Max12 Je mets l' intégralité du discours de Mlp expliquant la censure.
Comme tout discours de ce genre, c'est pour la galerie, destiné à trouver des justifications, bien piètres en réalité.
Marine Le Pen s'était efforcée depuis des années à rendre le RN socialement et moralement acceptable. Et il faut reconnaître qu'elle y était partiellement arrivée, comme en témoignent ses derniers résultats électoraux.
Mais son procès sur les assistants parlementaires fictifs et le risque d'inégilibilité qu'elle encout l'ont complètement déboussolée.
Alors qu'elle avait adopté à l'égard du gouvernement Barnier une attitude plutôt attentiste, ne le menaçant de censure "que" dans le cas où son parti et ses électeurs ne seaient pas respectés, elle a, du jour au lendemain adopté un jusqu'auboutisme qui l'a amenée a des prises de positions revanchardes par une surenchère d'exigences.
Barnier a accepté certaines concessions mais ne pouvait suivre MLP dans toutes ses demandes et lui offrir ainsi une victoire politique dont elle n'aurait pas manqué de tirer gloire.
Mais MLP a préféré casser le projet de budget alors qu'il n'y avait aucune raison valable de le faire.
En effet, quelques extémistes pleurnichent ici depuis des mois, et de façon scandaleusement égoïste, sur une soi-disant "spoliation" des retraités par le projet Barnier.
Or,il est prouvé que les retraités français sont dans une situation financière meilleure que celle de la majorité des Français.
Comme toutes les catégoties de Français, ils ont bénéficié, pendant la période Covid et au début de l'après-Covid,
des énormes largesses de l'Etat (le quoi qu'il en coûte!), largesses qui ont d'ailleurs largement contribué à accentuer la dette cumulée du pays.
Barnier estimait, à juste titre, que toutes les catégories de Français devaient contribuer, fût-ce symboliquement, à l'effort de redressement et avait donc prévu un retard de 6 mois sur l'indexation des retraites, ce qui repésentait un effort modéré.
Les réactions de certains boutonneux de la droite ont amené à remplacer cette mesure équitable par une indexation immédiate mais diminuée de moitié, ce qui devrait avoir à peu près le même effet que la mesure initialement prévue, pour autant qu'elle revienne à taux plein à partir de 2026.
Certains essaient de faire croire que ce ne serait pas le cas; cela n'a pas été, que je sache, clairement explicité.
Quoi qu'il en soit, la censure justifiée sur cette base ne tient pas debout, et pouvait, devait être évitée; en effet, en laissant le gouvernement Barnier poursuivre sa route, MLP gardait intacte sa bombinette et aurait donc pu la faire sauter à tout moment si Barnier ne revenait pas à l'indexation pleine et entière des retraites au 1er janvier 2026.
Mais elle était déterminée à aller jusqu'au bout et à se venger, quelles que soient les conséquences pour le pays et pour son parti.
On avait compris, depuis l'été, que le RN n'avait pas de programme et n'était pas prêt à gouverner, mais de là à pousser, consciemment ou non, à la constitution d'un gouvernement orienté plus à gauche, il y a un grand pas qu'elle vient de franchir. Il suffit de voir aujourd'hui l'excitation des socialistes pour s'en rendre compte.
Si cela permet au PS de sortir de sa léthargie et de retrouver une colonne vertébrale et une certaine indépendance d'esprit, et si la droite devenait un tantinet plus réaliste (vaste programme!), l'épisode Barnier pourrait ne pas avoir été du temps perdu.