Il ne faut pas perdre de vue qu'à l'époque de Charlemagne, le monde était marqué par la vitalité barbare. Et bien que l'Empereur fut le promoteur et le protecteur de la Chrétienté, c'était un conquérant et un homme de guerre redoutable et redouté de ses ennemis.
Les violences séculaires ont inévitablement jeté une ombre sur la chrétienté, qui a perduré à travers les siècles car l'Eglise a en effet participé activement à des activités et à des campagnes violentes, totalement incompatibles avec l'esprit pacifique et non-violent de son fondateur.
Des méfaits ont été non seulement tolérés mais même approuvés au nom du Christ. Pourtant, rien ne pouvait éviter que la croix du Christ mis à mort par les Romains et à qui Constantin, le froid et superstitieux homme politique, attribua sa victoire décisive contre son rival Maxence à la bataille du pont de Milvius en 312, ne fut de plus en plus brandie, telle un étendard, et qu'elle marque d'un sceau d'approbation chrétien même les actes de cruauté les plus sanglants et les plus atroces.
A l'époque de Charlemagne, les ennemis de l'extérieur comme ceux de l'intérieur ont été impitoyablement combattus. La guerre que Charlemagne mena pendant une bonne trentaine d'années contre les barbares saxons, s'est accompagnée de milliers d'exécutions et de déportations. L'exécution des hérétiques et des peuples ayant d'autres croyances, par l'Eglise des martyrs, devint malheureusement une pratique presque habituelle.