1er décembre, on fête sainte Florence et saint Eloi
Éloi de Noyon (v. 588 - 1er décembre 659), évêque de Noyon, orfèvre et monnayeur, il eut une fonction de ministre des Finances auprès de Dagobert Ier.
Gallo-romain originaire de Chaptelat dans le Limousin, "le bon saint Eloi" appartenait à une famille de paysans aisés qui travaillaient eux-mêmes leur domaine, à la différence de tant de grands propriétaires qui les faisaient cultiver par de nombreux esclaves. Il fut placé par son père, en apprentissage à Limoges chez Abbon, orfèvre réputé, qui fabriquait de la monnaie. Selon saint Ouen, au cours de son apprentissage, il « assistait fréquemment aux offices de l'église, où il écoutait avec une grande avidité tout ce qu'on disait des divines écritures. " Il gardait une partie des revenus venant de sa famille et il les employa au service de la charité des pauvres et des esclaves. Il était aussi habile dans les émaux que dans les ciselures d'or fin. Ces qualités professionnelles allaient de pair avec une scrupuleuse honnêteté.
Lorsqu'on lui demanda d'exécuter un trône d'or pour le roi Clotaire II (613-629), il en fit un deuxième avec l'or en surplus qu'il ne voulait pas garder pour lui-même. Cet acte, étonnant pour l'époque, lui valut la confiance du roi qui lui demande de résider à Paris. L’orfèvre Éloi devint contrôleur des mines et métaux, maître des monnaies, puis grand argentier du royaume de Clotaire II, puis trésorier de Dagobert Ier. Nommé monétaire à Marseille, il rachètera de nombreux esclaves que l'on vendait sur le port.
Lorsque Dagobert devint roi en 629, il est rappelé à Paris où il dirige les ateliers monétaires du royaume franc, qui se trouvait à Paris sur le quai des Orfèvres et près de l'actuelle rue de la Monnaie. Pour son honnêteté, sa franchise sans flagornerie et la qualité de son jugement pacifique, il avait la confiance du roi qui le faisait souvent appeler près de lui et lui confia même une mission de paix après du roi breton Judicaël. réussit notamment à amener Judicaël, duc des Bretons, à faire sa soumission en 636.
En 632, il fonde le monastère de Solignac au sud de Limoges et un an après, dans sa propre maison de l'île de la Cité, le premier monastère féminin de Paris. Un an après la mort de Dagobert qu'il avait assisté dans ses derniers moments, il quitte la cour et entre dans la cléricature et est ordonné prêtre, puis évêque de Noyon et Tournai. saint Éloi a passé vingt ans à convertir la population druidique des Pays-Bas et de la Belgique au christianisme. Au travers de ses sermons, nous connaissons la situation religieuse de cette époque et les superstitions païennes qu'il rencontre. Il fonde des monastères et aime à se retirer dans l'oratoire d'Ourscamps-sur-Oise.
Éloi porta l'art de l'orfèvrerie à un degré de perfection extraordinaire pour son temps : les plus remarquables de ses ouvrages étaient les bas-reliefs du tombeau de saint Germain, évêque de Paris, et de Saint-Denis ; un grand nombre de châsses ; les deux sièges d'or enrichis de pierreries, qu'il exécuta pour Clotaire II. Il de nombreux objets liturgiques pour la nouvelle abbaye de Saint-Denis. Il contribua aussi pour une grande part à l'érection de plusieurs monuments religieux.
Il meurt en 660, à la veille de partir pour Cahors.
Éloi avait un disciple, saint Titouan le Suève, qu'il avait racheté de l'esclavage et formé à la vie chrétienne : il est mort martyr.
Saint Éloi est généralement considéré comme le saint patron des ouvriers qui se servent d'un marteau, et plus précisément des orfèvres, graveurs, forgerons, mécaniciens, chaudronniers, horlogers, mineurs, taillandiers,etc
Saint Éloi est resté célèbre au travers de la comptine Le bon roi Dagobert.
Une légende lie Éloi à la fondation de Dunkerque, et à Allowyn - ou Hallewyn -, un géant des Flandres: elle se passe au temps du bon roi Dagobert. Dunkerque, à l'époque, n'est qu'une petite église dans les dunes (Duine kercke : l'église des dunes) et quelques huttes au milieu d'une région marécageuse souvent recouverte par la mer. La ville importante, alors, en ces lieux durs et sauvages, était Mardyck, riche d'un port qui commerçait avec tous les pays du Nord. Un beau matin, les habitants de Mardyck virent la mer couverte d'étranges barques à l'avant recourbé, où s'agitaient des guerriers immenses et chevelus.
Hélas, ces guerriers étaient affamés. À peine débarqués, ils se mirent à dévorer les enfants. Ils tuaient aussi les parents, mais n'appréciaient pas leur chair qu'ils jugeaient sans doute trop dure. Ils n'accordèrent grâce qu'aux jolies filles, pour les raisons que l'on devine. Ces guerriers étaient les « Reuzes », de hardis marins venus de très lointains pays du Nord. Ils jugèrent le site de Mardyck agréable, les maisons des bourgeois confortables, quoiqu'un peu étroites, et les provisions de leurs caves succulentes. Puis ils décidèrent d'effectuer des razzias dans le plat-pays d'alentour pour faire provision, de victuailles, d'enfants dodus et de jolies filles. Les voilà partis sous la direction d'un géant redouté, qui s'appelait Allowyn.
Alors qu'il débarquait à Duine Kercke, il se prit les jambes dans les cordages de son navire et tomba sur le visage. Ce qui eut pour effet de lui faire entrer son épée dans la poitrine. Tout le monde le crut mort, à commencer par les pêcheurs dunkerquois qui, réconfortés par ce coup du sort, se jetèrent sur les Reuzes. Ceux-ci, catastrophés, privés de leur chef, cherchèrent le salut dans la fuite. Les pêcheurs s'approchèrent ensuite du corps d'Allowyn : ainsi, c'était donc lui, le géant, le monstre qui avait fait périr leurs enfants et pleurer leurs femmes !...
Saint Éloi, justement, passait par là. Il aimait cette toute petite bourgade dont il avait converti les habitants et fait construire la première église. Voyant les pêcheurs affairés, il se précipita, les écarta, bénit Allowyn et le fit porter dans sa demeure. On ne les revit plus de quinze jours. Enfin, saint Éloi fit sortir le géant, guéri, et l'amena à l'église, où il le baptisa et le maria à la plus belle fille du pays. Allowyn s'y installa à demeure, devint le chef des habitants à qui il fit construire des remparts, des tours et des bâtiments.
Ainsi, selon la légende, naquit Dunkerque.
Saint Eloi dans son atelier. Verrière du XVIe. France.
Miracle de saint Eloi qui sauve le jeune saint Louis qui l'avait invoqué alors qu'il courait un grand danger. Livre d'images de Madame Marie. XIIIe.
saint Eloi, estampe, 19e
"Saint Éloi orfèvre" de Pétrus Christus
on trouve plusieurs Florence:
Sainte Florence de Comblé était une jeune phrygienne qui avait suivi Saint Hilaire (303-367) lors de son retour d'exil ordonné par l'empereur. Il la consacra à Dieu et lui offrit de se retirer à Comblé, village à l'est de Celle-l'Évescault qui faisait partie de ses nombreuses propriétés. Elle y vécut jusqu'à l'âge de 29 ans dans les prières et les mortifications.
Sainte Florence d'Agde, chrétienne martyrisée à Agde, en Gaule narbonnaise, pendant la persécution de l'empereur Dioclétien, au début du IVe siècle, est honorée avec les saints Modeste et Tibère (Saint Tibéry, Thibéry, Thybérius).
Une jeune fille dénommée Florence, témoin de la constance de Thybérius et de Modeste dans les tourments, se convertit immédiatement à la foi chrétienne et fut associée à leur martyre. Convertie par saint Hilaire, recluse à Combes (+ 367), elle consacra sa virginité sous l'autorité et sous la direction de saint Hilaire de Poitiers.
Sainte Florence de Carthagène (ou Florentine), vierge de Séville du VIIe siècle.
Ses frères et sœurs ont tous été canonisés par la voix populaire : saint Léandre, saint Isidore de Séville (déclaré "Docteur de l'Église") et saint Fulgence.
Sous la direction de son frère Léandre, elle fit des études Bibliques. Puis elle initia elle-même son frère Isidore.
Isidore était encore au berceau lorsque Florence vit un essaim d'abeilles entrer dans la bouche de son frère puis ressortir et s'envoler ensuite vers le ciel. Effrayée, elle se mit en prière et eut la révélation que son frère deviendrait un grand Docteur de l'Église et en finirait avec l'hérésie arienne.
Elle mourut supérieure de l'abbaye d'Astigi en Andalousie.
Son frère Léandre la fit enterrer dans la cathédrale de Séville.