29 avril, on se souvient de Sainte Catherine de Sienne
Catarina Benincasa, dite Catherine de Sienne, Mystique, tertiaire dominicaine et théologienne, Docteur de l'Eglise († 1380)
Catherine Benincasa est née à Sienne, en Italie, le 25 mars 1347. Fille d'un teinturier, elle est la benjamine d'une famille très nombreuse (24 frères et sœurs) et entend très jeune l'appel à se consacrer à Dieu : à seize ans, elle revêt l'habit des sœurs de la Pénitence de saint Dominique, tout en vivant sa vie d'austérité et de prière au milieu de sa famille : disciplines, châssis de fer, cilice, privation de nourriture et de sommeil, elle n'ignora rien de tous ces martyres volontaires ; elle en vint à ne dormir qu'une demi-heure en deux nuits, ce fut la mortification qui lui coûta le plus.
En 1368 a lieu son « mariage mystique avec le Christ ». Cette même année meurt son père et a lieu à Sienne un coup d’État, pendant lequel Catherine sauve ses frères. En 1370, elle donne son cœur à Jésus pour l’Église. De la même année datent ses premières lettres et les premières conversions.
En 1374, la jeune mystique, qui a suscité l'étonnement à Sienne et dans l’ordre dominicain, comparaît devant le Chapitre général des dominicains à Florence. Elle y rencontre le bienheureux Raymond de Capoue qui deviendra son directeur spirituel.
À la Pentecôte, elle reçoit les stigmates du Christ.
Son principal souci est l'unité de l'Église. À partir de 1375, elle prend de manière publique la défense des intérêts du pape, en s'engageant pour le retour des papes d'Avignon à Rome et pour l'unité et l'indépendance de l’Église. Elle se rend en Avignon et, pour tenter de persuader Grégoire XI, lui apporte cinq oranges confites cueillies sur l'oranger planté par saint Dominique à Sainte-Sabine, à Rome, sur l'Aventin. En septembre 1376, elle rentre à Sienne et Grégoire XI prend le chemin de Rome. Catherine continue de représenter et de défendre le pape dans les villes italiennes en pleine ébullition.
En 1378, après le décès de Grégoire XI, Urbain VI devient pape à l'issue d'une élection tumultueuse. Catherine émet des mises en garde mais malgré cela survient le Grand Schisme d'Occident et l’élection de Robert de Genève, l'antipape Clément VII.
Catherine vit une intense vie mystique, avec des extases durant lesquelles ses disciples, émerveillés, copient les prières qui s'échappent de ses lèvres, du 9 au 14 octobre 1378. Son "Dialogue", qui est aussi un des classiques de la langue italienne, retrace ces entretiens enflammés avec le Christ, qu'elle rejoignit à 33 ans, dans la vision béatifique. On a d'elle des traités de dévotion, des lettres et des poésies remarquables par l'élégance et la pureté du style. Elle laisse notamment un Dialogo della Divina Providenza, dicté deux ans avant sa mort, et 382 lettres adressées autant à des gens du peuple qu'à des puissants (papes, rois, clercs ou laïcs) qu'elle a rédigées durant les dix dernières années de sa vie. Ces écrits brûlent de ferveur mystique et sa rhétorique efficace, mélange d'images bibliques et d'expressions communes, dénote une forte volonté de persuasion.
Elle prend aussi partie dans les luttes où s'affrontent les villes italiennes. Elle, la recluse de Sienne, voyage inlassablement comme médiatrice dans le nord de l'Italie et le sud de la France.
En 1380, après avoir reçu dans une vision la nef de l’Église sur ses épaules, à Saint-Pierre, elle meurt à l’âge de 33 ans exténuée par les austérités mais heureuse. Elle a été proclamée docteur de l'Église en 1970, et copatronne de l'Europe: "Elle entra avec un regard sûr et des paroles de feu dans le vif des problèmes sociaux et politiques qui ont déchiré l'Europe de son époque." (Jean Paul II 1999)
Stigmates de sainte Catherine de Sienne par Domenico Beccafumi, Pinacothèque nationale de Sienne
Sainte Catherine de Sienne recevant les stigmates. Domenico Mecarino. XVIe.
Ex voto de Jean-Baptiste Pusterula à sainte Catherine de Sienne, Ecole lombarde 1° moitié du XVI e siècle, Nimes, Musée des Beaux arts
Sainte Catherine de Sienne, Rome, début du XVII e siècle ( ?), Rodez, musée Denys Puech
Giovanni di Pietro (Lo Spagna) : Sainte Catherine de Sienne - XVème siècle - Art Institute of Chicago
Mariage mystique de sainte Catherine de Sienne. Anonyme italien du XVe.
Mariage mystique de sainte Catherine de Sienne. Giovanni di Paolo di Grazia. XVe.
La communion miraculeuse de sainte Catherine de Sienne. Giovanni di Paolo di Grazia. XVe.
Domenico Mecarino (Beccafumi) : La communion miraculeuse de sainte Catherine de Sienne - Paul Getty Museum
Mort de sainte Catherine de Sienne à Rome. Girolamo di Benvenuto. XVIe.
Tombeau de sainte Catherine de Sienne, Santa Maria sopra Minerva
Statue de Catherine de Francesco Messina au Château Saint-Ange à Rome