Les Vikings ! on imagine à peine ce que ces deux syllables répandues dans toute l'Europe, durant le 9ème siècle portèrent en elles de puissance d'épouvante. Quand les postes de guet signalaient l'arrivée aux embouchures des fleuves de ces guerriers sanguinaires, le tocsin sonnait, les villes se cadenassaient et les remparts se hérissaient de défenseurs anxieux. Les fermes et les moutiers qui ne pouvaient pas tenter sérieusement de combattre ces farouches guerriers, fuyaient en longues cohortes misérables, promises plus au massacre qu'au salut. Il faut dire que ces Vikings méritaient bien leur réputation de sauvages sanguinaires. Ils étaient doués d'une science innée des mers et des rivières. De marins ils pouvaient se changer en fantassins ou cavaliers accomplis. La faiblesse de l'administration carolingienne ne fit à peu près rien pour les chasser. En bien des endroits, les autorités occidentales ne faisaient rien, et ne combattaient pas. Les paysans n'osaient plus labourer. Souvent, les Vikings venaient en troupe peu nombreuses, des commandos qui opéraient des raids. Ce n'est que plus tard que leur viendra l'idée de se fixer. En 845, aura lieu le premier sac de Paris. La pression s'accentuera encore au milieu du siecle, lorsque les Vikings, désormais familiarisés avec les contrées occidentales, y installeront des camps d'hivernage.
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En 845, sur la Seine les vikings capturent une centaine de soldats francs, puis les pendent sous les yeux du reste des troupes, qui désertent en masse. Les Vikings étaient aussi les maîtres de la terreur psychologique.
Charles le Chauve proposera à Ragnar une rançon fabuleuse pour qu'il épargne Paris. Ce système se révélera efficace à court terme car il est une invitation à poursuivre les razzias. C'est un aveu de faiblesse et le fait de payer encourage les Vikings à recommencer.
En fait, Le chef Viking accepte, mais continue ses pillages sur le retour. Ragnar, grisé par cette victoire, ne tiendra pas longtemps parole. Ses hommes et lui envahirent trois fois Paris par la suite, en 856, en 861 et en 885.