Rosssel
On sent bien nos écolos d' extrême droite...
Vous pourriez citer des noms?

À la grande époque de Charlie Hebdo, la journaliste Paule Drouault signe une rubrique animaliste pionnière du genre où elle proteste contre les violences faites aux animaux : c'est le Billet d'une emmerdeuse.
Emmerdeuse car elle revendiquait de ne pas être de gauche et pour cause : la défense des animaux vous faisait taxer d'extrême-droite à l'époque, et encore aujourd'hui forcément, notamment parce que ce n'est pas hallal.

Malheureusement décédée en 94 ou 95 après avoir été vilipendée par tous ses charmants camarades du journal.

CostaPavadaOc Effectivement, tellement l'habitude de la voir seule ou avec ses animaux...

Rosssel

Vous donnez ici un merveilleux exemple de ce qu'on appelle un amalgame. Raisonnement stalinien typique.
Hitler a favorisé le sport, a obtenu les Jeux de 1936 à Berlin, si bien filmés par Leni Riefenstahl (Triomphe de la Volonté).
Ce dont on conclut que le sport olympique est intrinsèquement fasciste et que Fabien Galthié est un nazi ? Et Mbappe, c'est Mussolini ?

Il y a sur youtube - je ne le retrouve pas à l'instant, mais il existe - une intervention de Johann Chapoutot (historien spécialiste du nazisme, gauchiste par ailleurs) qui détaille le bilan écologique dramatique de la politique nazie. Cela peut sembler un peu chiche, comme critique, mais le bilan nazi est épouvantable, au plan écologique.

Rosssel Pour les wokes, tout ce qui a été fait par l'Humanité jusqu'à présent a été une catastrophe écologique. Les nazis n'ont que leur part. Churchill et Eisenhower aussi.

Rosssel

J'aurais quelques réserves à faire valoir, mais s'il y a quelque chose à reprocher à Chapoutot, ce n'est pas d'être court. Ce serait plutôt le contraire - c'est-à-dire : est-ce qu'il ne va pas trop loin.

Mais passons. Je donne un premier aperçu de ce qu'il raconte.
Le concept fondamental dont il faut partir, c'est la notion de Lebensraum. . Das Leben, en allemand, c'est la vie, et Raum veut dire espace, et on traduit donc littéralement "espace vital". Chapoutot propose de traduire plutôt "biotope" (en décalquant sur le grec : bios = vie topos = lieu, espace, territoire). Cet espace ou ce territoire de vie, c'est en quelque sorte notre maison, la Terre. On peut rattacher-là l'idée d'écologie : oikos, en grec, c'est le territoire familial, la maison.

Alors certes, les nazis sont soucieux de sauvegarder cet espace vital ou ce biotope. Mais il faut bien comprendre que c'est l'espace de la race aryenne dont on parle, pas d'autre chose. Il faut certes nettoyer, et prendre soin, mais le genre de propreté qui est recherché est peu écolo : cela consiste à massacrer systématiquement les races impures et toutes les vies jugées inutiles (malades mentaux, handicapés qui sont des obstacles à cette pureté raciale : donc on les tue, ou on les stérilise). C'est l'application ultra-violente d'un darwinisme complètement dévoyé développé en Europe à la fin du 19ème siècle (que Darwin lui-même avait vu venir et condamné fermement).

Pour les nazis, la nature c'est un univers où s'exerce une lutte pour la vie, où les plus aptes écrasent les inférieurs, etc. Il n'y a absolument rien d'écolo là-dedans.

Si nous revenons maintenant au mot "écologie" dans le sens actuel (le mot est très peu employé à l'époque), c'est quand même pas brillant. L'industrialisation était déjà bien avancée en Allemagne, mais Hitler a intensifié la conso pour fabriquer à toute vitesse des armes. Extraction maximale et forcenée de charbon pour faire tourner l'économie de guerre. Et le charbon, ça pollue, n'oubliez pas.
Autre aspect : ceux qui veulent dire que le bilan global nazi n'est pas complètement négatif citent souvent le fait que Hitler a fait construire - toujours très vite et très gros - des autoroutes. Je ne reviens même pas sur le fait que c'était nullement pour permettre aux Allemands de partir en vacances, vous remarquerez qu'aucune de ces autoroutes ne menaient à la Côte d'Azur ni aux stations de ski. C'était plutôt pour faire passer les chars, mais la question n'est pas là ; je veux dire seulement que les autoroutes, c'est très méchant pour les jolis paysages et pour des tas de petites bêtes sympathiques dont on détruit l'environnement. Pour un écolo, l'autoroute, c'est caca boudin.

Voilà, je vous ai cité deux trucs pas trop écolo : extractivisme dément, poussée industrielle tgv, et par ailleurs bétonnage de la campagne allemande.
Si vous voulez bien, donnez à votre tour deux contre-exemples d'une mesure prise par les nazi et qu'on pourra considérer comme écolo.
Bon courage !