La preuve irréfutable : l’immigration arabe en Palestine 1922-1931
La démographie palestinienne à la fin du XIXe et début du XXe siècle n'a jamais été une simple question de chiffres. Elle a toujours été une arme de front sciemment utilisée dans la lutte arabe contre un autre peuple vivant en Palestine, le peuple juif , dans le but de défendre ses revendications à l’héritage de la terre et ses droits territoriaux . Le facteur d’immigration ou d'immigration zero, est primordiale. Si un pourcentage significatif d’une population est composée de nouveaux arrivants , les revendications d’appartenance historique se trouvent ainsi compromises. Cela explique pourquoi les arabes palestiniens et autres utilisent le terme de «voleurs» pour décrire la population juive de Palestine. Il n’est aucunement contesté que l’immigration juive a fait croitre la population juive de Palestine à la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Mais les revendications juives à l'héritage territoriale et la souveraineté nationale trouvent leur place ailleurs, dans l'histoire plutôt que dans la démographie.
Pour les arabes palestiniens , le facteur démographique est au centre de leur revendication à l’héritage territorial et à la souveraineté nationale. Selon eux , leur assertion serait au-dela de tout débat : les arabes palestiniens argumentent qu’ils auraient des racines profondement ancrées depuis les temps anciens sur cette terre de Palestine , et que leur propre immigration sur cette terre n'a jamais été marquante . Défier cette assertion, c'est défier leur critère de souveraineté qu’ils se sont octroyés .
Preuves de l’immigration arabe
Plusieurs problèmes se rejoignent dans l’évaluation de l’immigration arabe en Palestine durant les années 1920, le principal étant que les mouvements de migration arabe étaient , principalement clandestins et, par conséquent non signalés et non enregistrés . , mais pourtant ils ne passèrent pas tout à fait inaperçus.L'analyse des données d'enregistrement ottomanes de 1905 du démographe U.O. Schmelz sur les populations de Jérusalem et Hébron kazas (districts ottoman), selon le lieu de naissance, a montré que des arabes palestiniens nés en dehors de leurs localités de résidence, représentaient environ la moitié du mouvement intra Palestinien dans les secteurs d'activité économique de bas niveau aux secteurs d’activité de plus haut niveau -et l'autre moitié représentait l’ immigration des arabes en Palestine même, 43 pour cent en provenance d'Asie, 39 pour cent en Afrique, et 20 pour cent en Turquie . Schmelz en a conjecture croissance démographique des villages arabes, supérieure à la moyenne autour de la ville de Jérusalem à majorité juive, s'est poursuivie jusqu'à la fin de la période mandataire. Cela devait être dû, comme partout ailleurs en Palestine dans des conditions semblables , à l’entrée des immigrants attirés par les possibilités économiques, et l'amélioration des services de santé dont les effets étaient bénéfiques sur la réduction de la mortalité : « tout comme cela se passait dans d'autres parties de la Palestine autour des villes avec un secteur important de population juive. »
Bien que Schmelz limita ses recherches sur le recensement palestinien de 1905 à celui de l'enregistrement officiel ottoman , il usa de ces enregistrements avec un seul commentaire critique mineur ou il reconnaissait que les modèles de « population stable ne rendaient pas compte des migrations externes, un statut qui n'etait évidemment pas traite pour toutes les sous populations » que Schmelz dénombrait .
Comme U.O. Schmelz, Roberto Bachi exprima certaines réserves au sujet de la quasi-inexistence de données et de discussions concernant la migration vers la Palestine et à l’intérieur de la Palestine même. Il écrivit :
Entre 1800 et 1914, la population musulmane a connu une croissance annuelle moyenne d’un ordre de grandeur d'environ 6-7 pour mille. Ce qui peut être comparable à l'estimation en gros de l'ordre de 4 pour mille pour les pays «les moins développés» du monde (en Asie, en Afrique et Amérique latine) entre 1800 et 1910. Il est possible que cette fraction de croissance de la population musulmane était attribuable à l’immigration.
Bien que Bachi ne recherche pas le lien entre l’immigration illégale en Palestine et le 6 (ou 7) à 4 pour mille du taux de croissance différentielle entre la Palestine et les autres pays moins avancés (PMA) - l'idée qu'au moins un tiers de l’accroissement de la population de Palestine puisse être attribuée à l’immigration , le propre taux de croissance différentiel dont se sert Bachi - n’est pas tout a fait excessif .
Le manque de preuves vérifiables n'a pas empêché Bachi d’exposer l’évidence au sujet de la migration interne au sein de la Palestine:
L’intense développement économique de la plaine côtière, du en grande partie à l’immigration des Juifs fut accompagné dans le même temps en 1922-1931 et en 1931-1944 d’une beaucoup plus forte augmentation des populations musulmane et chrétienne dans cette région-ci que celle enregistrée dans d'autres régions. Cela est probablement dû à deux raisons forte baisse de mortalité de la population non juive dans les zones juives voisines et la migration interne vers les zones les plus développées.
Dans une note écrite accompagnant ce rapport, Bachi écrit : «En l'absence de statistiques disponibles relatives à la migration interne, cette conclusion a été obtenue à partir de preuves indirectes .la note de Bachi est instructive. La "preuve indirecte" il évoqua sans doute sa compréhension acquise du rôle important que joua l'économie pour expliquer les mouvements démographiques. Tout en appréciant la valeur des enregistrements ottomans et les recensements du gouvernement mandataire britannique à fournir des estimations sur la démographie palestinienne, il les jugea encore approximatifs et incomplets.
La référence à l'immigration arabe en Palestine durant les années 1920 fut plus performante dans le recueil annuel des données statistiques sur la population du gouvernement mandataire britannique. Le Livre bleu de la Palestine, 1937, par exemple, fournit des statistiques démographiques selon des séries chronologiques dont les estimations annuelles sont basées sur des extrapolations à partir de son recensement de 1922. La note accompagnant le tableau de la population de Palestine se lit comme suit:
Il y a eu des immigrations illégales de Juifs et d’arabes dans la période écoulée depuis le recensement de 1931, mais il est clair que, étant donné qu’elles n’ont pu être enregistrées, aucune estimation de leur étendue n’est possible .
Le rapport britannique de la Société des Nations de 1935 rapportait que:
1557 personnes (dont 565 Juifs) rentrés clandestinement dans le pays, ont été découverts plus tard, puis condamnés à l'emprisonnement pour le délit et enfin expulses .
Le nombre de ceux qui "sont rentrés dans le pays clandestinement" sans être repèrés «, n’a jamais été ni mentionné ni estimé.
Le commentaire de l’historien Gad Gilbar sur la contribution de Ruth Kark à l’édition de son volume Palestine Ottomane, 1800-1914, aborde la question de l’immigration arabe en Palestine et à l’intérieur de la Palestine. Il rapporte ses pensées dans "The Rise and Decline of Coastal Communes de Palestine"à la thèse de Charles Issawi concernant le rôle des groupes minoritaires et les étrangers dans le développement des villes du Moyen-Orient. Expliquant pourquoi aucune des autres villes palestiniennes ne s’était développé aussi rapidement que Jaffa et Haïfa ne l’avaient fait durant les trois dernières décennies de la domination ottomane, Gilbar écrit:« Toutes deux attiraient les populations des zones rurales et urbaines et les immigrants venus de l'extérieur de la Palestine."
Chaque pièce du puzzle démographique en lui-même ne pouvait révéler aucune image identifiable. Mais étant donné la multiplicité de ces pièces, une image commença à apparaître. L'Institut royal aux affaires internationales ajouta une autre pièce. Dans son commentaire sur la croissance de la population palestinienne durant les décennies des années 1920 et 1930, il rapporta: <<Le nombre d'Arabes qui sont entrés Palestine illégalement de la Syrie et de la Transjordanie est inconnu. Mais sans aucun doute considérable. >> et CS Jarvis, gouverneur du Sinaï de 1923 à 36, ajouta encore:
Cette immigration illégale arrivait non seulement du Sinaï, mais aussi de Trans-Jordanie et de Syrie, et il était très difficile de faire cas de la misère des arabes si dans le même temps leurs compatriotes des états voisins ne pouvaient s’empêcher d’entretenir leur misère .
L'estimation du nombre réel
Le calcul des estimations de la migration en Palestine dans le présent article est basé sur une théorie simple d’imputation. La migration devient un révélateur résiduel pour les nombres non expliques d’un modèle de population, dont l’estimation se base sur des valeurs connues de la population initiale et des données connues de natalité et de mortalité pour cette population. De cette façon, la population devrait pouvoir, selon les stocks de données, être calculée pour n'importe quel ensemble des années suivantes.
La valeur du modèle dépend, bien sûr, de la fiabilité des estimations fournies par les stocks de données des populations initiales et des taux associés à l'accroissement naturel. C'est là que réside le problème avec l'estimation de l'immigration arabe en Palestine. Le modèle lui-même peut être simple et applicable, mais sa fiabilité, comme avec tous les modèles d'estimation, est subordonnée à la qualité des entrées de données d’informations. Cette qualité, dans le cas de la migration palestinienne est compromise par la négligence explicite des immigrants illégaux. Si les immigrants illégaux et les résidents illégaux échappèrent par la suite à l'agent recenseur, comment le recensement pouvait-il en tenir compte ? Il ne le pouvait pas et ne le fit pas.
Il n'est donc pas surprenant que les données du recensement britannique ont présenté un accroissement de la population arabe palestinienne pour 1922-31 qui s’avérait être généré par l'accroissement naturel et les migrations légales seuls . En appliquant un taux de croissance de 2,5 p. an à un stock de population de 589.177 pour 1922 cela génère une estimation de la population pour 1931 de 735.799 soit 97,6 pour cent des 753.822 enregistrés dans le recensement de 1931. Est-ce que le modèle d'imputation à cette époque «prouve» que l'immigration clandestine en Palestine était sans conséquence au cours de la période 1922-31? Pas du tout. Une note écrite accompagnant les relevés de recensement de la population reconnaît la présence au temps en Palestine de l'immigration clandestine arabe. Mais parce que cela n’a pas pu être enregistre, aucune estimation du nombre n’a été incluse dans les chiffres du recensement. Ignorer les migrants clandestins ne signifie en rien qu'ils n'existaient pas.
Mise à part l’éclairage sur l'immigration clandestine en Palestine, le modèle d'imputation génère aussi d’importantes migrations des Palestiniens arabes à l’intérieur de la Palestine elle-même et confirme ce à laquelle de nombreux démographes, historiens, administrateurs d’état , et économistes ont fait allusion : la migration des Palestiniens arabes de villages, villes et cités d’opportunités économiques faibles vers des villages, des villes et des cités d'opportunités économiques plus élevés.
Quels cites, villes ou villages offrirent le plus d’opportunité économique? En analysant les données démographiques de1922 et1931 de chaque sous district et en détachant de la Palestine ces sous districts qui allèrent devenir finalement Israël en 1948, (ce furent en fait ces sous districts qui avaient d’ importantes populations juives accompagnant le capital juif et la technologie moderne)-on s’aperçoit que ce sont ceux qui ne furent pas désignés comme faisant partie d’Israël en 1948, qui non seulement révélèrent la direction de la migration arabe palestinienne en Palestine, mais aussi son ampleur.
Les populations arabes palestiniennes dans les sous districts qui allaient devenir Israël sont passées de 321.866 en 1922 à 463.288 en 1931 ou plus précisément , un accroissement de 141422. En appliquant un taux de 2,5 par an de croissance démographique naturelle à la population arabe palestinienne de 1922, cela génère un ordre de grandeur de la population qui s’annoncerait pour 1931 de 398.498 soit 64.790 de moins que la population réelle enregistrée dans le recensement britannique. Par imputation, cette augmentation de population portée manquante , aurait été due soit l'immigration clandestine non prise en compte dans le recensement britannique et / ou aux déplacements des palestiniens arabes enregistrés se déplaçant depuis l'extérieur vers ces sous districts identifiés comme juifs . Cette migration arabe de 1922-1931 en direction des sous districts juifs représentaient 11,8 pour cent du total de la population arabe de 1931 résidant dans ces sous districts et pour autant les 36,8 pour cent de sa croissance entre1922-31.
Le fait que plus de 10 pour cent de la population arabe palestinienne de 1931 vivant dans les sous districts qui allaient devenir Israël, avaient en fait immigré vers ces sous districts entre 1922-31 ans, est une donnée d’importance considérable. Cela est manifestement la preuve fragmentaire de la migration clandestine vers la Palestine et à l’intérieur de la Palestine même ; cela soutient l'idée du lien entre les disparités économiques et les poussées migratoires - lien universellement accepté , et cela sape la thèse de la "rigidité spatiale" attribuée par certains spécialistes à la population arabe palestinienne de la fin du XIXe et début du XXe siècle, et cela fournit la preuve solide et indirecte que l'immigration clandestine arabe vers la Palestine, tout comme celle à l’intérieur même de la Palestine, était bien d’importance .
Nier l'évidence
Aussi concluants que les arguments et les preuves à l'appui de l’importante immigration clandestine ont pu l’être pour certains chercheurs, ils l’ont été nettement moins convaincants pour d’autres. Parmi les publications contemporaines, la plus souvent citée est la démographie palestinienne de Justin McCarthy en 1990 : La population de la Palestine. De Mc Carthy de 1990 a 43 pages d’analyses descriptives -complétées par 188 pages de tableaux démographiques copiés directement de l'Empire ottoman, et de documents de source européenne et juive, soit un peu plus d'une page et demie est consacrée à l'immigration arabe vers la Palestine et à l’intérieur de la Palestine même pendant la période ottomane, et l’envoi similaire d’une page et demie est consacrée à l'immigration arabe au cours de la période mandataire suivante . Selon McCarthy, ces quelques pages offrent suffisamment d'analyse critique pour fermer le dossier sur la «thèse de l'immigration infâme».
Examinons d'abord l’analyse de McCarthy qui traite de l'immigration arabe au cours de la période ottomane. Qu'il ne trouve pas l'immigration clandestine importante n'est pas surprenant puisque McCarthy utilise des listes d'enregistrement officiels ottomans qui, par leur méthode de classifications, ne tiennent pas compte de l'immigration clandestine jamais alors publiée. C'est-à-dire que, si vous cherchez une aiguille dans une botte de foin alors qu’elle n'y a pas été mise, la forte probabilité est que vous ne le trouverez pas. Il est étrange que cette idée ne soit pas venue à l’esprit de McCarthy. En préférant se focaliser sur les listes d’enregistrement officiel , cela lui permettra d'écrire:
A partir de l'analyse des taux d'accroissement de la population musulmane des trois sandjaks palestiniens , on peut dire avec certitude que l'immigration musulmane, après 1870, était faible .
En réfléchissant ailleurs sur la possibilité que l'immigration puisse avoir eu lieu sur une période de temps plus longue , McCarthy écrivit: « Un tel postulat sur l’immigration ... atteint les limites de la crédulité."
La façon dont McCarthy a traité du lien entre les disparités économiques et les poussées de migration semble être encore plus fourbe. Il écrivit : «La question du développement économique de la Palestine relative à l'époque ottomane n'est pas une question qui nous intéresse ici." Elle n'est pas considérée comme nulle part ailleurs dans son livre. C’est pour ainsi dire que McCarthy ne conteste pas le lien pour autant qu’il l’ignore son rapport avec la situation palestinienne.
Son rejet de l'immigration arabe en Palestine au cours de la période du mandat se fonde sur un ensemble d'hypothèses relatives à l'immigration clandestine qui sont à la fois restrictives et sans fondement. Il soutient que même si les immigrants clandestins n’ont pas été signalés à l'entrée, leur décès en Palestine ont été enregistrés. De même, que leurs enfants qui seraient nés en Palestine, soutint-il.
A partir d’estimations basées sur de tels enregistrements, il arrive à cette conclusion que : l'immigration a été minime. Mais il ne fournit aucune preuve pour montrer que ces supposés enregistrements de naissances et de décès ont été effectivement réalisés. Si McCarthy a considéré le fait que la détection de l'immigration clandestine au cours de la période du mandat a donné lieu à l'emprisonnement et aux expulsions et que les immigrants, conscients de cela, avaient peut-être évité un enregistrement formel des décès et des naissances, il aurait dû réviser son évaluation de l'immigration clandestine.
Peut-être que l'accusation la plus grave portée contre l'analyse de McCarthy sur l'immigration arabe est qu’il se soit servi des estimations de Roberto Bachi. Les chiffres de McCarthy sont basés, en partie, sur un rapport de Bachi, portant a 900 immigrés clandestins arabes par an durant la période de 1931-45. Mais McCarthy dénature ce que l’estimation de Bachi était destinée à démontrer. Bachi reconnaît prudemment que son estimation sur l’immigration clandestine arabe chiffrée a 900 arabes clandestins par an, comme étant ceux uniquement découverts par les autorités mandataires. L'immigration clandestine arabe passée inaperçue et non déclarée n'était pas incluse.
Il écrivit ainsi : Une analyse détaillée présentée dans l’appendice 6.5B sur la base de l'enregistrement d'une partie du mouvement illégal d’immigrants , découverts par la police palestinienne, montre que les mouvements illégaux (comme indiqué dans les tableaux 9.4 à 9.7), ne représentent qu'une petite fraction de l'immigration musulmane totale.
Bachi souligne ce point en écrivant : <<Il est difficilement crédible que les mouvements illégaux qui ont été effectivement découverts aient inclus toutes les entrées illégales qui ont eu effectivement lieu , ni même la majorité d'entre eux.>> En conséquence, Bachi ne peut que conclure que << dans l'état actuel des connaissances, nous avons été incapables de deviner à même la grandeur de l'immigration totale. >>
Un tel commentaire à titre d’annotation ne figure pas dans l'analyse de McCarthy ou dans ses conclusions. Utilisant de façon inappropriée les estimations de Bachi, dérivent d’estimations basées uniquement sur les listes d'immatriculation, et en ignorant complètement les liens entre les disparités économiques régionales et les pulsions migratoires, McCarthy sur de lui conclut, la grande majorité des résidents palestiniens en 1947 étaient les fils et filles qui vivaient en Palestine avant que l'immigration juive moderne n’ait commencé. Il n'y a pas raison à croire qu'ils n'étaient pas les fils et les filles des arabes qui vivaient en Palestine depuis des siècles.
Tout porte à croire
C'est là que réside la guerre idéologique concernant les revendications à l'héritage territoriale et la souveraineté nationale. Contrairement aux conclusions ou souhaits de McCarthy, il y a tout lieu de croire que l'immigration la plus marquante des arabes en Palestine et au sein même de la Palestine se produisit au cours des périodes ottomane et sous le Mandat britannique. Parmi les arguments de base les plus révélateurs d'une telle immigration est le lien universellement reconnu et démontre entre les disparités économiques régionales et les poussées migratoires.
L'ampleur exacte de l'immigration arabe vers la Palestine et au sein même de la Palestine est, comme Bachi l’a noté, inconnue. Le manque d'exhaustivité dans les listes d'inscription ottomans et des recensements britanniques , et l'immigration clandestine indénombrable, non déclarée et non détectée durant les deux périodes tourne toute estimation audacieuse en analyse créatrice. Dans la plupart des cas, ceux qui s'aventurent dans le domaine de la démographie palestinienne ou autres analyses démographiques fondées sur des données très grossières-reconnaissent ses limites et la timidité des conclusions qui peuvent en être tirées.
Par Fred M. Gottheil est professeur au Département de sciences économiques, Université de l'Illinois.
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La revendication palestinienne qui présente les palestiniens comme le peuple autochtone de la Terre d'Israël ne repose sur aucun fondement historique.
La revendication juive en Palestine repose elle sur l'histoire : la Bible, fondatrice du lien avec la Terre d'Israël, la présence continue en dépit des occupations successives, la légitimité d'un pays refuge, la lutte contre les persécutions sous la domination islamique.
La revendication arabo-musulmane, de son côté, s'appuie – en direction des populations musulmanes – sur la religion (la terre d'islam incessible depuis la conquête) et le nationalisme (l'identité arabe commune) et – en direction de l'audience occidentale – sur la démographie historique et les « droits de l'homme » revisités.
Cette théorie politique est illustrée par exemple Justin McCarthy qui écrit:
« »
L'immigration récente arabe: un tabou?
De façon générique, les principales motivations à l'immigration arabe en Palestine peuvent être religieuses ou culturelle mais elles sont surtout économiques.
La croissance économique consécutive à l'immigration juive, l'arrivée de capitaux, l'industrialisation sous l'impulsion juive et l'introduction de techniques modernes (notamment dans l'agriculture) ont modifié radicalement les conditions de vie dans la région, marquée depuis la réforme foncière ottomane par une paupérisation accrue de la paysannerie et l'abandon de régions telle que la vallée du Yezreel.
La productivité agricole arabe dans les années 1930 avant l'insurrection est deux fois plus élevée en Palestine que dans les pays voisins (étude de Fred Gottheil) et le revenu moyen supérieur entre 60 et 90% à celui des paysans égyptiens, syriens ou irakiens.
De la même façon, les indicateurs de développement structurel (comme le capital, les exportations, la consommation d'électricité...) se fait sous l'impulsion unique de l'immigration juive.
Les études du démographe U.O. Schlmelz sur les registres civils de 1905 à Jérusalem et Hébron indiquant notamment le lieu de naissance ont démontré clairement l'importance de l'immigration dans l'accroissement de la population.
Ces mouvements migratoires concernant pour moitié des migrations internes, tandis que l'autre moitié provenait d'autres pays: 43% d'Asie, 39% d'Afrique (Egypte, Afrique du Nord surtout), 20% de Turquie.
Schmelz en conclut que « »
Dans le contexte des années 1970, Robert Bachi précise qu'entre 1800 et 1914, « »
Ce fait est contesté par une école politisée de démographes dont fait partie Justin McCarthy.
En 1935, un rapport britannique à la Société des Nations ( » Soit une proportion deux fois plus importantes d'arrivée de migrants Arabes.
L'exemple de l'arrivée d'une immigration en provenance du Hauran syrien est évoqué ici.
Le gouverneur du Sinaï écrit ainsi en 1937:
« »
Gouverneur du Sinaï, C.S. Jarvis, "Palestine," United Empire (London, 1937) ou encore pour les arabes de Syrie, l’arrière-grand-père du chef d’état syrien actuel, écrivaient en juin 1936 au Président du conseil français.
Qu’écrivait l’arrière grand père de Bashar Al Assad ?
« Ces braves Juifs ont apporté la civilisation et la paix aux arabes musulmans, et ils ont dispensé l’or et la prospérité sur la Palestine sans dommage à quiconque et sans rien prendre par la force. Malgré cela, les musulmans ont déclaré la guerre sainte contre eux et n’ont pas hésité à massacrer leurs enfants et leurs femmes (...) Ainsi un destin terrible attend les Juifs et les autres minorités dans le cas ou les mandats seront annulés, et ou la Syrie musulmane sera réunie avec la Palestine musulmane. »
La difficulté à chiffrer la part de l'immigration provient du fait qu'on ne dispose pas de chiffres viables sur lesquels estimer l'augmentation. La qualité est en effet compromise par la part des immigrants illégaux qui échappent à tout recensement.
Roberto Bachi souligne justement le manque dans les statistiques de la part illégale et non vérifiable: « Une analyse détaillée montre que les mouvements légaux constituent une petite fraction du totale de la population musulmane. » La question est aujourd'hui identique avec la quantification démographique de la présence des « clandestins » en Europe dont les experts soulignent qu'elle est largement sous-estimée par rapport aux chiffres officiels.
En se basant sur les recensements britanniques de 1922 et 1931 et en séparant les districts du futur Etat juif (et qui avaient une population juive majoritaire) des autres districts, la population arabe passe de 321 866 en 1922 à 463 288 en 1931 soit un accroissement de 141 422 habitants.
En appliquant un accroissement fort de 2,5% par an (à supposer qu'il soit réel et stable) à la population arabe de 1922, on arrive à 393 498, soit environ 70 000 habitants en moins, ce qui représente 49% de l'augmentation de la population arabe, et environ 15% de la population arabe totale de ces districts.
Pareil accroissement atteste du lien entre condition économique et mouvement migratoire et prouve la présence d'une immigration arabe non enregistrée officiellement.
Les fondements xénophobes de la vision d'une Palestine uniquement arabe.
Selon la version politiquement correct, la Arabes de Palestine seraient les descendants des premiers habitants, les Cananéens (bien qu'ils reprennent le nom d'un autre peuple venant de Grèce, les Philistins) et la présence juive attestée par l'archéologie notamment n'y jouerait évidemment aucun rôle.
Par analogie, appliquons ce même postulat à la démographie française: la parfaite identité entre Gaulois et Français contemporains est, unanimement, ridicule, mais aussi foncièrement raciste puisqu'il vise à séparer et exclure artificiellement l'autre, l'allochtone.
On connaît également les effets du pangermanisme dont la doctrine se fondait sur un postulat similaire: la continuité entre Germains antiques et Allemands modernes, le Lebensraum, la supériorité culturelle,...
Comme chacun le comprend, l'autochtonie palestinienne est un mythe xénophobe destiné à exclure toute altérité. D'abord les Juifs: c'est pour cela que la doxa antisioniste voit dans Israël une extension ashkénaze de l'Europe et omet sciemment toute l'histoire du sionisme séfarade.
Le christianisme oriental subit à son tour les assauts de cette théorie: l'Autorité Palestinienne n'hésite pas à réécrire l'histoire dans laquelle Jésus devient musulman...
Pour sortir de la logique de guerre idéologique dans laquelle l'antisionisme cherche à enfermer le débats, il convient de revenir vers l'analyse historique.
La conclusion est toute autre, comme le souligne le démographe Roberto Bachi qui indique que l'état des sources ne permet en aucun cas de conclure de façon catégorique : la Palestine est historiquement une terre de brassage dont l'histoire et la démographie ne suivent aucune ligne continue et qui prouve que l'identité palestinienne n'a aucune source démographique.
La ligne de front idéologique passe par la guerre des chiffres: la composition prétendue de la population selon l'origine et la religion, l'immigration et l'accroissement naturel.
L'insularité de la Palestine arabe est absurde.
Pourtant, elle constitue bien la première et principale revendication contre toute présence juive. La Palestine ne forme aucune unité géographique imperméable aux mouvements migratoires. Trois éléments à prendre en compte:
Ce n'est qu'avec l'arrivée des Britanniques et des Français que des frontières sont fixées entre Liban, Syrie, Jordanie et Palestine. Avant 1920, il ne s'agit que de districts et provinces ottomanes
Ces frontières sont en réalité des zones d'influence et d'administration entre les deux puissances européennes : concrètement, on peut passer presque sans difficulté d'un pays à l'autre: le Mufti al Husseini, activement recherché par les Britanniques pour sa responsabilité dans de multiples assassinats, franchira ainsi les « frontières » de la Palestine et du Liban vers Beyrouth en 1937. La Palestine appartient à un ensemble géographique, la Syrie, le Levant qui ne connaît aucune séparation.
Les seules mesures restrictives prises par les Ottomans (fin 19e siècle) et les Britanniques étaient d'ailleurs appliquées uniquement aux Juifs: ainsi, en 1920, les Britanniques ont instauré des quotas d'immigration juive, et ont demandé aux Français de bloquer l'entrée de Juifs par la Syrie et le Liban tout en autorisant sans aucune restriction l'entrée libre des Arabes en Palestine mandataire.
Les quatre vagues de l'immigration des Arabes en Terre d'Israël
Les Arabes ont conquis la Terre d'Israël vers 632-640 A.D, alors sous l'emprise byzantine. Ils ont occupé le pays de 640 à 1099, année de la conquête du pays par les Croisés.
Tout au long de ces années, le pays se transforma en un champ de bataille pour les familles arabes; il dut subir les invasions des tribus bédouines qui pillèrent et massacrèrent la population, les byzantins aussi et autres envahisseurs qui voulaient occuper le pays. Les guerres détruisirent l’économie et le pays se vit déserté par une partie de sa population d'origine, chrétienne, juive et samaritaine.
Or les arabes, bien qu'immigrés dans ce pays, ne formèrent jamais la majorité de la population, comme l'a prouvé l'Etude Archéologique entreprise par M.Aviam. La situation économique et sécuritaire ne favorisait nullement l'immigration.
La première vague date du 7ème siècle, suite à l'occupation du pays par les arabes. La plupart des experts s'accordent pour dire que la composition de la population ne varia guère après la conquête byzantine. La majorité de la population se composait alors de Grecs Orthodoxes, de Chrétiens et de minorités: les Juifs et les Samaritains.
Quelques tribus de bédouins nomades vivaient dans le sud. Les Arabes s'installèrent dans des villes le long du littoral et dans maintes autres, telles Jérusalem et Tibériade. Les soldats qui conquirent le pays venaient des tribus de bédouins qui s’installèrent le long des frontières.
La deuxième vague débuta au milieu du 9ème siècle et se poursuivit jusqu'en 1099. Pendant toutes ces années, les tribus de bédouins venues des déserts d'Arabie, de Transjordanie, de Syrie, du Sinaï et d'Egypte envahirent le pays et pillèrent ses habitants.
Certains s'installèrent au nord de la Samarie ou dans d'autres lieux, après en avoir expulsé les paysans. Il n'existe pas d'archives; il est donc difficile d'évaluer le nombre d'Arabes venus s'installer dans le pays pendant cette période. Toutefois, selon des données latines et archéologiques reprises par le professeur Roni Allenblum dans son étude du Royaume des Croisés, nous sommes à même de savoir que la population s'était installée dans le pays, regroupant religion et ethnie mais avec de petites enclaves aussi : le Nord de la Samarie devint arabe; le sud, Jérusalem et ses alentours se retrouva avec une majorité chrétienne, de même que la Galilée occidentale. La Galilée orientale était juive avec quelques enclaves chrétiennes et arabes. Quant aux villes le long du littoral, elles accueillirent une population mixte.
En 1099, lors de la conquête par les Croisés, les massacres contre les populations arabes conduisirent de nombreux survivants à prendre la fuite.
La 3ème vague débuta après l'occupation du pays par les Turcs (1516) pendant les 16ème et 17ème siècles. Arabes et Musulmans originaires de plusieurs pays vinrent s'installer dans le pays. Selon un recensement turc datant du 13ème siècle, il y avait alors plus de 300.000 habitants dans le pays, avec une majorité de musulmans. Mais la situation économique et le manque de sécurité humaine encouragèrent les départs, musulmans inclus.
Pendant le 18ème et la première moitié du 19ème siècle, le chiffre de la population alla s'amenuisant. Les touristes, les écrivains, les diplomates en poste à Jérusalem, venant d'Europe et des États-Unis trouvèrent et décrivent un pays abandonné par ses habitants et une terre en friche.
À partir de 1870: la 4ème vague
La dernière vague, la plus importante, débuta au milieu du 19ème siècle et se prolongea jusqu'à l'établissement de l'Etat d'Israël, en 1948. Arabes et Musulmans venus des pays islamiques entrèrent illégalement dans le pays pendant la domination turque d'abord, et britannique ensuite. Ils passèrent les frontières au nord, à l'est et au sud, à la recherche des emplois crées par le Mouvement Sioniste, les investisseurs juifs et le Mandat Britannique (1918-1948).
D'origine algérienne (venus de Syrie vers Safed), du Caucase (les Tcherkesses, fondant par exemple le village de Saruna avant de l'abandonner), de Jordanie comme les Bédouins fondant par exemple en 1920 le village de Taybe, Bosniaque vers Acre, d'origine turque (liés à la domination ottomane) ou Egyptienne, mais aussi arménienne ou grecque, l'immigration en Palestine s'accroît nettement avec l'essor juif: des régions entières qui étaient infestées par la malaria sont rendus fertile par le travail des pionniers: vallée de Yezreel, plaine côtière, vallée de Huleh: c'est là qu'on trouvera les plus grande concentration de population.
Les régions habitées par les pionniers juifs ont offert des chances d'emploi, c’est- à-dire dans les régions habitées par les juifs; c'est ainsi que, de 1922 à 1944, la population arabe installée entre Tel-Aviv et Haifa passa de 10 000 à 30 000 habitants; la population arabe et musulmane du long du littoral, de Jaffa à la frontière égyptienne, augmenta de plus 200% entre 1922 et 1944.
De 1870 à 1948, on assista à un accroissement de la population arabe et musulmane de 270%, alors qu'en Egypte, le pays arabe avec le taux de naissances le plus élevé, l'accroissement de la population n'était que de 105%. Le recensement britannique en Palestine (nom conféré au pays par le Mandat Britannique) de 1931 révéla que plus de 50 langues étaient parlées au sein de la population arabe et musulmane. Vus le taux de mortalité infantile, l’espérance de vie moindre, et le manque de services médicaux dans le pays, il était impossible d'atteindre un taux de naissance de 270%.
En résumé , la population arabe et musulmane qui comptait 250 000 âmes aux environs des 1880, dont un quart arrivés après 1831 d'Egypte, atteignit les 1 250 000 en 1948 avec un grand pourcentage de travailleurs immigrés.
Un rapport britannique de 1920 relevait à ce titre que « »
Le cas de la plaine du Sharon: L’immigration des Ouvriers Egyptiens en Israël pendant le Mandat Britannique
Le Professeur Moshe Bayer de la faculté de géographie de l'université de Tel-Aviv, géographe de renommée mondiale, basa ses études, « » (Revue Économique, 1975) sur une enquête menée par le Gouvernement Mandataire dans les villages arabes, à laquelle il avait participé et qui comprenait des interviews des Mukhtars (chefs) de villages pendant la période mandataire.
Comme la plupart des villages arabes du long de la côte méridionale avaient été détruits pendant la Guerre d'Indépendance, une deuxième enquête fut menée entre 1968 et 1978 dans les villages qui n'avaient pas été détruits lors de la guerre. L'étude se porta sur les mouvements migratoires des ouvriers et des fermiers démunis, venus d'Egypte, de Syrie, du Liban et de Transjordanie vers la Terre d’Israël sous le Mandat Britannique.
Un des thèmes de sa recherche portait sur l'immigration des ouvriers égyptiens pendant la période mandataire et leur implantation principalement le long des plaines côtières méridionales. Bien que des immigrants venus d'autres pays se soient aussi installés le long des plaines côtières, cet article se concentre sur ceux en provenance de l'Egypte.
Selon l'étude de Braver, une vague d'immigration de l'Egypte vers Israël arriva avec l'armée britannique, lors de sa conquête du pays, après sa victoire sur les Turcs en 1917-18. Elle se poursuivit jusqu'à la moitié des années 1940 (c'est-à-dire jusqu'à la fin de la Deuxième Guerre mondiale).
Les ouvriers égyptiens, qui étaient au service de l'armée britannique, suivirent celle-ci jusqu'en Israël. L'immigration égyptienne fut aussi grandement influencée par la croissance de l'industrie juive des agrumes qui avait décuplé pendant les années 1920 et 1930 et nécessitait donc une plus grande main d’œuvre. Les camps militaires britanniques érigés dans la région, les travaux de construction juifs et les travaux publics entrepris par le Gouvernement Mandataire et l'Agence Juive nécessitaient aussi des ouvriers. Les ouvriers égyptiens saisirent ces grandes opportunités d'emploi et vinrent s'établir sur la Terre d'Israël, le long des plaines côtières méridionales.
L'accroissement démographique dans les villages des plaines méridionales et côtières ne peut s'expliquer par la seule croissance naturelle, surtout si on tient compte des taux de mortalité infantile, de l'espérance de vie, et du niveau des services médicaux dans les villages arabes. Les immigrants égyptiens contribuèrent de façon signifiante à cet accroissement.
Le Professeur Bauer conclua que 1/3 au moins de l'accroissement démographique dans ces villages est dû aux émigrants venus d'Egypte.
De 1922 à 1944, la population de Bet-Dajan augmenta de 127%, celle de Yazour de 214%, celle de Salame de 476%, celle de Yavné de 203%, de Kubeiba ( prés de Réhovot) de 211% et à Fajjah, l'accroissement atteignit les 630% alors que Sawalme atteignit un record avec un accroissement de 1040%. Des chiffres semblables ont été enregistrés dans les autres villages arabes des plaines centrales et méridionales.
Le gouvernement mandataire mena une autre enquête dans plusieurs villages, en 1941, à laquelle le Prof. Bauer participa. Les enquêteurs interrogèrent les Moukhtars (chefs) qui confirmèrent que les villageois qui ne possédaient pas de terre dans le village, étaient des immigrants égyptiens venus s’installer dans les villages.
L'ancien Moukhtar de Yabne, enfui de Gaza en 1948, dans une interview à Gaza, après qu'Israël ait conquis Gaza en 1976, attesta que « »
Les ouvriers égyptiens, qui, comme nous l'avons déjà mentionné, ne possédaient aucune terre, avaient l'habitude d'habiter à l'écart, dans leurs propres blocs de logements et établirent ainsi des quartiers d'immigrants dans ces villages.
Après la fondation et l'essor de Rishon leTsion, le village déserté de Sarefand el Kharib aux débuts des années 1880 est rapidement peuplé de bédouins et d'Egyptiens travaillant au village juif. Grasovsky notait qu'il y avait dix fois plus d'Arabes autour du village qu'il n'y avait de Juifs à Rishon leTsion. Sarefand Amar, Agar, Yadzur, Beit Dagon sont des villages créés à la suite des fondations de villages juifs.
En 1897, à Petah Tiqvah on comptait 2 600 habitants Juifs, 600 résidents Arabes et plus de 1100 migrants, travailleurs temporaires Arabes venus d'Egypte pour l'essentiel.
L'augmentation exponentielle de la population Arabe provient essentiellement de l'immigration égyptienne
Le Prof. Bauer, en comparant les statistiques sur la croissance démographique naturelle dans les villages entièrement arabes de la région de Jénine, réfuta l'affirmation selon laquelle la poussée démographique dans les villages le long des plaines côtières était due à une croissance naturelle.
Entre 1922 et 1924, la croissance démographique variait de 50% à 80% ; les mouvements de la population étaient des moindres et le nombre des partants était comparable à celui des arrivants immigrés. Ce qui amena à la conclusion suivante: l'accroissement démographique dans la région de Jénine était le résultat d'un accroissement naturel avec un taux de 70% comparé à celui allant de 119% à 1040% le long des plaines côtières.
Les résultats furent aussi comparés à ceux de la région de Naplouse et de Ramallah et aussi à ceux de la Syrie et du Liban. Les taux étaient identiques à ceux de Jénine et de ses alentours.
Le mouvement migratoire interne des Arabes concerne surtout Jérusalem, Jaffa, Haïfa
L'étude envisagea aussi la possibilité que la croissance des villages des plaines côtières ait été due à une immigration interne des arabes des villages de la Galilée et de la Samarie qui seraient venus et se seraient installés dans les plaines côtières, à la recherche d'un emploi meilleur.
Or il a été établi que les habitants de la Samarie sont partis soit pour l'étranger, soit pour les villes de Jérusalem, de Haïfa, et de Jaffa; mais très peu ont déménagé vers les villages des plaines méridionales.
Une immigration antérieure à partir de l'Egypte vers la Terre d'Israël a fait l'objet d'une étude du Professeur Moshe Sharon, de l'Université Hébraïque de Jérusalem, spécialiste de l'histoire des Bédouins (il a publié entre autres " »
Selon ces études, la tribu des Naddis d'Egypte immigra en 1914 dans la région de Gaza, et cette immigration contribua à la composition de la population des villes et villages, le long des plaines côtières pendant la période ottomane. Akkal et les hommes de sa tribu servirent le gouvernement ottoman mais le combattirent aussi, et prirent le contrôle de la Galilée pour un temps.
De 1832 à 1840, la Terre d'Israël fut gouvernée par Muhammad Ali, le vice-roi d'Egypte et par son fils, Ibrahim Pacha. Durant toutes ces années, les immigrants venus d'Egypte, des paysans en majorité, colonisèrent dans différents endroits: Beisan, Naplouse, Irbid (en Transjordanie), Acre, Gaza, Jaffa qui comptait en 1844 d'après les estimations 8 000 Egyptiens sur un total de 13 000 habitants.
En conclusion, en s'appuyant sur ces faits, il semble raisonnable et logique d'affirmer que la majorité de la population arabe du long des plaines côtières d'Israël est originaire d'Egypte. Les réfugiés Palestiniens de la bande de Gaza sont bien ces mêmes Egyptiens, leurs enfants et leurs petits-enfants.
En remontant, ne serait-ce que 5 générations en arrière le monde serait stupéfait de découvrir la réalité au sujet des arabes vivant dans cette région.
Les familles de bédouins qui s'étaient fait une spécialité durant le mandat britannique de passeurs de main-d’œuvre d'Irak, d'Egypte ou de Syrie auraient tellement de choses à raconter. D'ailleurs les registres des britanniques sont là pour le prouver, le grand-père même de l'actuel président syrien Al-Assad ayant du faire face à une famine terrifiante avait laisser partir des dizaine de milliers de personnes.
Puisque les réfugiés Palestiniens ("Palestiniens", c'est ainsi que se définissent les arabes, mais depuis les années 1960 seulement) étaient originaires du territoire de l'Etat juif, il serait logique d'affirmer et de rappeler que nombre de ces soi-disant Palestiniens sont de fait des arabes et des musulmans venus des pays arabes et musulmans.
La revendication palestinienne qui présente les palestiniens comme le peuple autochtone de la Terre d'Israël ne repose sur aucun fondement historique.