C'est en mars 1247 que le légat Eudes de Châteauroux prêcha la Septième Croisade.
Les trois frères du roi, maints grands seigneurs de France, de Flandre, de Bretagne, de Bourgogne se croisèrent ainsi que le roi de Norvège Haakon. La noblesse suivit, d'un gré incertain parfois.
Cette expédition guerrière, saint Louis l'entreprit comme un pèlerinage. Il créa une commission pour recevoir les plaintes de ses sujets afin de pouvoir patir au Saint Tombeau en étant sûr de ne pas laisser derrière lui l'iniquité.
Pieds nus et en robe de bure, portant l'écharpe et le bourdon du pèlerin, il s'en alla prier en maintes abbayes, les saints de France de veiller sur son entreprise. Puis il organisa tout pour que, durant son absence, Madame Blanche assistée pour les questions militaires par le comte de Poitiers, ait autorité sur le royaume.
Le 25 août, la flotte royale composée de trente-huit vaisseaux, sortit d'Aigues-Mortes. Après une traversée fort hazardeuse selon le chroniqueur Joinville, on arriva à Chypre. Mais on perdit beaucoup de temps à discuter de savoir si l'on irait tout droit en Palestine ou d'abord en Egypte.
Au cours du séjour à Chypre se produisit un épisode inattendu : saint Louis entra en contact avec les Mongols et pensa négocier avec eux. Le pape lui-même, avait essayé de nouer des relations avec ces terribles conquérants. Un missionnaire franciscain du nom de, Jean de Plan-Carpin et le dominicain Asselin, porteur de messages pontificaux, étaient allés voir le Khan de la Volga, celui de Perse et même le Grand Khan dans sa capitale de Karokoroum.
Saint Louis reçut une offre de collaboration émanant d'un certain Eidjigidai, qui était le commissaire mongol de la région caucasienne, pour attaquer de concert les Musulmans. On ne peut pas évaluer ce qu'aurait pu être une alliance des NestoriensMongols et des chrétiens de Rome. Finalement la négociation tourna court car saint Louis avait la conviction qu'une telle alliance victorieuse des Turcs, aurait probablement contribué à ruiner une civilisation au bénéfice d'une barbarie.
Enfin, le 4 juin 1249, l'armée de débarquement arriva devant Damiette. Sans attendre, le roi s'élança à l'attaque, marcha vers le rivage avec de l'eau jusqu'aux aisselles, pressé de fouler le sol ennemi. Surpris par cette attaque, les Musulmans ne livrèrent que quelques escarmouches mais Damiette tomba aux mains du roi de France. Malheureusement, les Croisés n'exploitèrent pas cette stupéfiante conquête. Ils ne marchèrent ni sur Alexandrie, ni sur le Caire. Sous prétexte d'attendre les renforts que lui amenait son frère Alphonse de Poitiers, saint Louis laissa les mois passer et ses barons s'amollir.