Même avant les premières défaites, on commençait à se rendre compte que les choses allaient vraiment mal. Des rapports de confusion totale arrivèrent à Paris depuis Metz, le grand quartier général. Fin juillet, l'Empereur prit le train pour Metz afin de rejoindre l'armée. Il ne reverra plus jamais Paris.
Pour satisfaire l'impatience de la population française pour une victoire, il ordonna le 2 août une attaque contre un détachement prussien à Sarrebruck. Ce n'était même pas une bataille car après quelques tirs, le bataillon prussien choisit de se retirer. L'Empereur s'empressa de télégraphier à Paris qu'il s'agissait d'une victoire importante.
Le 4 août, une force écrasante de Prussiens surprit et vainquit une division française à Weissenburg. Le 6 août, notre armée fut attaquée à Worth en Alsace par environ deux fois plus de Prussiens. Nos soldats résistèrent vaillamment, mais à la fin ce ne fut guère mieux qu'une déroute. Le même jour, nos troupes sont attaquées à Forbach en Lorraine. Nos soldats repoussèrent les premières attaques, mais ne purent finalement arrêter les Prussiens.
Paris attendait avec impatience les succès promis par le Gouvernement. Puis vinrent des bulletins annonçant que l'ennemi était de l'autre côté de notre frontière. La capitale est alors entrée dans une extase frénétique à cause du rapport.
Les Allemands avancèrent en avant contre Metz tandis que l'Empereur abandonna le commandement du gros de l'armée au maréchal Bazaine, accablé par une situation bien trop difficile pour lui. Il s'éloigna de Metz juste à temps pour échapper à l'encerclement des Prussiens. Nos troupes combattaient vaillamment, mais Bazaine fut bloqué à Metz, appelant une armée de relève à la rescousse.
Napoléon III n'osa pas rentrer à Paris avec l'horrible récit de la défaite. Il décida de se réfugier dans le camp de Châlons où son meilleur général, MacMahon, tenta d'organiser une armée de réserve très hétérogène en quelque chose d'utile.