Soutien au protestantisme sous Charles IX
Le pouvoir ottoman est aussi utilisé par les Français dans le cadre des conflits religieux qui agitent la scène européenne. En 1566, sous Charles IX, après que Guillaume Ier d'Orange a demandé de l'aide aux Ottomans, l'ambassadeur de France auprès de ces derniers intervient en faveur de la révolte des gueux contre l'Empire espagnol, afin de soutenir une alliance hollando-ottomane. Une lettre est alors envoyée par Soliman le Magnifique aux luthériens de Flandre, leur proposant des troupes lorsqu'ils le demanderaient . Soliman y affirme sa proximité avec les luthériens « parce qu'ils n'adorent pas les idoles, croient en un seul Dieu, et combattent le Pape et l'Empereur » Ainsi, l'Empire ottoman est connu à cette époque pour sa tolérance religieuse. Des réfugiés religieux d'origines diverses, tels que des huguenots, quelques anglicans, des quakers, des anabaptistes ou même des jésuites ou des capucins, ont trouvé refuge à Constantinople et dans l’Empire ottoman, où ils bénéficient de la liberté d'installation et de la liberté religieuse. Les Ottomans soutiennent en outre les calvinistes en Transylvanie et en Hongrie mais aussi en France.
L'intellectuel français d'alors, Jean Bodin, écrit :
« Le grand empereur des Turcs honore et observe la religion reçue par lui de ses ancêtres avec une aussi grande dévotion que tout prince dans le monde, et cependant ne déteste pas l'étrange religion d'autrui ; au contraire, il permet à chacun de vivre selon sa conscience : oui, et qui plus est, à proximité de son palais à Pera, il souffre quatre religions différentes, à savoir celle des Juifs, celle des Chrétiens, celle des Grecs et celle des Mahométans. »
L’Empire ottoman est alors au faîte de sa puissance, mais la France s'engage pour quarante ans dans d'amères guerres de Religion, et le pouvoir ottoman commence à s'affaiblir lentement à partir de la bataille de Lépante en 1571. En 1572, après la mort du roi de Pologne Sigismond II, lui-même engagé dans une alliance polono-ottomane, la Pologne élit le français Henri de Valois plutôt que les candidats Habsbourg, en partie pour êtes agréables à l’Empire ottoman. Lorsque Henri quitte la Pologne pour la France en 1575, il est remplacé par Étienne Báthory, qui avait déjà été soutenu par les Ottomans pour obtenir le trône de Transylvanie en 1571.
En 1574, Guillaume d'Orange et Charles IX, représenté par son ambassadeur favorable aux huguenots, François de Noailles, évêque de Dax, cherchent à obtenir le soutien du souverain ottoman Sélim II pour ouvrir un nouveau front contre le roi d'Espagne Philippe II . Selim II envoie son soutien par un messager, qui tente de mettre les Hollandais en contact avec les rebelles morisques d'Espagne et les pirates d'Alger. Selim envoie également une flotte considérable pour la prise de Tunis en octobre 1574, qui permet de réduire la pression espagnole sur les Hollandais.
Les huguenots français nouent contact avec les Morisques pour lutter contre l'Espagne dans les années 1570. Vers 1575, les morisques aragonais et les huguenots du Béarn dirigés par Henri de Navarre organisent une attaque conjointe de l'Aragon espagnol, en accord avec le roi d'Alger et l'Empire ottoman,
Le soutien ottoman à la France continue après 1580, de même que leur soutien aux Hollandais, aux Anglais, et plus généralement aux protestants et calvinistes, afin de s'opposer à la suprématie des Habsbourg en Europe.
Pendant les trois siècles qui suivent le début de l'alliance, les Ottomans continuent à respecter effectivement leur engagement de protéger les communautés chrétiennes dans leur empire. Les rois de France qui succèdent à François Ier maintiennent également le plus souvent leur politique pro-ottomane
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alliance_franco-ottomane
j'espère vous en avoir appris autant que j'en ai appris sur l'implication de l 'empire Ottoman dans les guerres de religion du 16ème siècle en Europe .