En 885, une fois de plus, les Vikings vinrent mettre le siège devant Paris fortifié, des tours massives protégeaient les ponts. Paris était déjà une ville d'importance croissante et sa prise par ces envahisseurs, aurait probablement été suivie de la conquête définitive de tout le nord de la France. La ville n'était plus que l'île de la Seine ou se dresse aujourd'hui la cathédrale Notre-Dame.
Le dessein des Vikings était de remonter la Seine pour aller piller la riche Bourgogne. Mais Paris résista et ses habitants la défendirent héroïquement pendant dix huit mois. Notre belle ville de Paris s'imposa une réputation durable dans l'histoire grâce à la vaillante défense de son courageux évêque Gauzlin et de son chef séculier, le comte Eudes.
Les sept cents vaisseaux Vikings qui remontaient la Seine dévastèrent de nombreuses villes franques avant d'arriver devant Paris pour l'assiéger. A l'origine, le chef de l'expédition Viking, un certain Siegfried, voulait traverser la ville pour se rendre au-delà, vers la Bourgogne afin de la piller, mais Eudes et Gozlin lui opposèrent un refus inflexible. Les Vikings montèrent à l'assaut de la tour du pont. La bataille fit rage pendant deux jours et les principaux combats portèrent essentiellement sur la possession des ponts reliant la ville au continent. Les envahisseurs réussirent à s'emparer de l'un de ces ponts et au cours de ce siège acharné, l'évêque Gauzlin fut blessé d'un coup de javelot.
Les Vikings se retirèrent autour de l'église Saint-Germain, puis l'attaque recommença bientôt. Nos ennemis étaient forts en nombre, mais du haut de la tour qu'il défendait, le comte Eudes faisait déverser sur les assiégeants des flots d'huile bouillante. Les Vikings continuaient d'avancer avec des béliers tandis que d'autres faisaient la tortue avec leurs boucliers. Mais rien ne pouvait vaincre la résistance acharnée des Francs. du haut de la tour, d'énormes pierres étaient lancées sur les assiégeants. Trois barques enflammées au bord du fleuve se voulait de mettre le feu à la tour et au pont. Mais les envahisseurs reculèrent et la tour fut sauvée. Le duc Henri de Saxe arriva heureusement avec des troupes fraîches, au secours de Paris. Il fut tué presque aussitôt, mais pour l'instant, les Vikings furent partout repoussés.
Plus tard, le comte Eudes quittera la ville, se frayant un chemin à travers les Vikings avec sa hache d'armes, afin d'exhorter l'empereur à porter secours aux habitants de Paris. Finalement, Charles le Gros apparaîtra avec une immense armée de secours, mais cet empereur manqua de courage pour combattre dans une bataille décisive. Il préféra rançonner honteusement Paris par une lourde rançon, permettant aux Vikings, pourtant repoussés, de partir ravager la Bourgogne, dont les habitants désobéissaient à l'empereur.
Voila pour le récit fascinant du siège héroïque de Paris en 885-887 que nous connaissons grâce à un poème d'Abbon, un moine de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Dommage que l'on apprenne plus ce genre de récit à nos jeunes étudiants dans les écoles de la République. A noter que c'est l'invasion normande qui empêcha Charles le Chauve de reconstituer à son profit, l'Empire carolingien.
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