La preuve irréfutable : l’immigration arabe en Palestine 1922-1931
La démographie palestinienne à la fin du XIXe et début du XXe siècle n'a jamais été une simple question de chiffres. Elle a toujours été une arme de front sciemment utilisée dans la lutte arabe contre un autre peuple vivant en Palestine, le peuple juif , dans le but de défendre ses revendications à l’héritage de la terre et ses droits territoriaux . Le facteur d’immigration ou d'immigration zero, est primordiale. Si un pourcentage significatif d’une population est composée de nouveaux arrivants , les revendications d’appartenance historique se trouvent ainsi compromises. Cela explique pourquoi les arabes palestiniens et autres utilisent le terme de «voleurs» pour décrire la population juive de Palestine. Il n’est aucunement contesté que l’immigration juive a fait croitre la population juive de Palestine à la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Mais les revendications juives à l'héritage territoriale et la souveraineté nationale trouvent leur place ailleurs, dans l'histoire plutôt que dans la démographie.
Pour les arabes palestiniens , le facteur démographique est au centre de leur revendication à l’héritage territorial et à la souveraineté nationale. Selon eux , leur assertion serait au-dela de tout débat : les arabes palestiniens argumentent qu’ils auraient des racines profondement ancrées depuis les temps anciens sur cette terre de Palestine , et que leur propre immigration sur cette terre n'a jamais été marquante . Défier cette assertion, c'est défier leur critère de souveraineté qu’ils se sont octroyés .
Preuves de l’immigration arabe
Plusieurs problèmes se rejoignent dans l’évaluation de l’immigration arabe en Palestine durant les années 1920, le principal étant que les mouvements de migration arabe étaient , principalement clandestins et, par conséquent non signalés et non enregistrés . , mais pourtant ils ne passèrent pas tout à fait inaperçus.L'analyse des données d'enregistrement ottomanes de 1905 du démographe U.O. Schmelz sur les populations de Jérusalem et Hébron kazas (districts ottoman), selon le lieu de naissance, a montré que des arabes palestiniens nés en dehors de leurs localités de résidence, représentaient environ la moitié du mouvement intra Palestinien dans les secteurs d'activité économique de bas niveau aux secteurs d’activité de plus haut niveau -et l'autre moitié représentait l’ immigration des arabes en Palestine même, 43 pour cent en provenance d'Asie, 39 pour cent en Afrique, et 20 pour cent en Turquie . Schmelz en a conjecture croissance démographique des villages arabes, supérieure à la moyenne autour de la ville de Jérusalem à majorité juive, s'est poursuivie jusqu'à la fin de la période mandataire. Cela devait être dû, comme partout ailleurs en Palestine dans des conditions semblables , à l’entrée des immigrants attirés par les possibilités économiques, et l'amélioration des services de santé dont les effets étaient bénéfiques sur la réduction de la mortalité : « tout comme cela se passait dans d'autres parties de la Palestine autour des villes avec un secteur important de population juive. »
Bien que Schmelz limita ses recherches sur le recensement palestinien de 1905 à celui de l'enregistrement officiel ottoman , il usa de ces enregistrements avec un seul commentaire critique mineur ou il reconnaissait que les modèles de « population stable ne rendaient pas compte des migrations externes, un statut qui n'etait évidemment pas traite pour toutes les sous populations » que Schmelz dénombrait .
Comme U.O. Schmelz, Roberto Bachi exprima certaines réserves au sujet de la quasi-inexistence de données et de discussions concernant la migration vers la Palestine et à l’intérieur de la Palestine même. Il écrivit :
Entre 1800 et 1914, la population musulmane a connu une croissance annuelle moyenne d’un ordre de grandeur d'environ 6-7 pour mille. Ce qui peut être comparable à l'estimation en gros de l'ordre de 4 pour mille pour les pays «les moins développés» du monde (en Asie, en Afrique et Amérique latine) entre 1800 et 1910. Il est possible que cette fraction de croissance de la population musulmane était attribuable à l’immigration.
Bien que Bachi ne recherche pas le lien entre l’immigration illégale en Palestine et le 6 (ou 7) à 4 pour mille du taux de croissance différentielle entre la Palestine et les autres pays moins avancés (PMA) - l'idée qu'au moins un tiers de l’accroissement de la population de Palestine puisse être attribuée à l’immigration , le propre taux de croissance différentiel dont se sert Bachi - n’est pas tout a fait excessif .
Le manque de preuves vérifiables n'a pas empêché Bachi d’exposer l’évidence au sujet de la migration interne au sein de la Palestine:
L’intense développement économique de la plaine côtière, du en grande partie à l’immigration des Juifs fut accompagné dans le même temps en 1922-1931 et en 1931-1944 d’une beaucoup plus forte augmentation des populations musulmane et chrétienne dans cette région-ci que celle enregistrée dans d'autres régions. Cela est probablement dû à deux raisons forte baisse de mortalité de la population non juive dans les zones juives voisines et la migration interne vers les zones les plus développées.
Dans une note écrite accompagnant ce rapport, Bachi écrit : «En l'absence de statistiques disponibles relatives à la migration interne, cette conclusion a été obtenue à partir de preuves indirectes .la note de Bachi est instructive. La "preuve indirecte" il évoqua sans doute sa compréhension acquise du rôle important que joua l'économie pour expliquer les mouvements démographiques. Tout en appréciant la valeur des enregistrements ottomans et les recensements du gouvernement mandataire britannique à fournir des estimations sur la démographie palestinienne, il les jugea encore approximatifs et incomplets.
La référence à l'immigration arabe en Palestine durant les années 1920 fut plus performante dans le recueil annuel des données statistiques sur la population du gouvernement mandataire britannique. Le Livre bleu de la Palestine, 1937, par exemple, fournit des statistiques démographiques selon des séries chronologiques dont les estimations annuelles sont basées sur des extrapolations à partir de son recensement de 1922. La note accompagnant le tableau de la population de Palestine se lit comme suit:
Il y a eu des immigrations illégales de Juifs et d’arabes dans la période écoulée depuis le recensement de 1931, mais il est clair que, étant donné qu’elles n’ont pu être enregistrées, aucune estimation de leur étendue n’est possible .
Le rapport britannique de la Société des Nations de 1935 rapportait que:
1557 personnes (dont 565 Juifs) rentrés clandestinement dans le pays, ont été découverts plus tard, puis condamnés à l'emprisonnement pour le délit et enfin expulses .
Le nombre de ceux qui "sont rentrés dans le pays clandestinement" sans être repèrés «, n’a jamais été ni mentionné ni estimé.
Le commentaire de l’historien Gad Gilbar sur la contribution de Ruth Kark à l’édition de son volume Palestine Ottomane, 1800-1914, aborde la question de l’immigration arabe en Palestine et à l’intérieur de la Palestine. Il rapporte ses pensées dans "The Rise and Decline of Coastal Communes de Palestine"à la thèse de Charles Issawi concernant le rôle des groupes minoritaires et les étrangers dans le développement des villes du Moyen-Orient. Expliquant pourquoi aucune des autres villes palestiniennes ne s’était développé aussi rapidement que Jaffa et Haïfa ne l’avaient fait durant les trois dernières décennies de la domination ottomane, Gilbar écrit:« Toutes deux attiraient les populations des zones rurales et urbaines et les immigrants venus de l'extérieur de la Palestine."
Chaque pièce du puzzle démographique en lui-même ne pouvait révéler aucune image identifiable. Mais étant donné la multiplicité de ces pièces, une image commença à apparaître. L'Institut royal aux affaires internationales ajouta une autre pièce. Dans son commentaire sur la croissance de la population palestinienne durant les décennies des années 1920 et 1930, il rapporta: <<Le nombre d'Arabes qui sont entrés Palestine illégalement de la Syrie et de la Transjordanie est inconnu. Mais sans aucun doute considérable. >> et CS Jarvis, gouverneur du Sinaï de 1923 à 36, ajouta encore:
Cette immigration illégale arrivait non seulement du Sinaï, mais aussi de Trans-Jordanie et de Syrie, et il était très difficile de faire cas de la misère des arabes si dans le même temps leurs compatriotes des états voisins ne pouvaient s’empêcher d’entretenir leur misère .
L'estimation du nombre réel
Le calcul des estimations de la migration en Palestine dans le présent article est basé sur une théorie simple d’imputation. La migration devient un révélateur résiduel pour les nombres non expliques d’un modèle de population, dont l’estimation se base sur des valeurs connues de la population initiale et des données connues de natalité et de mortalité pour cette population. De cette façon, la population devrait pouvoir, selon les stocks de données, être calculée pour n'importe quel ensemble des années suivantes.
La valeur du modèle dépend, bien sûr, de la fiabilité des estimations fournies par les stocks de données des populations initiales et des taux associés à l'accroissement naturel. C'est là que réside le problème avec l'estimation de l'immigration arabe en Palestine. Le modèle lui-même peut être simple et applicable, mais sa fiabilité, comme avec tous les modèles d'estimation, est subordonnée à la qualité des entrées de données d’informations. Cette qualité, dans le cas de la migration palestinienne est compromise par la négligence explicite des immigrants illégaux. Si les immigrants illégaux et les résidents illégaux échappèrent par la suite à l'agent recenseur, comment le recensement pouvait-il en tenir compte ? Il ne le pouvait pas et ne le fit pas.
Il n'est donc pas surprenant que les données du recensement britannique ont présenté un accroissement de la population arabe palestinienne pour 1922-31 qui s’avérait être généré par l'accroissement naturel et les migrations légales seuls . En appliquant un taux de croissance de 2,5 p. an à un stock de population de 589.177 pour 1922 cela génère une estimation de la population pour 1931 de 735.799 soit 97,6 pour cent des 753.822 enregistrés dans le recensement de 1931. Est-ce que le modèle d'imputation à cette époque «prouve» que l'immigration clandestine en Palestine était sans conséquence au cours de la période 1922-31? Pas du tout. Une note écrite accompagnant les relevés de recensement de la population reconnaît la présence au temps en Palestine de l'immigration clandestine arabe. Mais parce que cela n’a pas pu être enregistre, aucune estimation du nombre n’a été incluse dans les chiffres du recensement. Ignorer les migrants clandestins ne signifie en rien qu'ils n'existaient pas.
Mise à part l’éclairage sur l'immigration clandestine en Palestine, le modèle d'imputation génère aussi d’importantes migrations des Palestiniens arabes à l’intérieur de la Palestine elle-même et confirme ce à laquelle de nombreux démographes, historiens, administrateurs d’état , et économistes ont fait allusion : la migration des Palestiniens arabes de villages, villes et cités d’opportunités économiques faibles vers des villages, des villes et des cités d'opportunités économiques plus élevés.
Quels cites, villes ou villages offrirent le plus d’opportunité économique? En analysant les données démographiques de1922 et1931 de chaque sous district et en détachant de la Palestine ces sous districts qui allèrent devenir finalement Israël en 1948, (ce furent en fait ces sous districts qui avaient d’ importantes populations juives accompagnant le capital juif et la technologie moderne)-on s’aperçoit que ce sont ceux qui ne furent pas désignés comme faisant partie d’Israël en 1948, qui non seulement révélèrent la direction de la migration arabe palestinienne en Palestine, mais aussi son ampleur.
Les populations arabes palestiniennes dans les sous districts qui allaient devenir Israël sont passées de 321.866 en 1922 à 463.288 en 1931 ou plus précisément , un accroissement de 141422. En appliquant un taux de 2,5 par an de croissance démographique naturelle à la population arabe palestinienne de 1922, cela génère un ordre de grandeur de la population qui s’annoncerait pour 1931 de 398.498 soit 64.790 de moins que la population réelle enregistrée dans le recensement britannique. Par imputation, cette augmentation de population portée manquante , aurait été due soit l'immigration clandestine non prise en compte dans le recensement britannique et / ou aux déplacements des palestiniens arabes enregistrés se déplaçant depuis l'extérieur vers ces sous districts identifiés comme juifs . Cette migration arabe de 1922-1931 en direction des sous districts juifs représentaient 11,8 pour cent du total de la population arabe de 1931 résidant dans ces sous districts et pour autant les 36,8 pour cent de sa croissance entre1922-31.
Le fait que plus de 10 pour cent de la population arabe palestinienne de 1931 vivant dans les sous districts qui allaient devenir Israël, avaient en fait immigré vers ces sous districts entre 1922-31 ans, est une donnée d’importance considérable. Cela est manifestement la preuve fragmentaire de la migration clandestine vers la Palestine et à l’intérieur de la Palestine même ; cela soutient l'idée du lien entre les disparités économiques et les poussées migratoires - lien universellement accepté , et cela sape la thèse de la "rigidité spatiale" attribuée par certains spécialistes à la population arabe palestinienne de la fin du XIXe et début du XXe siècle, et cela fournit la preuve solide et indirecte que l'immigration clandestine arabe vers la Palestine, tout comme celle à l’intérieur même de la Palestine, était bien d’importance .
Nier l'évidence
Aussi concluants que les arguments et les preuves à l'appui de l’importante immigration clandestine ont pu l’être pour certains chercheurs, ils l’ont été nettement moins convaincants pour d’autres. Parmi les publications contemporaines, la plus souvent citée est la démographie palestinienne de Justin McCarthy en 1990 : La population de la Palestine. De Mc Carthy de 1990 a 43 pages d’analyses descriptives -complétées par 188 pages de tableaux démographiques copiés directement de l'Empire ottoman, et de documents de source européenne et juive, soit un peu plus d'une page et demie est consacrée à l'immigration arabe vers la Palestine et à l’intérieur de la Palestine même pendant la période ottomane, et l’envoi similaire d’une page et demie est consacrée à l'immigration arabe au cours de la période mandataire suivante . Selon McCarthy, ces quelques pages offrent suffisamment d'analyse critique pour fermer le dossier sur la «thèse de l'immigration infâme».
Examinons d'abord l’analyse de McCarthy qui traite de l'immigration arabe au cours de la période ottomane. Qu'il ne trouve pas l'immigration clandestine importante n'est pas surprenant puisque McCarthy utilise des listes d'enregistrement officiels ottomans qui, par leur méthode de classifications, ne tiennent pas compte de l'immigration clandestine jamais alors publiée. C'est-à-dire que, si vous cherchez une aiguille dans une botte de foin alors qu’elle n'y a pas été mise, la forte probabilité est que vous ne le trouverez pas. Il est étrange que cette idée ne soit pas venue à l’esprit de McCarthy. En préférant se focaliser sur les listes d’enregistrement officiel , cela lui permettra d'écrire:
A partir de l'analyse des taux d'accroissement de la population musulmane des trois sandjaks palestiniens , on peut dire avec certitude que l'immigration musulmane, après 1870, était faible .
En réfléchissant ailleurs sur la possibilité que l'immigration puisse avoir eu lieu sur une période de temps plus longue , McCarthy écrivit: « Un tel postulat sur l’immigration ... atteint les limites de la crédulité."
La façon dont McCarthy a traité du lien entre les disparités économiques et les poussées de migration semble être encore plus fourbe. Il écrivit : «La question du développement économique de la Palestine relative à l'époque ottomane n'est pas une question qui nous intéresse ici." Elle n'est pas considérée comme nulle part ailleurs dans son livre. C’est pour ainsi dire que McCarthy ne conteste pas le lien pour autant qu’il l’ignore son rapport avec la situation palestinienne.
Son rejet de l'immigration arabe en Palestine au cours de la période du mandat se fonde sur un ensemble d'hypothèses relatives à l'immigration clandestine qui sont à la fois restrictives et sans fondement. Il soutient que même si les immigrants clandestins n’ont pas été signalés à l'entrée, leur décès en Palestine ont été enregistrés. De même, que leurs enfants qui seraient nés en Palestine, soutint-il.
A partir d’estimations basées sur de tels enregistrements, il arrive à cette conclusion que : l'immigration a été minime. Mais il ne fournit aucune preuve pour montrer que ces supposés enregistrements de naissances et de décès ont été effectivement réalisés. Si McCarthy a considéré le fait que la détection de l'immigration clandestine au cours de la période du mandat a donné lieu à l'emprisonnement et aux expulsions et que les immigrants, conscients de cela, avaient peut-être évité un enregistrement formel des décès et des naissances, il aurait dû réviser son évaluation de l'immigration clandestine.
Peut-être que l'accusation la plus grave portée contre l'analyse de McCarthy sur l'immigration arabe est qu’il se soit servi des estimations de Roberto Bachi. Les chiffres de McCarthy sont basés, en partie, sur un rapport de Bachi, portant a 900 immigrés clandestins arabes par an durant la période de 1931-45. Mais McCarthy dénature ce que l’estimation de Bachi était destinée à démontrer. Bachi reconnaît prudemment que son estimation sur l’immigration clandestine arabe chiffrée a 900 arabes clandestins par an, comme étant ceux uniquement découverts par les autorités mandataires. L'immigration clandestine arabe passée inaperçue et non déclarée n'était pas incluse.
Il écrivit ainsi : Une analyse détaillée présentée dans l’appendice 6.5B sur la base de l'enregistrement d'une partie du mouvement illégal d’immigrants , découverts par la police palestinienne, montre que les mouvements illégaux (comme indiqué dans les tableaux 9.4 à 9.7), ne représentent qu'une petite fraction de l'immigration musulmane totale.
Bachi souligne ce point en écrivant : <<Il est difficilement crédible que les mouvements illégaux qui ont été effectivement découverts aient inclus toutes les entrées illégales qui ont eu effectivement lieu , ni même la majorité d'entre eux.>> En conséquence, Bachi ne peut que conclure que << dans l'état actuel des connaissances, nous avons été incapables de deviner à même la grandeur de l'immigration totale. >>
Un tel commentaire à titre d’annotation ne figure pas dans l'analyse de McCarthy ou dans ses conclusions. Utilisant de façon inappropriée les estimations de Bachi, dérivent d’estimations basées uniquement sur les listes d'immatriculation, et en ignorant complètement les liens entre les disparités économiques régionales et les pulsions migratoires, McCarthy sur de lui conclut, la grande majorité des résidents palestiniens en 1947 étaient les fils et filles qui vivaient en Palestine avant que l'immigration juive moderne n’ait commencé. Il n'y a pas raison à croire qu'ils n'étaient pas les fils et les filles des arabes qui vivaient en Palestine depuis des siècles.
Tout porte à croire
C'est là que réside la guerre idéologique concernant les revendications à l'héritage territoriale et la souveraineté nationale. Contrairement aux conclusions ou souhaits de McCarthy, il y a tout lieu de croire que l'immigration la plus marquante des arabes en Palestine et au sein même de la Palestine se produisit au cours des périodes ottomane et sous le Mandat britannique. Parmi les arguments de base les plus révélateurs d'une telle immigration est le lien universellement reconnu et démontre entre les disparités économiques régionales et les poussées migratoires.
L'ampleur exacte de l'immigration arabe vers la Palestine et au sein même de la Palestine est, comme Bachi l’a noté, inconnue. Le manque d'exhaustivité dans les listes d'inscription ottomans et des recensements britanniques , et l'immigration clandestine indénombrable, non déclarée et non détectée durant les deux périodes tourne toute estimation audacieuse en analyse créatrice. Dans la plupart des cas, ceux qui s'aventurent dans le domaine de la démographie palestinienne ou autres analyses démographiques fondées sur des données très grossières-reconnaissent ses limites et la timidité des conclusions qui peuvent en être tirées.
Par Fred M. Gottheil est professeur au Département de sciences économiques, Université de l'Illinois.