Le pèlerinage que l'on a vu naître au 4ème siècle, est un témoignage de la vitalité de la foi chrétienne au Moyen-Age, une foi qui soulève l'Occident. Le pèlerinage s'est développé au pire moments des invasions. Désormais, il prend un développement à peine croyable. Chaque année des milliers de pieux voyageurs se mettent en route, la direction la plus célèbre étant celle de la Terre Sainte. Les pèlerins appartiennent à toutes les classes sociales. Mais aussi gens obscurs et pauvres.
Inutile de décrire les cris de détresse et de colère dans le monde chrétien tout entier, lorsque l'on apprend en 1010, qu'un fanatique du nom de Khalife Hakem, a fait détruire la basilique du Saint Sépulcre. Les pèlerinages vers Jérusalem se ralentissent et seuls, quelques intrépides osent y retourner. Mais dès que la situation s'améliora, le courant de pèlerins reprit. Cette fois-ci, les pèlerinages partent en cohorte.
La Palestine n'était pas le seul lieu sacré vers lequel les pieuses colonnes se mettaient en route. On allait aussi à Rome, ou vers des sanctuaires de grands saints, notamment, en Espagne sur les reliques de saint Jacques à Compostelle. En France, à Tours, où le bon Saint Martin attire beaucoup de monde. Ils allaient également à la Sainte-Baume, en Provence, ou se trouvaient les restes de Marie-Madeleine. Vézelay était aussi un haut lieu de pèlerinage. Combien de lieux de pèlerinages faudraient-ils citer dans notre pays alors qu'ils sont innombrables.
La vérité sur le Christianisme en cette pénible époque, ne doit pas être cherchée exclusivement dans le spectacle peu édifiant des prélats corrompus, des prêtres concubins, des Papes incapables ou indignes. Ce qui est frappant, c'est le contraste entre ces apparences désolantes et la réalité profonde de l'esprit chrétien qui survit. Il était courant d'entendre des seigneurs, déclarer bien haut, qu'il fallait réformer l'Eglise et revenir à la pureté de jadis.