Je revois cnews - ou peut-être BFM - quelques jours plus tard pour voir le même Rioufol, cette fois aux prises avec Michaël Zemmour.
Grosse difficulté : cet intervenant (prof d'économie dans je ne sais plus quel fac parisienne) est un placide. Il ne réagit absolument pas à la manière agressive et irrespectueuse qu'on prend pour s'adresser à lui. Il explique à Rioufol le sens économique de la politique choisie par Macron pour essayer de rééquilibrer le marché de l'emploi. Qu'il faut essayer de récupérer un peu d'argent, en mettant au centre de la discussion la différence qu'il y a entre les minima sociaux, entre chômage et RSA (et autres dispositifs du même ordre). Avec l'idée, ou si vous préférez l'antienne de droite : s'il n'y a pas de différence significative entre ce que je touche en bossant et ce que je touche en chomedu, ça ne favorise pas l'emploi.
Michaël Zemmour indique ce problème. Son exposé ne comporte aucun jugement "de gôche". Il pense certainement que Macron fait les poches des pauvres, mais il ne le dit pas.
Mais Rioufol s'affole et le traite de doctrinaire bolchévik. Ou au mieux de moraliste.
Voyant que manifestement Rioufol n'a rien compris, M. Zemmour lui réexplique calmement qu'il n'a proposé aucune morale ni idéologie, mais un raisonnement économique de Macron.
La "journaliste" (une autre blondasse, je ne sais plus si c'est la même) se croit autorisée à faire des mimiques et des petits bruits pour dévaloriser la parole de l'expert, ou lui propose des questions insultantes eu égard au niveau intellectuel (supposé) de l'intervenant.
Les deux, savoir Rioufol et par ailleurs la journaleuse soit disant arbitre mais que dans le sens de Rioufol ne parviennent pas à démonter Zemmour. Mais ils sont surtout mis en échec par le fait qu'il ne s'énerve pas.
Donc, pour le grand débat, à gauche, de savoir s'il faut ou non aller sur cnews, je crois que la réponse est dans la psychologie, même si ce n'est pas très de gauche de le dire : la difficulté, ce n'est pas de s'opposer à leurs thèses, mais de ne pas céder à l'énervement. Ce ne sont pas les arguments de Pascal Praud et sa bande de minables qui posent problème, c'est de résister, psychologiquement à des assauts malhonnêtes, pervers, sans craquer.
Quand Praud dit qu'ils ne viennent pas parce qu'ils ont peur, il a raison. Ils ont peur, c'est sûr.