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Oui, Melville d'accord, pour tout ce qui est Résistance, Lyon étant devenue en quelque sorte la capitale de la France à l'époque, il y a des choses. Je crois me souvenir vaguement qu'il y a un ou deux Simenon qui se passent à Lyon, il y a donc un peu de poésie.
Au cinéma, il y a un vieux film avec Jouvet, Un revenant , ça s'appelle, qui se passe à Lyon. Y a un scène culte pour moi, je ne la retrouve pas sur le Net, et sans la voix et la manière de parler de Jouvet, évidemment ça tombe à plat. Il joue un metteur en scène de théâtre qui se fait emmerder par un flicaillon qui n'agit pas du tout dans le cadre de la loi, mais juste mandaté par la bourgeoisie lyonnaise. Un des topos sur Lyon, c'est la critique de sa bourgeoisie complètement sclérosée, bouffée par les mites et confite dans la naphtaline.
Ainsi donc, lui demande le flic, vous êtes né à ...
Lyon, oui.
Et vous avez débuté votre carrière à ...
- Lyon, oui.
- Et vous avez gardé quelques connaissances à...
- Lyon, non.
Bon, mais comme je viens de dire, sans Jouvet, on ne voit pas l'intérêt. Le film mérite d'être vu, François Périer était très bon aussi là-dedans, en jeune premier.
Plus proche de nous, il y a Alice et le Maire , où Lucchini joue le Maire de Lyon. J'ai trouvé le film pas mal, mais on ne voit pas trop Lyon. Notre ami France 2010 pourra aller le voir s'il veut du cinéma politique français, comme il le prétend. J'ai peur que le cinéaste ait lui-même trop peur, et que pour échapper au relou, ce qui est une préoccupation légitime, il ne fasse dans l'excès inverse, dans la finesse qui est tellement fine que ça s'effiloche. Mais le film a bien marché en salles, preuve que les Français n'ont nul besoin qu'on s'adresse à eux comme à des bourrins et peuvent être sensibles au fait qu'on s'adresse à eux sans les prendre pour des bourrins.
Lucchini était lyonnais aussi dans le film de Lelouch Tout ça pour ça.
J'hésite un peu à vous montrer cette scène, dont la dimension intellectualiste dépassera probablement votre niveau. Du Proust, mais en plus subtil, et une bonne connaissance de la phénoménologie transcendantale, sans compter des notions un peu avancées de mécanique quantique seraient nécessaires pour en saisir toute la profondeur :
VIDEO
Vous notez : on n'est plus à Lyon. Je ne vais pas développer maintenant et retomber dans mes travers, être trop long, mais retenez quand même l'idée principale : à Lyon, on suce pas, mais quand on n'est plus à Lyon, on suce.