candidus Ce qui ne signifie pas que le choix se fasse en cohérence avec ce qui ressort de l'Assemblée.
C'est l'Assemblée qui accepte un mauvais choix. C'est elle la responsable.
Que proposez-vous de plus ?
C'est pareil, ça résulte d'une dynamique politique à la base de laquelle on trouve une primauté de légitimité présidentielle et des habitus. Avec le septennat non renouvelable, l'obligation pour le gouvernement de démissionner après les législatives, le transfert du droit de dissolution (et assez logiquement du référendum législatif) des prérogatives présidentielles propres vers les prérogatives partagées, un scrutin législatif mixte et l'abandon par tout gouvernement minoritaire des pouvoirs qui lui permettent d'imposer l'application de son programme je pense qu'on résoud le problème.
À cela, devrait s'ajouter une réforme du 49.2.
Je serai favorable à la motion de censure constructive, donc obligation pour les signataires d'exposer les raisons pour lesquelles selon eux le gouvernement en place doit partir, le programme alternatif qu'ils proposent et les noms du chef du gouvernement alternatif ainsi que des sept principaux ministres. Sauf si les conditions étaient réunies pour provoquer une dissolution, le Président serait contraint de nommer le chef du gouvernement proposé par la motion.
Ce gouvernement ayant été nommé suite à un vote de l'Assemblée, il serait réputé bénéficier de la confiance de celle-ci (pour ne pas réintroduire la double investiture source de bien des crises ministérielles sous la IV, et raison pour laquelle je pense souhaitable que la motion présente une équipe de huit noms et non un seul).
Pour être adoptée, la motion devrait réunir plus de voix que n'en a eu le gouvernement mis en cause lors du vote de confiance. Ce critère numérique visant à garantir que seule une alternative plus légitime peut engendrer la chute du gouvernement. Si celui-ci ne s'était pas soumis à un vote de confiance, une majorité simple suffirait à le faire tomber.
Donc sauf si le gouvernement ne dispose pas de la confiance, on préserve une majorité renforcée pour l'adoption d'une motion de censure, et en cas de chutes successives de gouvernements, le seuil à atteindre pour renverser les suivants ne fait qu'augmenter. C'est donc un mécanisme qui fait que l'instabilité entraine la stabilité. De plus, la motion de censure constructive a le mérite à la fois d'empêcher les alliances de la carpe et du lapin et de responsabiliser les députés qui ne peuvent se réfugier dans la critique stérile sans proposition alternative. Et in fine, c'est la volonté de la représentation nationale qui s'impose et non celle du chef d'État.