27 novembre, on fête saint Séverin mais surtout Notre-Dame de la Médaille Miraculeuse
Notre Dame de la Médaille miraculeuse, 1830
Novgorod en Russie possédait une icône de la Mère de Dieu portant en médaillon, sur le devant, le Christ enfant et bénissant. Le 27 novembre 1150, la ville est assiégée. Son archevêque place l’icône au-dessus des remparts ; la Vierge est frappée d’une flèche, les ténèbres couvrent la ville et les ennemis doivent lever le siège. Ce miracle est commémoré chaque année. Six cent quatre vingt ans plus tard, la Mère de Dieu apparaît à une humble religieuse, sœur Catherine Labouré que nous fêterons demain, 28 novembre et lui fait réaliser une médaille, la Médaille Miraculeuse, en raison des innombrables miracles qui lui sont attribués.
Catherine Labouré (2 mai 1806 – 31 décembre 1876) fut témoin des apparitions de la Vierge Marie rue du Bac à Paris, et à l'origine de la diffusion de la médaille miraculeuse, portée aujourd'hui par des millions de catholiques.
Elle entra dans la congrégation des Filles de la Charité, fondée par saint Vincent de Paul, au couvent de la rue du bac à Paris. Très pieuse, sujette à des visions ou des prémonitions (elle aurait choisi les filles de la Charité à la suite d'un rêve sur Saint-Vincent), ayant perdu sa mère très jeune, elle développa une affection particulière pour la Vierge Marie, .
Catherine raconta que, pendant son noviciat, la nuit du 19 juillet 1830, jour de la fête de Saint-Vincent-de-Paul, elle fut réveillée par un petit enfant qui lui dit: « Ma sœur, tout le monde dort bien ; venez à la chapelle ; la Sainte Vierge vous attend. ». Croyant rêver, Catherine se lève, s'habille et suit l'enfant. Arrivée à la chapelle, Catherine entend bientôt le froufrou d'une robe de soie. La sainte Vierge est là, resplendissante, et lui parle pendant deux heures, lui confiant que Dieu a une difficile mission pour elle.
Le 27 novembre 1830, Catherine rapporta que la sainte Vierge revint lors de la méditation du soir. La Vierge se tenait debout sur un globe, piétinant un serpent et portant des anneaux de différentes couleurs d'où jaillissaient des rayons de lumière sur le globe. Tout autour apparaissaient les mots « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous », et la Vierge dit : « C'est l'image des grâces que je répands sur les personnes qui me les demandent », et pour expliquer les anneaux qui ne projettent pas de rayons, elle ajouta: « C'est l'image des grâces que l'on oublie de me demander ». Puis le tableau parut se retourner. C'est le revers de la médaille : un grand M, initiale de Marie, surmonté d'une croix. Au-dessous, deux cœurs : celui de Jésus, couronné d'épines, et celui de Marie, percé par le glaive, douze étoiles entourant ce tableau. Les deux faces d'une médaille miraculeuse.
Catherine entendit alors Marie lui demander de porter ces images à son confesseur, en lui disant de les frapper sur des médailles car « tous ceux qui le porteront recevront mes grâces » .
Après deux ans d'enquête et d'observation de la conduite de Catherine, le prêtre informa l'archevêque de Paris sans lui révéler l'identité de Catherine. La requête fut approuvée et les médailles furent frappées et devinrent extrêmement populaires notamment durant l'épidémie de choléra de 1832.
La doctrine de l'Immaculée Conception n'était pas encore officielle, mais la médaille avec les mots « conçue sans péché » influença le pape Pie IX (élu en 1846) qui fit proclamer, le 8 décembre 1854, le dogme de l'Immaculée Conception.
En 1858, c'est à Lourdes que la Vierge Marie apparait à Bernadette Soubirous en se présentant par ses mots : "Je suis l'Immaculée Conception".
En 1870/1871, Catherine, comme tous les parisiens, subit le siège de Paris par les troupes Prussiennes, la famine puis les troubles de la Commune de Paris au cours de laquelle, dit-on, les révolutionnaires venaient demander des médailles au couvent.
Catherine mourut le 31 décembre 1876, 46 ans après les apparitions sans jamais avoir révélé son secret à d'autres qu'à son directeur spirituel.
Exhumé en 1933, son corps fut retrouvé parfaitement conservé, et gît maintenant dans un cercueil de verre dans la Chapelle de la médaille miraculeuse au 140 de la rue du Bac, à Paris.
La médaille est gravée selon les indications de Catherine. Elle aura une exceptionnelle diffusion (plusieurs dizaines de millions). Sur l'avers, Marie, entourée de l'inscription « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ». De ses mains partent des rayons symboles des grâces obtenues par Marie. Certains rayons sont moins marqués : ils symbolisent les grâces qui ne sont pas demandées et qui pourtant seraient exaucées. Sur l'envers, on y voit la Croix et l'initiale de Marie. Le coeur de Jésus avec la couronne d'épines symbole de la Passion. Le coeur de Marie traversé par un glaive selon la prophétie de Siméon. Les douze étoiles décrites dans l'Apocalypse (Ap. 12,1), qui seront reprises, à titre officiel, sur le drapeau de l'Europe.
la médaille miraculeuse
Corps incorrompu de sainte Catherine Labouré. Chapelle miraculeuse. Rue du Bac. Paris.
Autel de la Chapelle de la Médaille Miraculeuse
on trouve plusieurs Séverin, dont:
Saint Séverin de Paris, Ermite à Paris (+ v. 540)
Touché par le désir de mener une vie contemplative, il s'enferma dans une petite cellule sur les bords de la Seine, là où s'élève l'église Saint-Séverin, sous Childebert, mort en 555.
Il recueillit Saint Cloud lorsque celui-ci échappa au massacre de ses frères en 530. Saint Cloud vint lui demander de lui couper les cheveux et lui donner l'habit religieux. Il eut de nombreux disciples dont saint Cloud et les parisiens qui venaient nombreux se recommander à ses prières. Il fut enterré au lieu même de son ermitage qui est devenu la paroisse parisienne de Saint Séverin, et dont l'église demeure encore un asile de silence comme un ermitage dans ce quartier débordant de vie.
Eglise Saint-Séverin, Paris
l'orgue de l'Eglise Saint-Séverin