié au nom - et textocentrique, lié à un texte : la Torah. Que la filiation soit constitutive du peuple juif ne peut apparaître comme un élément ontologique. Le principe de filiation n'est que la régulation civile de l'existence historique de ce peuple, des conditions de possibilité d'une perpétuation qui autorise son inscription dans le temps chronologique, dans le temps de l'histoire humaine. Voilà pourquoi il y a un peuple juif, voilà pourquoi il n'y a pas de "race juive", même s'il est patent que les Cohen et les Lévy du monde entier ont quelques liens incarnés. C'est ce qu'on peut appeler très simplement la facticité juive : le fait d'être juif.

Le livre de Sand manifeste là l'indigence de son "épistémologie". Sand est un "moderne". Il voudrait devenir le Michel Foucault du XXIe siècle. Il espère, en proclamant que le peuple juif est une "invention du XIXe siècle", reproduire, en le mimant, le Foucault de jadis affirmant que l'homme était "une invention récente". Mais, pour Foucault, il était fondamental, à l'intérieur du discours philosophique moderne même, de réfléchir méthodiquement à cette "invention" dans les savoirs - l'homme - et de la déconstruire.

Or c'est sur ce point que le livre de Sand se révèle vide. Car s'il dénie aux juifs une aspiration, qu'ils n'ont jamais eue comme peuple, à se constituer en race, il ne déconstruit pas la notion de race. Au contraire, il lui confère, à dessein ou non, un statut de vérité qui se donne comme vérité ultime. En effet, la conclusion, proprement perverse, de son livre est d'attribuer au peuple palestinien ce qui a été dénié aux juifs, à savoir qu'ils sont - eux, les Palestiniens - les vrais descendants génétiques des Hébreux originaires !

Cet épilogue est le révélateur de la finalité du livre. On y trouve le principe mythologique de l'inversion dont le peuple juif est la victime coutumière : les juifs deviennent des non-juifs et les Palestiniens les juifs génétiques. On peut, dès lors, en déduire qui est l'occupant légitime du pays. En ne déconstruisant pas radicalement la notion d'héritage génétique, en en faisant, au contraire, bénéficier le peuple palestinien, Sand révèle tout l'impensé qui obscurément pourrit ce qu'il tient pour être une entreprise libératrice. Il montre que la méthode substitutive qu'il emploie est tout simplement mystificatrice, et ce d'autant plus qu'elle voudrait être au service de l'entente entre les ennemis.

Nier l'identité juive est une vieille marotte, aujourd'hui parasite obstiné de la pensée contemporaine. D'où vient ce vertige du négatif ? On l'aura compris en lisant le livre de Shlomo Sand : d'un désir obscur de faire des juifs de purs fantômes, de simples spectres, des morts-vivants, figures absolues et archétypales de l'errance, figures des imposteurs usurpant éternellement une identité manquante. Eternelle obsession qui, loin de s'éteindre, ne cesse de renaître avec, désormais, un nouvel alibi mythologique : les Palestiniens.

Eric marty :

Enfin, l'activité éditoriale d'Éric Marty est marquée par un engagement fort dans le conflit israélo-palestinien, en faveur de l'État hébreu, tout d'abord par la parution de Bref séjour à Jérusalem, en 2003, puis en 2007 avec Une Querelle avec Alain Badiou, philosophe. Il a également pris position contre la campagne Boycott, désinvestissement et sanctions à l'encontre d'Israël1. Par ailleurs, Éric Marty dirige les collections « Littera » et « Le marteau sans maître » aux éditions Manucius. Éric Marty est également écrivain, auteur d'un roman, Sacrifice, paru aux éditions du Seuil dans la collection Fiction et Cie, il a aussi écrit des poèmes et des nouvelles publiées dans la revue L'Infini, ainsi que des pièces radiophoniques diffusées sur France-Culture.

Faurisson a été reconnu comme un négationiste par tout le monde, pas uniquement par ses opposants idéologiques. Mais j'avoue que classer Sand dans la catégorie des faurisson a un mérite : celui de clore définitivement le débat, c'est un vilain négationniste point barre. On ne s'interresse pas à ses thèses, on démonte le personnage avec des références iniques à la shoah et au zyklon B, oubliant au passage que contrairement à Marty, Sand a passé les deux première années de sa vie dans un camp de réfugiés juif polonais en allemagne.

EDIT : au fait, il est tout de même étonnant, que ce soi disant faurisson israëlien ait connu un fort succès avec son livre (négationiste donc) .... en israël...

Pour mener ses thèses il s'est inspiré des travaux d'Arthur Koestler, bien connu pour ses thèses négationiste lui aussi sans doute ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Arthur_Koestler

Koestler devient le plus jeune président des associations d'étudiants sionistes et le cofondateur du Betar

EDIT2 : marty, qui pour discréter Sand le traite d'historien autodidacte, oublie que ce dernier à rédigé une thèse en histoire lors de ses études à l'université de Paris.

Ce type de méthode pour discréditer une thèse est proprement déguelasse

Hébreux, juifs et sionistes : omissions de la revue "L'Histoire", Alain Michel

Texte repris du site http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=561, 15 juin 2009 et signale par Menahem Mecina de l'UPJF

Le mensuel L'Histoire (juin 2009) publie en couverture un titre qui ne laisse pas indifférent : «Enquête sur le peuple juif». Une page d'éditorial et 14 pages suivent, toutes centrées autour du livre de Shlomo Sand : Comment le peuple juif fut inventé (446 pages, Fayard, 2008).

Alain Michel, historien israélien et rabbin, s’indigne du caractère partial et pseudo-scientifique de ce compte-rendu de L’Histoire. Son analyse ne laissera personne indifférent...

-----------------------

«D'Abraham à Ben Gourion, 2000 ans d'histoire canonique»

Ce premier sous-titre, en couverture du magazine, est déjà très problématique pour une revue historique à prétention scientifique.

En effet, si on admet que le personnage (sans doute mythique) d'Abraham a vécu dans - ou bien représente symboliquement - une période située globalement au milieu du deuxième millénaire avant notre ère, il aurait fallu écrire «3500» ans. Si on prenait pour point de départ «l'invention littéraire» d'Abraham (voir le livre d'Israël Finkelstein), il aurait fallu écrire «2800» ans. Enfin, si l'expression d'histoire «canonique» se rapporte à l'accusation de Shlomo Sand contre la «version historique» soi-disant construite par le sionisme, on devrait écrire «150 ans d'histoire canonique».

Dans tous les cas de figures, ce titre n'a aucun sens scientifique. Si on le combine avec les deux autres sous-titres qui ne sont ni informatifs, ni scientifiques, mais reprennent tout simplement certaines affirmations de Shlomo Sand, on voit à quel point «l'enquête sur le peuple juif», promise par le titre, apparaît aux yeux du lecteur un peu averti comme un simple décalque des thèses de Shlomo Sand et non une enquête sérieuse, qui s'efforcerait d'analyser objectivement les thèses de l'historien israélien.

L'éditorial (page 3)

Le deuxième paragraphe est absurde sur le plan historique : d'après ses affirmations, être juif jusqu'à l'ère de l'émancipation aurait été uniquement «être membre d'une religion», et le XIXe siècle aurait amené «bien des façons d'être juif en ignorant la synagogue». C'est exactement le contraire.

Jusqu'à la Révolution française, être Juif est une appartenance nationale, qui a une connotation religieuse certes, mais celle-ci est loin d'être primordiale dans le contenu global de l'identité juive.

Citons rapidement quelques éléments qui viennent corroborer ce fait : les très larges autonomies juridiques dont bénéficient les communautés juives, dont la plus extrême a été le «Conseil des 4 pays» en Pologne, au XVIe-XVIIe siècle, qui avait même obtenu le droit d'exécution de la peine de mort, droit régalien par excellence, et dont l'inquisition catholique elle-même, tribunal religieux, n'a jamais bénéficié ; le fait que les communautés juives étaient désignées couramment comme «nation juive» par les pouvoirs d'Ancien régime, comme par exemple, «la nation juive d'Alsace» ; le fameux discours de Clermont-Tonnerre à l'Assemblée Nationale qui contient toute l'idéologie de l'émancipation proposée par la Révolution française («tout leur donner comme individu, tout leur refuser comme Nation !») ; mais la meilleure preuve est sans doute fournie par l'un de ces juifs assimilés de la fin du XIXe «ignorant la synagogue» : Théodore Reinach, historien et archéologue, professeur à la Sorbonne et au Collège de France, écrit dans la préface de son «Histoire des Israélites» (je cite la 5e édition de 1914 chez Hachette, mais le texte date de 1884), p. XIII : «En échange de la liberté, du droit commun, Israël abandonne ses rêves de restauration politique ; il cesse d'être ou de vouloir redevenir une nation pour n'être plus qu'un groupement religieux».

Comme dans le cadre de la couverture, il semble que L'Histoire soit frappée d'aveuglement sous l'effet de la «lumière» qui brille des écrits de Shlomo Sand et qu'elle oublie que faire de l'histoire, c'est d'abord avoir un regard critique et distant sur l'objet que l'on étudie !

Tels les aveugles de la parabole, les rédacteurs de l'éditorial poursuivent leur route d'une manière identique en abordant le troisième paragraphe. Au lieu d'écrire : «voici les thèses de Shlomo Sand, petit a, petit b, petit c, et nous allons maintenant en discuter», le paragraphe déroule ces thèses concernant «l'histoire mythique» du peuple juif comme s'il s'agissait d'un consensus académique admis par tous, précisant à la fin «c'est cette histoire mythique que Shlomo Sand, après quelques autres, remet aujourd'hui en cause».

La manœuvre est claire : le débat est déjà réglé, et ce qui sera discuté est non pas le sérieux ou non des thèses de Shlomo Sand, mais quelques points de détails de ces thèses afin que le lecteur puisse mieux les comprendre et les apprécier. On reste confondu de voir ce que l'éditorial ose écrire dans le dernier paragraphe : «la question est complexe et nous n'avons pas la prétention de trancher», alors que tout l'éditorial n'est que parti pris et affirmations «incontestables». Sur le fond de ces affirmations, nous reviendrons plus loin en analysant les propos de Shlomo Sand.

Le débat, pages 8 à 21 de L'Histoire

Le «chapeau» (page 8 )

Premier problème - posant les principales thèses de Shlomo Sand, sur lesquelles nous reviendrons, L'Histoire utilise le verbe «démontre» pour parler du livre de Shlomo Sand. Or, si l'intention du magazine était d'ouvrir un véritable débat, il se devait d'utiliser un autre verbe, comme par exemple «affirme» ou bien «soutient». En utilisant le verbe «démontrer», L'Histoire vient confirmer ce que nous avions subodoré dans l'éditorial : le débat est faussé dès le départ, puisqu'il est admis que les thèses de l'historien israélien sont vraies. Faire un dossier sur le livre de Shlomo Sand était, a priori, une bonne idée. Mais celle-ci est dévoyée par la partialité et le manque de rigueur adoptés par la revue.

Deuxième problème : L'Histoire affirme que l'ouvrage a «été finalement bien reçu en Israël». C'est une affirmation absolument gratuite et qui ne repose sur aucun fait. On tente de nous faire croire, par cette phrase, que le succès du livre a été le même en Israël qu'en France. Or, non seulement l'ouvrage de Shlomo Sand est resté très peu de temps dans la liste des «best seller» israéliens, mais de plus il a été accueilli par une série de critiques extrêmement négatives venues de tous les horizons des commentateurs et des spécialistes qui ont pris la peine de réagir à l'ouvrage de Sand, y compris chez les propres amis idéologiques de l'auteur !

La première intervention de Michel Winock (page 8 )

On reste pantois devant l'affirmation de Michel Winock concernant l'enseignement de l'histoire en Israël, qui ne serait pas passé au «crible de la critique scientifique» !

A-t-il étudié les programmes du ministère israélien ? Non. A-t-il passé au crible les manuels d'enseignement utilisés en Israël ? Non. A-t-il cherché à vérifier quelles formations permanentes suivaient les enseignants israéliens ? Non. Michel Winock, qui à notre connaissance ne lit pas l'hébreu et n'a jamais réalisé aucune recherche sur l'enseignement de l'histoire en Israël ni, bien entendu, enseigné lui-même dans ce pays, affirme cela avec une morgue d'autant plus étonnante que, s'il y a bien un pays dans lequel un enseignant peut enseigner le même cours pendant 30 ans sans se remettre en cause, c'est la France où il n'existe aucune formation permanente exigée par le ministère ou les académies.

En Israël, la formation est obligatoire et la plupart des enseignants d'histoire suivent des séminaires organisés par les grands instituts de recherche. L'affirmation méprisante de Winock ne repose que sur une unique source : les affirmations de Shlomo Sand ! On retrouve encore une fois le même principe : la question est déjà jugée, dès le départ, Israël est coupable et Shlomo Sand en est ontologiquement la démonstration !

Les premières affirmations de Shlomo Sand (page 9)

- « À l'école primaire on enseigne la Bible comme de l'Histoire » :

Faux. Dans le site officiel du ministère, concernant l'enseignement de la Bible dans les écoles primaires générales, il est écrit que parmi les buts à atteindre il faut : «créer une conscience de la caractéristique de la Bible comme contenant une diversité de croyances et d'opinions rattachées à l'héritage du peuple d'Israël» et qu'il faut «développer la capacité de se confronter avec la multiplicité des différentes opinions et avec les valeurs changeantes dans la Bible». Pour cela il faut, par exemple : «comprendre le lien qui existe entre les opinions et les valeurs, et d'autre part les circonstances historiques dans lesquelles elles se sont formées». On voit ainsi que dès le primaire la Bible, qui joue un rôle central dans la culture judéo-israélienne, est cependant relativisée et remise en contexte.

- « Au cours de la scolarité, les deux-tiers de l'enseignement de l'histoire des juifs sont consacrés à l'époque du premier puis du second temple » :

Faux et archi-faux. À partir de la classe de 5e, au cours de laquelle commence vraiment l'enseignement de l'histoire, et jusqu'à la terminale, les programmes d'histoire déroulent en parallèle l'histoire des peuples et l'histoire des Juifs. La quasi-totalité du programme se déroule chronologiquement à partir du Ve siècle (fin de la rédaction du Talmud). Là encore, le programme est disponible sur le site du Ministère de l'éducation, et il aurait suffi que Shlomo Sand, qui sait, lui, lire l'hébreu, aille visiter le site au lieu d'affirmer des faits qui n'ont pas de prise dans la réalité.

- « Qu'apprend-on? Que le "peuple juif" commence à vivre comme un groupe national, étatique et territorial, à l'époque biblique, jusqu'en 70 de notre ère, date à laquelle il a été exilé hors de son État national par les Romains et s'est "dispersé" tout autour du monde : c'est la diaspora» :

Faux, archi-faux et archi-archi-faux ! Le programme, là encore toujours disponible sur Internet montre comment la diaspora est née de la destruction du Premier Temple. Le même programme étudie la vie des Juifs sur la terre d'Israël non seulement après 70, mais également après la révolte de Bar Kokhba, qui s'est terminée dans le sang en 135. N'importe quel élève israélien sait d'ailleurs que le Talmud est composé de deux parties, la plus connue, rédigée en Babylonie, mais également l'autre, le Talmud dit de Jérusalem, rédigé au IIIe et au IVe siècle à Tibériade en Galilée, donc bien après 70.

Mon plus jeune fils, en classe de première dans un lycée «sioniste religieux», m'a expliqué comment il y avait appris que la présence juive sur la terre d'Israël avait cessé d'être significative uniquement après le tremblement de terre de 1034. De même, inscrit dans une filière de Bac spécialisée sur l'étude de la terre d'Israël, il m'a montré comment l'un de ses livres présentait la version biblique de la conquête de Canaan par Josué, puis toutes les critiques archéologiques scientifiques qui ont remis en cause cette approche biblique. Alors, où se trouve l'enseignement de l'histoire «canonique» dénoncé par l'Histoire ?

Conclusion provisoire : nous ne sommes arrivés qu'à la fin de la page 9, (deuxième page du débat), et nous voyons déjà comment Shlomo Sand invente, transforme les faits et en affirme d'autres qui n'ont jamais existé que dans son imagination. Comme l'affirmait le titre de la critique virulente et sans concession que l'historien, le professeur Israël Bartal, lui a consacrée dans le journal de gauche Haaretz en mai 2008, nous sommes bien, avec le livre de Shlomo Sand, en présence de «l'invention d'une invention».

Arrivés à ce point, nous sommes obligés de changer de méthode, puisqu'il nous reste encore les 4/5e des pages consacrées par L'Histoire au livre de Sand, et que continuer nos notes de lectures systématiques nous amènerait à écrire un véritable ouvrage et dépasserait le cadre d'un simple article. Nous allons donc nous contenter de poursuivre en traitant seulement de certains des nombreux points problématiques, mais suffisamment caractéristiques, pour montrer le caractère erroné de l'écho donné aux thèses de Sand. Nous tenterons ensuite de tirer une double conclusion : qu'est-ce qui fait «courir» Shlomo Sand, et surtout, qu'est-ce qui explique un tel succès en France autour d'un livre qui est une fiction idéologique remplie d'erreurs, d'omissions et de ce qu'il faut bien appeler des affirmations mensongères ?

Historiographie juive

Résumons la thèse de Sand : il n'y a pas de peuple juif mais seulement une «civilisation religieuse» (page 11), et des historiens du XIXe siècle, principalement allemands, ont transformé cette histoire religieuse en une histoire nationale, reprise par le sionisme pour justifier la création d'un État juif. Nous avons déjà montré plus haut que c'est la Révolution française qui a inventé le statut de «religion juive».

C'est que l'idée nationale existe déjà avant les nationalismes du XIXe siècle. Il suffit de lire de nombreux passages du Talmud ou d'autres textes de la culture juive pour voir que leurs auteurs ne se sont pas posé seulement des questions théologiques, mais bien des questions de peuple, de gouvernement et d'autres attributs nationaux, et même, souvent, des questions d'histoire ! Prenons un seul exemple.

Dans la dernière partie de son code de loi, Maïmonide (1135-1204) se préoccupe des lois concernant le gouvernement du peuple juif (les lois sur les Rois). Si le peuple juif n'existe pas au Moyen Âge, et qu'il ne s'agit que d'un groupe religieux, pourquoi ce grand décisionnaire perdrait-il son temps à expliquer comment on nomme les juges, quel est le pouvoir des rois, et dans quel cas déclare-t-on la guerre, préoccupations d'ordre national, et non d'ordre religieux. C'est bien que les Juifs du XIIe siècle se voient comme un groupe national ! De plus, l'historiographie nationale juive ne naît pas au XIXe siècle, mais elle a des précédents. Le plus connu est, sans aucun doute, David Gans (1541-1613) qui écrit dès le 16e siècle son «Zemah David» à propos duquel André Neher, qui a consacré un ouvrage à David Gans (Strasbourg, 1974), écrit : «cette chronique historique a fait l'objet de notes érudites chez tous les historiens juifs du XIXe siècle, qui voient, avec raison d'ailleurs, en David Gans un précurseur et un pionnier» (page 84).

On constate donc que ce peuple juif aux origines bibliques n'est pas une invention du XIXe siècle. Les historiens de cette période vont simplement reformuler en termes et concepts modernes des vues historiques qui existent depuis fort longtemps. Soit Shlomo Sand le dissimule volontairement, soit il est tout simplement ignorant. Il est vrai qu'il est un spécialiste d'histoire politique moderne et d'histoire du cinéma, et qu'avant d'écrire l'ouvrage autour duquel nous polémiquons, il n'a jamais fait aucune recherche dans le domaine de l'histoire du Judaïsme.

Esther Benbassa, bien que fort prudemment, le montre très bien (page 18) : Shlomo Sand n'a aucune notion, ou presque, de l'histoire des Juifs au Moyen Âge. En faisant confiance aveuglément aux affirmations de Shlomo Sand, il semble que L'Histoire, dans son cas en tout cas, considère qu'une «grâce historique» peut descendre du ciel sur un «élu» qui, tout d'un coup, devient un spécialiste de ce qu'il n'a jamais étudié ! En réalité, l'ouvrage de Shlomo Sand n'est pas un livre de recherche historique mais un livre de publiciste.

Dans l'article d'Haaretz cité plus haut, le professeur Israël Bartal fait des gorges chaudes de toute une série d'erreurs et de confusions commises par Shlomo Sand, et conclut par l'interrogation suivante : «Est-ce que ce manque de sérieux provient du lien établi par le chercheur (Shlomo Sand) avec l'objet de sa recherche ? Ou bien du fait que tout est inventé, et que de toute manière cela ne change rien que l'objet imaginaire soit blanc ou noir ?»

Le mythe de l'exil

Notons en passant qu'une fois encore, parce qu'il adopte aveuglément les thèses de Sand, Michel Winock affirme des contre-vérités. L'exil, ce n'est pas «d'abord la dispersion des Juifs hors de la Palestine romaine, en 70 et 135 de notre ère» (au passage, signalons une erreur de langage regrettable pour un historien : on ne peut pas parler de Palestine romaine en 70 puisque le mot Palestine n'est forgé qu'en 135, pour «effacer» la Judée - et donc les Juifs - de la carte. L'Histoire a d'ailleurs publié un article sur ce sujet dans les années 80, repris quelques années plus tard dans un numéro spécial. Mais il semble que le «conseiller de la direction» se souvienne moins bien que moi de ce que sa revue publie !)

L'exil, c'est d'abord et avant tout l'exil de 587 avant JC, comme nous l'avons déjà indiqué plus haut. Depuis cette date, la majorité des Juifs ont toujours habité en dehors d'Israël, et ce jusqu'à aujourd'hui ! Ce qui fait d'ailleurs que les conversions massives au christianisme et à l'islam dont parle Shlomo Sand n'ont pas vraiment d'influence sur la démographie du peuple juif. L'exil de 70 est d'abord et avant tout un exil spirituel, l'exil de la «Shéchina», la présence divine. N'importe quel étudiant de Yéshiva ultra-orthodoxe, qui n'a jamais fait d'histoire de sa vie mais étudie le Talmud, sait parfaitement que la plupart des maîtres du judaïsme (et donc la population, car il n'y a pas de vie intellectuelle sans existence d'une large population qui peut soutenir économiquement les intellectuels - ce fait est précisé dans le Talmud sous le nom de «amé haaretz») sont restés sur la terre d'Israël jusqu'au moins l'an 200 (fin de la période de la Mishna), puis qu'une partie de leurs successeurs sont encore restés près de 300 ans supplémentaires en Galilée, les autres étant installés dans les Académies de Babylone.

Il n'y a pas donc de «mythe de l'exil» au sens où l'entend Shlomo Sand. Par contre, effectivement, la diminution démographique, mais également la baisse du rayonnement spirituel, de la Judée-Palestine pendant plusieurs centaines d'année, sont vues comme une conséquence, lente mais inexorable, de la catastrophe de 70, la destruction du Temple et de Jérusalem. Les juifs traditionalistes comme les historiens modernes du Judaïsme n'ont jamais adopté le mythe théologique de l'exil développé par le monde chrétien. Au contraire, les historiens sionistes ont essayé de montrer qu'il y avait une continuité de la présence juive en Terre sainte, quelles que soient les époques. Enfin, signalons deux abus de Shlomo Sand dans les pages de l'Histoire. Le premier c'est lorsqu'il parle, de la part des Romains en 70 et 135, de «répression religieuse» (page 13). Il n'y a pas de répression religieuse, mais destruction des éléments nationaux les plus importants, comme le Temple, par exemple, puis l'interdiction aux Juifs de venir résider à Jérusalem. Mais les synagogues et les maisons d'études prospèrent et se développent pendant toute la période romaine. La seule exception est la période 135-138, juste après la deuxième révolte, et cette répression est liée au caractère particulier de l'empereur Hadrien. Dès qu'il meurt, les mesures sont rapportées.

Deuxième abus, c'est l'affirmation, directe ou par allusion, que les tenants de l'existence historique du peuple juif considéreraient celui-ci comme exclusivement ou en grande majorité descendant des Juifs présents en Judée en 70. Ni l'enseignement religieux traditionnel, ni l'enseignement historique scolaire, ne prétendent cela, mais ceci nous amène à un troisième point important.

Un peuple racialement pur ?

L'idée d'un peuple «racialement pur» est fondamentalement étrangère au Judaïsme traditionnel comme également à l'histoire enseignée dans les écoles en Israël. Tout d'abord parce qu'elle est radicalement opposée à l'idée d'unité du genre humain qui est aux sources du monothéisme juif. Ensuite, parce que le peuple juif a suffisamment souffert du racisme pour s'abstenir de son emploi. Enfin et surtout parce que les sources, traditionnelles comme historiques, passent leurs temps à nous rappeler les origines composites du peuple juif.

De ce point de vue, le cas des Khazars, dont Shlomo Sand se gargarise tant pour prouver la mauvaise foi des «inventeurs du peuple juif», vient prouver à quelle point la mauvaise foi se trouve justement dans le camp de Sand. Signalons tout d'abord que, comme pour la présence juive en terre d'Israël après 70, n'importe quel jeune juif religieux connaît l'histoire de la conversion des Khazars. Le livre de Rabbi Judah Halévi (environ 1075-1141), «le kuzari», est un des classiques de la pensée juive et peu de gens n'en ont pas étudié quelques passages. Or le livre est basé sur l'histoire de la conversion des Khazars. En ce qui concerne «l'approche sioniste de l'histoire», je me permettrais, là aussi, de faire référence à la critique du professeur Bartal. Celui-ci montre que l'encyclopédie «Miklal», parue à la fin des années cinquante, contient un article détaillé et presque dithyrambique sur les Khazars. Or il s'agit de l'encyclopédie classique de l'enseignement «sioniste» de ces années là, période qui est pourtant décrite par Sand dans son livre comme une période où, pour des raisons politiques, l'éducation sioniste tente de garder dans l'ombre l'histoire des Khazars, de peur de nuire à la légitimité de l'entreprise sioniste (pages 225-226 de l'édition hébraïque).

La question de la langue

Je ne peux parler de tous les sujets abordés de manières erronées ou fausses en quelques pages de «débat». Il faudrait montrer, par exemple, comment Jérusalem est centrale dans le peuple juif dès le premier exil. Contrairement à ce qu'affirme Shlomo Sand, non seulement il faut plus que trois jours à dos de chameau pour aller de Babylonie en Judée mais, au temps du Temple, tous les Juifs de Diaspora payent chaque année l'impôt au Temple (le demi-shekel), et de plus ils sont des centaines de milliers à venir trois fois par an des confins de l'empire pour passer les fêtes à Jérusalem. Il y a donc un très fort lien à Jérusalem dès cette époque, et l'on n'a pas besoin d'attendre les sionistes du XIXe pour l'inventer.

Avant de conclure, je voudrais encore souligner deux exemples concernant l'usage de la langue hébraïque. Page 12, Shlomo Sand affirme : «le vocabulaire reste totalement imprégné de ces mythes. Encore aujourd'hui on ne dit pas "émigration vers Israël", mais montée, Alya, qui est un terme d'origine religieuse».

En fait, l'utilisation du mot «Alyah» comme émigration date, d'après les dictionnaires, du XVIIIe et XIXe siècle. C'est une reprise du terme qui était utilisé dans la période talmudique et au Moyen Âge pour désigner «la montée en pèlerinage». Le développement du langage est là, on le voit, tout à fait naturel, et n'a rien à voir avec un choix idéologique, contrairement à ce que prétend Shlomo Sand. Pour montrer le ridicule de son affirmation, il nous suffit d'un simple parallèle : proposons de supprimer les expressions «dire des gauloiseries» ou «fumer des gauloises» car cela encourage l'histoire mythique de «Nos ancêtres les Gaulois» telle que développée par l'Histoire nationale française du début du XIXe !

Je n'ai pas pris cet exemple par hasard. L'utilisation du mot «Alyah» et l'enrichissement de ses significations montrent à quel point l'hébreu n'a jamais été une langue morte ! Jusqu'au début du XIXe, elle reste au contraire une langue de communication courante entre Juifs vivant dans des cadres géopolitiques très différents, et pas seulement chez les Rabbins. J'ai par exemple sous les yeux un livre publié à Vienne en 1809, dont le but est d'apprendre l'hébreu. Non seulement on amène des exemples de lecture à partir de textes traditionnels, mais toute une partie est consacrée aux «hachmé Yavan», c'est-à-dire aux philosophes grecs, que l'on peut donc étudier en hébreu au début du XIXe ! L'affirmation de Sand selon laquelle il n'y a pas de communications véritables entre les communautés juives est erronée, mais de plus l'encadré du regretté Jean-Marie Delmaire (page 18) sur l'«hébreu : la langue ressuscitée» est profondément inexact. L'hébreu n'était pas une langue morte, mais une langue vieillie, qui n'était pas suffisamment adaptée au besoin de la société moderne.

Eliezer Ben Yehuda a compris le rôle que la langue pouvait jouer dans le processus national (en s'appuyant d'ailleurs sur l'exemple français lorsqu'il séjournait à Paris), et a réalisé deux choses fondamentales : il a renouvelé la langue pour l'adapter aux besoins modernes et, ce faisant, il l'a imposée comme langue de l'entreprise sioniste. Mais c'est parce que la base linguistique sur laquelle il s'appuyait était encore assez dynamique que cela a pu fonctionner.

En conclusion : pourquoi un tel succès?

À travers les quelques exemples que nous avons pu traiter, nous constatons donc que le livre de Shlomo Sand est couvert d'erreurs, de contresens, ou encore ouvre des portes qui étaient enfoncées depuis longtemps. Ainsi que nous l'avons dit, il s'agit avant tout d'un essai publiciste dans lequel les affirmations remplacent les démonstrations. Quant à ses motivations, elles ne sont pas très difficiles à comprendre. Ancien du «Matspen» des années 70, le seul parti israélien dont des membres ont fait de l'espionnage pour le compte de la Syrie, rattaché depuis longtemps aux milieux de l'ultragauche, «nouvel historien» post-sioniste, il fait partie de ces historiens pour lesquels les affirmations idéologiques sont plus importantes que les faits objectifs, d'où cette facilité d'écrire pour des sujets que l'on ne connaît que superficiellement.

Laissons une fois de plus la parole à Israël Bartal : «l'union navrante, et très israélienne, de l'idéologique unidimensionnel agressif et du mépris affiché pour les détails (union caractéristique de ceux qui écrivent à partir des deux extrêmes de l'éventail politique) satisfera sans doute les commerciaux des chaînes électroniques parmi les médias. Mais pour nous, les historiens sceptiques, qui s'enterrent entre les piles de livres et les montagnes de dossiers d'archives, il ne nous reste qu'à continuer et lire ce qui s'est vraiment passé, et écrire ce que nous avons vraiment lu».

Mais il nous reste à comprendre les causes d'un tel succès dans l'Hexagone au point qu'un jury sérieux décerne un prix prestigieux à un ouvrage médiocre, et qu'une revue d'histoire réputée qui a pris sur elle, le plus souvent avec succès, de tenter le pari du jumelage de la qualité scientifique et de la diffusion de masse, peut ainsi suivre aveuglément toute une série d'affirmations sans aller vérifier leur exactitude ! Une première explication est sans doute tout simplement factuelle. Elle tient à l'ignorance très répandue qui touche, en France, tant la connaissance de l'histoire juive que celle de l'État d'Israël en particulier, et du conflit du Moyen-Orient en général. L'erreur grossière dans la légende de la photographie de la page 19 en est une parfaite démonstration.

Que l'année où l'on célèbre les 100 ans de la création de Tel-Aviv, la rédaction de L'Histoire ait pu laisser passer un commentaire dans lequel à la fois la date (1919 au lieu de 1909), le lieu (non pas le désert mais les dunes de la côte au nord de Jaffa) et les circonstances (non pas un rassemblement sioniste mais le tirage au sort des terrains de la future Tel-Aviv) soient erronés est tout simplement inconcevable.

Cependant, cette explication factuelle nous paraît insuffisante à expliquer un tel engouement, un enthousiasme si important. La seule interprétation que nous pouvons trouver à ce phénomène se rattache à ce que Jean-Claude Milner nous décrit dans son livre, «Les penchants criminels de l'Europe démocratique». De même que pendant 150 ans l'Europe a eu «un problème juif», et lui a cherché une solution définitive, l'Europe du début du XXIe siècle a «un problème israélien» et lui cherche également une solution. En témoigne cette obsession du conflit du Moyen-Orient, ces exagérations dans les attitudes, les réactions et les condamnations dès que quelque chose se passe dans le cadre du conflit.

De même qu'il fut un temps ou, consciemment ou inconsciemment, l'on pensait que tout ce qui se produisait de mal dans le monde était de la faute des Juifs, de nos jours, tout ce qui retarde la route pour la paix universelle semble être le conflit israélo-palestinien et, avant tout, l'entêtement des Israéliens. Or voici que tout à coup se présente Shlomo Sand et son livre avec l'annonce de «la bonne nouvelle» : il n'y a pas de peuple juif. S'il n'y a pas de peuple juif, il n'y a pas de conflit, puisqu'il n'y a plus de justification à l'existence de l'État d'Israël. De plus il s'agit d'une solution finale qui n'a pas besoin de violence, une solution douce et définitive du problème israélien ! J'ose espérer que je me trompe, et que c'est seulement ma vieille paranoïa juive qui reprend le dessus. Mais je n'en suis pas si sûr.

© Alain Michel, historien israélien et rabbin.

http://www.herodote.net/articles/article.php?ID=561