candidus L'Eglise qui est une société humaine a donc eu besoin d'une organisation. Dès les plus anciens temps chrétiens, des témoignages sont donnés sur l'existence des cadres ecclésiastiques. Au long des cent premières années, les institutions vont se précisant, s'unifiant, pour arriver à présenter, à partir de 150 environ, des caractères généraux bien définis.
Le principe en est celui d'autorité. L'idée de hiérarchie préside à toute l'organisation. Dans les textes il n'est question que deux catégories, les évêques et les diacres. Chaque communauté semble dirigée par un collège d'épiscopes ou de presbytres sous les ordres desquels les diacres sont placés. Il semble que dans les débuts du second siècle, ce régime soit largement accepté dans les églises. En tant que société humaine, l'Eglise souhaitait avoir des chefs vertueux, énergiques, savants et généreux. Dans tous les textes d'anciens dont j'ai eu l'opportunité de lire, on insiste sur les qualités morales des évêques, des prêtres et des diacres. L'Eglise désire surtout à sa tête, des hommes qui se relient directement à la tradition apostolique, les descendants de ces premiers évêques que saint Paul, saint Pierre et saint Jean ont institués. Le clergé rassemblera donc les plus sages, les plus saints et les plus fidèles. L'évêque représentera Dieu.
A la base, au contact immédiat des fidèles et très proches d'eux, il y aura les diacres qui jouent un rôle dans les cérémonies, surtout travaillent sur le plan pratique, assurent l'ordre, rassemblent les offrandes à la messe, assurent le contact avec les prisonniers et les malades et administrent la charité. A noter que l'Eglise comptera parmi eux, un grand nombre de héros et de martyrs lors des grandes persécutions.
Maintenant, plus haut sont les presbytres qui assurent les fonctions que nous sommes habitués à les voir exercer. Le presbyterium est un véritable Sénat de Dieu qui aide l'évêque, le conseille, l'assiste et le supplait en cas d'absence ou de décès.
Au-dessus, l'évêque domine toute la communauté avec un grand pouvoir. Il est investi d'un caractère qui le place hors de pair avec tout autre fidèle, il est le vrai chef et lincarnation du principe d'autorité. On ne peut ni baptiser ni eucharistier sans lui. Il est intimement associé à la vie sacramentelle des chrétiens, il enseigne la religion, et administre les biens de la communauté. Les offrandes qui sont faites par les fidèles à la messe, c'est lui qui a pour charge de les repartir. Il se charge des veuves et des orphelins, héberge ceux qui fuient et se cachent. Il a un rôle de grand administrateur. Son attribution la plus essentielle, est la surveillance morale et spirituelle de la communauté (le nom d'évêque vient de surveillant). Chaque fidèle a sa modeste place, chaque prêtre et chaque diacre a sa tâche à accomplir, selon son rang tandis que l'évêque les assume toutes, il est responsable de tout. Il veille à la discipline, aux bonnes moeurs et à l'entente entre chrétiens. Comme un père de famille, l'évêque est garant devant Dieu et devant les hommes de la communauté confiée à sa garde. Inutile de dire que le système épiscopal a été un des éléments fondamentaux du christianisme lors de la période décisive où il conquit le monde.
Les Evêques des premiers temps furent vraiment les pierres de taille dont se bâtit l'Eglise. Au tournant dramatique de la fin du 4ème siècle, tous ces grands évêques, apparaîtront comme les vrais chefs de la société. Sans ce régime, sans ces hommes exceptionnels, le Christianisme n'aurait certainement pas pu jouer le rôle que nous savons.