Revenons à la Septième Croisade.
Donc saint Louis, au lieu de marcher sur Alexandrie ou le Caire, décide d'attendre les renforts que lui amenait son frère Alphonse de Poitiers, ce qui résulta dans une perte de temps et un amollissement de ses troupes pendant plusieurs mois.
Quand finalement les renforts arrivèrent, il ordonna de marcher sur le Caire, en dépit des dfifficultés que la traversée du Delta lui opposerait. Entre temps, les Egyptiens s'étaient ressaisis. Leur meilleur général, l'émir Fakhr-ed-Din, avait pris pour base la citadelle de Mansourah, d'où il surveillait le delta, une zone humide coupée de canaux. C'était un lieu idéal pour une résistance. Les Croisés ne possédaient ni corps de génie ni pontonniers, et ne pouvaient franchir les bras d'eau qu'en établissant des barrages.
Devant Mansourah, l'ennemi était massé sur l'autre rive. Inutile de dire que grande fut la difficulté de barrer une sorte de fleuve, sous une grêle de flêches et les bombardements de feu grégeois, une nouvelle arme terrifiante que les musulmans avaient pris aux Byzantins. Alors que les Egyptiens creusaient des fossés, on perdit des mois et beaucoup d'hommes. Puis, pour comble de malheur, les épidémies se mirent de la partie. Heureusement pour les Croisés, un espion bédouin révéla l'existence d'un gué. Surpris, l'émir Fakhr-ed-Din trouva la mort et les Egyptiens abandonnèrent Mansourah et leur camp tandis que les Croisés s'y installèrent, croyant être victorieux. Ce ne devait pas être pour longtemps, car les musulmans contre-attaquèrent le lendemain en encerclant les chrétiens.
Bientôt les Croisés furent coupés de toute communication avec Damiette, en butte à d'incessants assauts. Malgré une multiplication de faits d'armes, la situation était critique. La famine, le scorbut et le typhus achevèrent l'armée de saint Louis. Il fallut donc tenter de battre en retraite sur Damiette. Malgré la dysentrie, saint Louis resta calme, énergique et sublime. Il voulut commander la retraite en personne et ce fut le désastre.
Les Croisés avaient omis de couper un pont et l'émir Baibars lança ses troupes à la pousuite. L'arrière garde des Croisés essaya bien de retenir les troupes musulmanes, l'armée royale était perdue d'avance et les frères du roi et les barons se rendirent à l'ennemi. Le roi fut fait prisonnier tandis que sur le Nil les musulmans achevaient de massacrer les combattants croisés.