Depuis 1876, la République française, à part quelques courtes périodes d'apparent apaisement, ne s'est jamais clairement départie d'une attitude nettement hostile à l'égard de l'Eglise catholique. Un mot nouveau, un terme équivoque a fait son apparition dans la langue des journaux le << cléricalisme >>. Un mot dont Gambetta précisa le sens odieux quand il proclama << le cléricalisme, voila l'ennemi. >> Les républicains ont fait peur au peuple en le persuadant de voter pour des hommes de droite qui serait se mettre sous la domination des curés, disaient-ils. Sous la poussée de la maçonnerie très agissante pendant le ministère Gambetta, et ses provocations incessantes contre le catholicisme, l'épiscopat français protesta. A chaque frois que les évêques de France invitaient le peuple chrétien à prier en vue d'obtenir que les chefs du parti républicain s'abstiennent de persécuter l'Eglise catholique en forgeant contre elle des lois inspirées du sectarisme, le gouvernement de la République considérait cela comme un défi voire une offense. Gambetta surrenchérissait en affirmant dangereux pour la République, l'accroissement de l'esprit clérical, vaticanesque, monastique, congréganiste, violant les principes de la Déclaration des droits de l'homme et en contradiction formelle avec la formule << liberté, égalité, fraternité >>, dont elle se réclame.
En 1879, suppression aux universités, libres du droit de porter le titre d'Université, de conférer des grades, baccalauréat, licences, doctorats ès-lettres, ès -sciences, en droit et en médecine. En 1880, furent publiés deux décrets par le Ministère de l'Instruction Publique, Jules Ferry, prononçant la dispersion des Jésuites et la dispersion des ordres religieux. Par toutes ces mesures prises contre l'enseignement catholique, Jules ferry comptait porter indirectement un coup mortel à la loi Falloux si utile aux religieux, éducateurs de la jeunesse, dont l'influence considérable sur la majorité des familles françaises de la bourgeoisie et de la noblesse constituait une concurrence insupportable à l'enseignement officiel, d'esprit nettement anticatholique.
Devant le sectarisme des lois contre l'enseignement et leurs conséquence qui, depuis 1880, entraînaient l'expulsion des religieux de leurs maisons d'éducation, au besoin par la force armée, un bon nombre de magistrats formés par ces éducateurs que la loi contraignait de chasser de France, démissionnèrent pour ne pas se trouver dans la douloureuse obligation d'appliquer les lois et les décrets qu'ils réprouvaient de toute leur foi catholique. De cette intégrité les républicains tirèrent profit. En brisant leur carrière, par amour de leur foi, les magistrats catholiques épurèrent eux-mêmes la magistrature, évitant ainsi aux persécuteurs de l'Eglise l'odieuse mesure de les en expulser.