Charlemagne est mort et le partage de son Empire entre ses fils affaiblit considérablement sa puissance et son autorité. Alors que l'anarchie politique succède à l'unité établie par Charlemagne, l'Empire est gravement menacé par le péril normand. Des peuples païens venus du Nord de l'Europe se jettent sur l'Empire, éprouvant une joie sauvage à détruire tout ce qui est chrétien.
Incapable de gouverner l'Empire, Louis le Débonnaire le partagea entre ses fils, qui bientôt se livrèrent entre eux à des luttes fratricides, qui aboutirent en 843, au lamentable traité de Verdun qui disloquait l'empire carolingien en trois tronçons : la France, l'Allermagne et, entre le deux, une longue bande de territoires appelée Lotharingie, qui devint plus tard la Lorraine.
De ces trois royaumes, ce fut la France qui eut le plus à souffrir des ravages des Normands. Ces pillards audacieux s'abattaient sur les côtes de la Manche et de l'Atlantique, terrorisant les populations du littoral de la France. Ils remontaient le cours des fleuves côtiers et pénétraient dans l'intérieur du pays, saccageant et pillant les églises et les abbayes après avoir massacré les prêtres et les religieux.
Les derniers Carolingiens furent impuissants à repousser ces pirates nordiques insaisissables. Privées de l'appui royal, les populations se mirent alors sous la protection d'une multitude de seigneurs locaux, anciens soldats ou propriétaires de châteaux et de maisons fortes dont les murailles solides servaient de refuge aux paysans terrifiés. C'est du malheur de ces siècles de fer et de feu que naquit la féodalité.