Just
Oui, si vous voulez. A condition de ne pas essentialiser : on n'est pas de gauche ou de droite de façon naturelle et immuable, dans le sens qu'une table est une table et Fréron un crétin. Mais le peuple souverain a plutôt voté à droite et les rodomontades mélenchoniennes n'y changeront rien.
Pour le fond, il s'agit bien d'une pensée de droite, qui n'a rien d'autre à fournir comme pensée, que la répression, la répression et encore la répression. Cette politique est complètement indifférente au fait qu'elle est impuissante et inefficace. Elle peut sur ce plan être comparée terme à terme avec le gauchisme le plus échevelé : le Président Mao Zedong expliquait que quand une politique est désastreuse, un beau ratage, il ne faut pas la corriger, mais au contraire continuer dans le même sens, et à fond, la solution étant souvent là (dans la perpétuation de l'erreur, donc). C'est pareil pour la droite, qui réclame toujours plus de flics, plus de matraquage, plus de Justice expéditive, plus de prisons, plus de camps, même si on ne sait que cela n'arrange ni ne règle rien. Cela relève de la fuite en avant maoïste.
Une remarque en passant : je m'étonne qu'on n'interroge pas plus le Rassemblement FN sur le caractère soutenable économiquement de ce qu'il propose. On reproche à la gauche de ne pas pouvoir financer son projet, mais pas le FN.
Je ne parle pas seulement du fait d'augmenter le SMIC et de revenir sur la réforme des retraites, ce qui va coûter un peu de sous. Mais si on veut surveiller les banlieues, virer tous les OQTF, les fichiers S, les irréguliers, surveiller concrètement les frontières, traquer les abuseurs du système de sécu, les faux chômeurs, le travail au black, construire des dizaines de prisons ou de camps de rétention, il faut engager 2 milliards de flicards.
Et il finance ça comment, Bardella ? Personne ne lui demande, et les journalistes se croient malins en lui demandant plutôt ce qu'il pense de Hitler.