Revenons à nos moutons . . .
Es-Salih-Eyoub du Soudan d'Egypte, petit neveu de Saladin, redoutait l'invasion. Il aurait entreprit après la défaite de Damiette, d'offrir pour sa restitution, de remettre aux Francs Ascalon, Jérusalem et Tibériade. Saint louis n'aurait pas repoussé de telles offres qui lui livraient le but essentiel de la Croisade. Cependant, lorsque l'on connaît le portrait de Es-Salih-Eyoub, pn peut se montrer sceptique à ce sujet car c'est un homme qui ne supportait pas la défaite et etait avide de vengeance. Les chroniqueurs de cette époque précisent qu'il n'était pas du genre à négocier et que toute diplomatie lui était inconnue. Actuellement, il a retablit la discipline et l'ordre dans ses troupes qui s'étaient repliées en débandade, et fait massacrer la garnison de Damiette qui avait pris la fuite, abandonnant la ville aux troupes françaises. En fait de négociation, il a recomposé un corps de Mamelouks et fortifié Mansourah et engagé avec des corps francs une guerre de guérillas contre le camp de saint Louis.
Pendant ce temps l'armée franque commençait à se désagréger plus ou moins. La petite guerre maintenait les troupes en haleine tandis que les Bédouins se glissaient silencieusement la nuit jusqu'au camp pour y assassiner quelques sentinelles. Le Roi avait fait installer une clôture autour du camp et organisé des rondes méthodiques ainsi que l;'interdiction absolue de sortir de l'enceinte.
Le Roi , sagement, voulait n'entreprendre l'opération qu'à la décrue du Nil, et aussi quand il aurait été rejoint par les renforts de son frère Alphonse de Poitiers qui aborda le 24 octobre 1249. Un conseil de guerre fut alors réuni pour décider du plan de campagne. Le comte de Bretagne, Pierre Mauclerc proposa de s'emparer d'Alexandrie. La conquête d'Alexandrie permettrait de mettre la main sur le commerce égyptien. Le comte d'Artois voulait atteindre l'Egypte au coeur, en marchant sur le Caire. Et le 20 novembre, la marche sur le Caire commença. L'erreur fut de mal connaître la géographie du Nil en s'engageant parmi ses canaux. Robert d'Artois sera la cause de l'échec du Mansourah, une faute payée de sa mort