28 août, nous fêtons saint Augustin
Saint Augustin, Evêque d'Hippone, Docteur de l'Eglise († 430)
saint Augustin est né dans le municipe de Thagaste (actuelle Souk-Ahras, Algérie) en 354 et mort le 28 août 430 à Hippone (actuelle Annaba, Algérie), il était un philosophe et théologien chrétien de l’Antiquité tardive, évêque d’Hippone, et un écrivain latin, né d'un père citoyen romain païen et d'une mère berbère, sainte Monique.
Il est l’un des pères de l’Église latine et l’un des 33 docteurs de l’Église.
Il étudie à Carthage, Rome et Milan. Là il devient maître d’éloquence et se fait remarquer par son esprit extrêmement brillant. Après une jeunesse houleuse, un passage dans la secte des manichéens, un concubinage de 15 ans avec une jeune femme du nom de Modesta, il se convertit à Milan auprès d’Ambroise et grâce aux prières de sa mère, sainte Monique. Il est baptisé en même temps que son frère et que son fils Adéodat qui meurt deux ans plus tard.
Revenu en Afrique du Nord, il est ordonné prêtre par Valère, l’évêque d’Hippone, auquel il va succéder quatre ans plus tard. Il sera évêque pendant 36 ans, laissant derrière lui une œuvre considérable : 218 lettres conservées, 500 sermons et 113 ouvrages dont les « Confessions » et « la Cité de Dieu ».
C’est un pasteur zélé et un prédicateur hors pair. Il vit en communauté avec ses prêtres. Il a une sensibilité vive et une prodigieuse capacité d’aimer. Il est mêlé à toutes les affaires religieuses et politiques de l’époque.
Pour Augustin, le savoir est un moyen de rencontrer Dieu. L’étude de l’univers ne peut que conduire à une appréciation plus haute de la sagesse de Dieu. Il place la foi au-dessus de tout : il estime qu’elle prime même la connaissance. L’homme a le libre choix entre le bien et le mal, mais pour faire le juste choix, il a besoin de l’aide divine et d’une foi forte.
Il est une des principales sources de la doctrine du Péché originel et de l’exclusivisme, du mépris du monde et de doctrines "culpabilisant" l’exercice humain de la sexualité. Saint Augustin, pour préciser sa théorie démontrant l'étendue actuelle du mal en ce monde et dans les créatures, réunira de façon indissociable le péché originel à la concupiscence de la chair : "ce mouvement honteux qui sollicite les organes... par de secrètes attaques s'empare de tout le corps... Envahit tout l'homme, soulevant à la fois les passions de son âme et les instincts de sa chair" (Cité de Dieu, XIV, 15, 16)
La notion de péché originel surgit chez Augustin dans son traité consacré au libre arbitre. Il confère au péché originel un rôle déterminant et majeur, et affirme que la faute d'Adam est d'autant plus grave et inacceptable qu'il avait reçu en Eden une grâce particulière le rendant pleinement libre et responsable de ses actes, mais surtout capable de résister à la tentation et au mal ce qui n'est plus le cas à présent. Dieu a donc placé les hommes, en salaire du péché, en punition de la faute, sous la loi de la mort ; la désobéissance d'Adam étant imputée à tous les hommes. De la sorte, pour saint Augustin, chaque être humain est foncièrement à l'état de nature pécheur. Selon lui, toute l'humanité souffre du péché, depuis Adam, et seule la grâce de Dieu peut conduire vers la guérison sa nature qui est viciée par cette faute originelle. La liberté de l'homme, en elle-même, est impuissante. Ainsi la véritable liberté, confirmation de la volonté dans le Bien par la grâce, tend-elle à une perfection réservée aux bienheureux dans l'au-delà. L'homme n'a pas de mérites, le salut est un don absolument gratuit.
Il défend la guerre juste, improprement nommée guerre sainte, pour répondre aux persécutions que subit l'Église, par une guerre contre les impies, afin de leur ôter les « armes du mensonge » et de défaire leur « orgueil et leur vanité ». Il n'est pas question que l'Église mette à mort qui que ce soit puisque Augustin a "toujours et de toutes ses forces repoussé la peine de mort pour les hérétiques". Saint Augustin ne prêche ni croisade ni guerre sainte, il expose simplement une vision politique selon laquelle lorsque l'Église est menacée, il est normal que l'État se fasse garant de sa protection ; de même il est favorable à la guerre lorsque celle-ci permet d'obtenir la paix. Notons néanmoins qu'une conversion forcée des impies est considérée comme juste étant donné qu'il s'agit de les faire entrer dans la "Cité de Dieu". Dès lors, une guerre sainte ou une croisade, sans être directement incitée, reste cautionnée par l'église.
Augustin d'Hippone a développé la doctrine de la théologie de la substitution, selon laquelle le christianisme remplace le judaïsme comme seule vraie religion. Augustin considérait les Juifs comme les « assassins du Christ », et donc de Dieu. C'est sous son influence et sous celle de Jean Chrysostome que se propagea la doctrine du « peuple déicide », doctrine officiellement abandonnée par le catholicisme lors du concile de Trente, quelque mille ans plus tard. Toutefois, ce « peuple déicide » ne doit pas être assassiné, selon Augustin, car les Juifs sont à la fois les « témoins » de l'ancienne religion et l'objet d'une humiliation due à leur crime : dispersés depuis la Crucifixion et la destruction du Temple de Jérusalem (événements quasiment contemporains), ils constituent la preuve vivante du châtiment divin. Ils n'ont donc pas à être tués puisque leur rabaissement témoigne de ce crime.
Il soutient également la propriété privée. Le Nouveau Testament est presque muet sur la question mais alors que les chrétiens mettaient en commun leurs biens, saint Augustin défend par le dogme la propriété privée: il soutient que le péché originel a changé la nature de l'homme ce qui rend la propriété collective impossible. Cette dernière fut en conséquence condamnée comme hérétique.
Il meurt le 28 août 430 à 76 ans. Son tombeau se trouve à Pavie. Après saint Paul, il est considéré comme le personnage le plus important dans l’établissement et le développement du christianisme occidental. Il a été également le penseur le plus lu au Moyen Âge.
Augustin est le seul père de l’Église dont les œuvres et la doctrine aient donné naissance à un système de pensée : l’augustinisme. L'augustinisme inclut des thèses sur la nécessité de la grâce pour le salut, la conciliation entre foi et raison, la connaissance naturelle de Dieu, la négativité du mal. Son influence est marquée depuis le Haut Moyen Âge jusqu'à la plupart des théologiens chrétiens contemporains... Elle a influencé toute l'histoire de l'Église médiévale, puis alimenté les débats lors de la Réforme protestante, puis encore le jansénisme. Les débats suscités par l'interprétation de l’augustinisme ont contribué aux conceptions modernes de la liberté et de la nature humaine.
saint Augustin, portrait le plus ancien connu. Fresque, palais du Latran, Rome - VIe siècle
G. B. BENVENUTI, detto ORTOLANO (sec. XVI), Sant Agostino (particolare della Crocefissione), Milano, Brera
BOTTICELLI, Sant Agostino in atto di meditazione e di preghiera, Firenze, Chiesa d Ognissanti
BENOZZO GOZZOLI (1465), Sant Agostino in atto di scrivere, San Gimignano, Chiesa di Sant Agostino
VITALE DA BOLOGNA (sec. XIV), Sant Agostino, Bologna, Chiesa dei Servi
Le baptême d'Augustin par Ambroise de Milan, toile de Benozzo Gozzoli, XVe siècle.
Benozzo Gozzoli - Saint Augustin lisant l’épître de Saint Paul.
Fra Angelico, La conversion de Saint Augustin
Benozzo Gozzoli. St. Augustin enseignant à Rome. Détail. 1464-65. Chapelle de Saint Agustin, San Gimignano, Italie
Tombe à la Basilique de San Pietro in Ciel d'Oro à Pavie.